Les coups de coeur de Claudy
Ce mois de janvier au club DCVD est l'occasion pour nous de découvrir, sous forme d'une dégustation tout azimut, certains coups de cœur de Claudy, un des deux cavistes du groupe DCVD, qui aura sous peu son enseigne propre à Saint-Symphorien dans la périphérie de Mons, sous le nom "Vins Degrève".
Ce genre de dégustation a toujours le mérite, vu l'inconnu absolu de ce qu'on nous sert, d'être caractérisée par beaucoup d'objectivité.
Tous les vins ont été dégustés à l'aveugle.
Liste des vins dégustés
Saint-Bris V/V 2007 - Dom. Les Temps Perdus
Pouilly-Fuissé La Roche V/V 2006 – Dom. des Nembrets
Condrieu « Les Terrasses de l’Empire » 2006 – Dom. Georges Vernay
Puligny-Montrachet 1er Cru La Garenne 2008 – Dom. Sylvain Langoureau
Sancerre « Comtesse » 2007 – Dom. Gérard Boulay
Fleurie « La Cuvée Spéciale » V/V 2007 – Dom. Chignard
Bourgogne le Pinces Vin 2007 – Dom. Burguet
VDP des Collines Rhodaniennes Syrah 2008 – Dom. Pichat
VDP des Collines Rhodaniennes Syrah « Fleur de Mai » 2008 – Dom. Georges Vernay
Saumur-Champigny « Lisagathe » 2006 – Château du Hureau
Laudun 2005 – Domaine Duseigneur
Gevrey-Chambertin « Mes Favorites » 2006 – Dom. Burguet
La dégustation
1. Saint-Bris V/V 2007 - Dom. Les Temps Perdus
La robe est jaune-or assez clair. Le nez s’exprime bien, à la fois sur le floral et les fruits citriques. En bouche, si l’acidité de l’attaque est un peu sur la réserve, on retrouve vite un très bel équilibre entre le gras, la salinité et le fruit, le tout avec une sensation de pureté évidente. La finale est assez courte, un peu sèche avec une salinité moins présente. Mais, en dehors de la finale, mon impression globale est très positive. 14,5/20
2. Pouilly-Fuissé La Roche V/V 2006 – Dom. des Nembrets
La robe est jaune doré assez intense. Le nez est assez intense, d’abord très chardonnay avec un fruit citrique assez dominant, puis il évolue de façon complexe vers de la poire, des épices et des notes végétales qui me perturbent un peu. La bouche est assez serrée, fort sous l’influence de la fraicheur de l’attaque et si le fruit est présent, le bois est pour moi trop perceptible, surtout sur la finale. 13,5/20
3. Condrieu « Les Terrasses de l’Empire » 2006 – Dom. Georges Vernay
La robe est dorée très pâle. Le nez est très beau, intense et complexe avec une grosse impression minérale ainsi que des aromes citriques.
L’acidité de l’attaque est une petite bombe, sans blesser les gencives toutefois et on part ensuite vers un très bel équilibre entre la fraicheur, le gras de l’alcool, le fruit et la minéralité. La finale est longue et droite, pleine de salinité et d’épices, un peu sur les amers aussi. Sans ces derniers, j’aurai frisé le coup de cœur. 15/20
4. Puligny-Montrachet 1er Cru La Garenne 2008 – Dom. Sylvain Langoureau
La robe est jaune-vert clair. Le nez appelle l’appellation dans les fonds de ma mémoire : intense, minéral avec une pierre à fusil omniprésente avec des notes beurrées pour arrondir. La bouche est très intéressante avec un équilibre subtil entre l’acidité qui amène pas mal de relief, le fruit et l’élevage, qui, ici, me perturbe moins que pour le second vin. Superbe longueur aussi sur le fruit et tout en fraicheur. Un très beau vin, assurément. 16,5/20
5. Sancerre « Comtesse » 2007 – Dom. Gérard Boulay
La robe est jaune très clair. Au nez, je suis directement frappé par l’intensité des aromes floraux de ce vin et plus particulièrement de la violette, enfin, vous savez, de ces délicieux bonbons bleus (non pas blanc-bleu) que je présume belges dont on peut dévorer un paquet entier à la vitesse de H. Bold. Bref, violette, quoi ! La bouche est tendue, équilibrée et très vite, on retrouve cette sensation de floral. La finale est belle, longue et toujours marquée par le floral avec cette violette omniprésente.
En dehors de ces aromes floraux, ce vin confère en permanence une impression de grande personnalité et j’étais à des lieues de le définir comme un sancerre. Bref,en fait, j’adore ! 17/20
6. Fleurie « La Cuvée Spéciale » V/V 2007 – Dom. Chignard
Passage aux rouges avec un vin qui nous propose une robe rubis assez terne. Le nez ne manque pas de peps, suggérant dans un premier temps une véritable corbeille de fruits puis des aromes plus lactés et sanguins. La bouche est elle aussi sur le fruit, juteuse avec un brin de toasté. Ce serait très agréable si la finale ne me paraissait pas tenir la longueur, tant au niveau de la persistance des aromes que de la perception de matière. 13,5/20
7. Bourgogne le Pinces Vin 2007 – Dom. Burguet
Retour à une intensité de nez plus civilisée pour ce vin rubis aux reflets clairs. Austérité, voire même un peu réduction, sans masquer l’impression de fruit, bien réelle.
En bouche, le vin offre plus de plaisir avec un beau relief tannique et un équilibre sur le fruit avec une pointe de perception métallique. La finale est très agréable et ne manque pas de fraicheur. 15/20
8. VDP des Collines Rhodaniennes Syrah 2008 – Dom. Pichat
La robe est très foncée, noir-violacée. Le nez est un peu perturbant, un peu bret avec des côtés végétaux, guimauve et toastés. Cela me fait un peu penser aussi à la phase de fermeture d’une syrah. La bouche est tendue, fraiche avec du fruit et à nouveau du toasté. La finale est tout aussi tendue, épicée mais manque un peu de relief et de longueur. 14/20
9. VDP des Collines Rhodaniennes Syrah « Fleur de Mai » 2008 – Dom. Georges Vernay
Robe et nez de ce vin font largement penser à son prédécesseur avec un fruit toutefois plus présent de même que le toasté domine aussi plus intensément. La bouche parait plus ronde, plus équilibrée avec un relief tannique plus évident, du fruit mais sans rondeur alcoolique et toujours le toasté très présent. La finale est très dense, tout en matière et même si globalement on a un ressenti de fermeture, cela reste déjà très intéressant à goûter. 15,5/20
10. Saumur-Champigny « Lisagathe » 2006 – Château du Hureau
La robe est dense, pourpre et très jeune. Au nez, la puissance donne le la, avec une perception de torréfaction (vers le cacao), de fruits noirs un peu alcooleux. On a une grosse sensation de complexité et de plair en abordant ce vin. Cela se confirme en bouche où on retrouve fraicheur, fruit, un relief tannique plus qu’évident qui confère avec la matière une grosse impression de structure. La finale est sur les tanins et le fruit, non sans donner une impression de vin sudiste avec un plaisir juteux évident. J’adore et suis sincèrement content de retrouver un vieux pote qui a rythmé mes premières années de cheminement oenophilique. 17,5/20…. Ca n’a pas perdu un chouilla en plaisir…
11. Laudun 2005 – Domaine Duseigneur (Faure-Brac)
A nouveau une robe très concentrée, proche du noir. Le nez a la puissance d’un ouragan, avec beaucoup de complexité. On retrouve de la réglisse, du sureau, de la cannelle ainsi que des aromes de garrigue. Ca flaire le Rhône à plein nez ! La bouche est elle aussi très concentrée, puissante, non sans fraicheur, avec de beaux fruits noirs et des tanins très bien dominés. La finale est plus qu’intéressante, on y retrouve les tanins et les fruits du milieu de bouche avec une impression métallique ajoutée. Très bien. 16/20
12. Gevrey-Chambertin « Mes Favorites » 2006 – Dom. Burguet
Retour au calme avec ce vin à la robe rubis foncé. Au nez, on pense directement à la Bourgogne avec un côté moderne, de l’élevage sans jamais avoir une impression de surmaturité. Le fruit est bien présent. Tout cela est très plaisant. La bouche est marquée par un équilibre parfait entre la tension, le fruit et des tanins marqués, faisant penser à une grosse structure et beaucoup de potentiel. La finale, logue, ne fait que confirmer cette impression de structure et de noblesse. Beau, tout simplement. 18/20