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25 mars 2010

L'Alsace, le millésime 2000 et la RVF

Quelque soit l'état de sa passion, aussi objectif que l'on désire l'être, on avance à coups de certitudes et de doutes.

Le rôle d'un forum comme LPV peut être, entre autres, de mettre en doute certaines vieilles certitudes...

A ce stade, personne ne comprend (sauf peut-être 20sang) donc je m'explique.

Je n'ai jamais eu beaucoup de millésime 2000 alsacien en cave, conjonction de différents facteurs dont une période financière difficile. Ceux que j'ai quand même achetés ou goûtés aux domaines, je l'ai fait dans leur prime jeunesse et le millésime m'avait toujours paru "grand, harmonieux, assez concentré et ne manquant pas de fraicheur".
Quand plus récemment, à la demande de Jérôme, j'ai tenté de proposer ma contribution dans l'ébauche d'un tableau de millésime, j'ai super bien coté ce millésime 2000....
Il faut avouer que persuadé de la garde des bestioles, j'avais laissé mes quelques exemplaires dormir gentiment en cave.

Donc, voilà que 20sang m'allume en toute bonne foi en me traitant de doux rêveur ou un truc comme ça au sujet de mon appréciation sur ce millésime 2000, alors qu'il était plutôt d'accord avec les autres évaluations. Vu le pedigree de l'oiseau, y avait plutôt intérêt de remettre en question une de ces fameuses certitudes plutôt que de camper bêtement sur mes positions.

Donc état d’urgence : foncer dans la cave, ouvrir un, deux, même trois flacons de riesling GC 2000, pour constater hélas qu'à chaque coup les adolescents dormeurs présumés s'étaient mués en vieilles biques sans vigueur ni fruit. Et ce genre de truc, ca a l'art d'occuper mes noyaux gris pendant un bon bout de temps.
Les vignerons qui me connaissent auront d’ailleurs remarqué que, par la suite, je n'ai jamais manqué de m'entretenir avec eux de ce syndrome. Et force m'a été de constater que mon expérience malheureuse rejoignait leurs constatations.

Tout cela serait sans doute sans grand intérêt (surtout pour vous), du moins vu le titre de ce post, si la RVF ne m'assenait pas chaque année un petit livret "guide de poche des millésimes" où sur les millésimes de 2000 à 2008, c'est le premier qui a la plus haute cote (17/20) alors que 2007 reçoit un 14,5/20 bien que tout le monde semble s'accorder pour y voir un grand millésime et que 2008 (réellement du même acabit que 2007, si pas plus grand) se voit affublé d'un 15/20 à peine plus flatteur et surtout du qualificatif étrange de "garde moyenne" avec comme point faible "des vins en sous-maturité".

Là, moi je me dis que j'hallucine... sont-ce encore de tristes certitudes qui m'éloignent de la "Vérité" ou la RVF se paye-t-elle ma tête et la votre, au passage ?

Ce coup-ci, j'ai choisi mes certitudes....

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Commentaires
P
Sur que le sujet de la RVF et de l'Alsace n'est pas "clos" (pas pu m'empêcher)
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E
Salut Patrick,<br /> <br /> très intéressantes constatations en effet. Je rafole de ces observations.<br /> <br /> Pour ce qui est de la RVF, ouiff... ils ne savent simplement pas traiter du vin d'Alsace, déjà qu'avec la Bourgogne ils ont du mal. Leur approche de tout vignoble est celle du bordelais, donc forcément ils ne peuvent être pertinents. C'est comme si on se mettait à cuisiner de la même manière le porc comme le boeuf, la carotte comme le potiron etc...Non ?<br /> <br /> Voir leur récent article sur les clos en Alsace : Cette acception "clos" ne représente aucune unité d'aucune sorte, je ne vois strictement aucun intérêt de discuter de ces clos dans cet article. Il fallait un fil conducteur...ouif...c'est raté , quoi :) (bon, au moins ils parlent du vin d'Alsace de temps en temps)<br /> <br /> En 1864 déjà, un envoyé du Roi arriva en Alsace et rédigeait : "les vins d'Alsace ne sont pas compris en France et ne le seront probablement jamais, car leurs qualités et leurs caractéristiques, liés à l'histoire locale et au germanisme, inscrivent les vins dans une identité difficile à appréhender."...<br /> <br /> EricL
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F
Je pense qu'il faut lire ce livret plus par curiosité et se fier un maximum à son palais, complèter avec l'avis des vignerons concernés, ou l'avis de personnes de confiance qui sont amenées à goûter les vins de nombreuses fois (Th Meyer par exemple).
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