Zind-Humbrecht GC Rangen de Thann Clos St-Urbain
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Dernière thématique de la
saison pour le joyeux club du Vin Passion à Bruxelles, avec une thématique de
rêve avec un patchwork de Rangen du domaine Zind-Humbrecht qui sent l’émeute du
grandiose. A propos du Rangen Grand Clos St-Urbain Le Grand Cru Rangen est situé sur la commune de Thann, à l’extrême sud de l’Alsace, entre 350m et 450m, ce qui en fait un des plus hauts de l’Alsace. Par ailleurs, il est aussi un des plus pentus d’Alsace, obligeant le travail à cheval, en sus d’une exposition au Sud très solaire. Le caractère solaire est amplifié par la nature des sols, roches volcaniques sombres qui capturent particulièrement l’énergie du soleil. |
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On pourrait donc s’attendre à des vins très chauds et voluptueux. Il n’en est
rien, parce que, comme pour le Zinnkoepflé, sa forte proximité avec le massif
des Vosges et particulièrement le Grand Ballon d’Alsace compense ces facteurs en
forçant la vigne à un mûrissement très lent, malgré encore un débourrement
précoce. Bref, on peut résumer cela en disant que les vins du Rangen sont caractérisé par un terroir de qualité, original dans son expression qui donnera, selon l’empreinte de la saison, des vins extrêmement matures, de petites merveilles, que ce soit en sec ou en moelleux. Ce n’est pas pour rien qu’ils trônent aujourd’hui aux sommets des vins d’Alsace Léonard, le père d’Olivier Humbrecht ne s’est donc pas trompé en y achetant des terres de 1977 à 1989 et ce afin de reconstituer une parcelle spécifique de 2,1 ha dénommée « Clos St-Urbain », particulièrement intéressante pour ses maturités extrêmes et des longévités impressionnantes. En 2010 l’âge moyen des vignes était de 47 ans. Les vins du Clos st-Urbain représentent aujourd’hui les sommets de la gamme du domaine et font l’objet d’une grande admiration chez les amateurs de vins d’Alsace. La dégustation Les bouteilles ont été servies dans l’ordre ci-dessous, sans carafage mais une ouverture une heure environ avant le service. |
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1. Riesling Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2007 Vendanges début octobre ; Fermentation lente d’un an ; Mise : 2/2009; Alcool acquis : 13.5 °; Sucres résiduels: 2 g/l ; Rendement :36 hl/ha ; Optimum dégustation: 2015-2032+; Indice 1.
La robe est jaune avec des
reflets verdâtres. Le nez est très ouvert, puissant, d’abord sur les fruits
citriques, mais rapidement il évolue vers des notes de pierre à fusil et de
fumé. La complexité ne s’affirme pas encore à son optimum. La bouche est marquée
par une terrible tension d’entrée qui appuie les notes citriques perçues. Mais
l’équilibre et la complexité sont bien là tant aromatiquement que par une
salinité grandissante. Si le vin hésite encore entre le côté monolithique ou à
se livrer pleinement, la finale et sa longueur marquent les esprits et
promettent un avenir énorme. Ca commence très très fort. 2. Riesling Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005 Vendanges début octobre ; Lentes fermentations ; Mise: 9/2006 ; Alcool acquis : 13.3 °; Sucres résiduels: 4.3 g/l ; Rendement: 27 hl/ha ; Optimum dégustation: 2010-2030+ ; Indice 1
La robe est jaune-or très
luminescente. Le nez est extrêmement bien ouvert et la pierre, les notes fumées
dominent le terrain. On perçoit cependant plus de complexité avec des notes
d’agrumes supplémentaires comme le pamplemousse. La bouche est d’une grande
pureté avec une acidité parquée mais déjà bien intégrée, participant à un
équilibre idéal avec les notes pierreuses, le gras, les amers nobles et le
fruit. La finale est longue, extrême, toujours aussi saline. On est très proche
de la perfection. 3. Riesling Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1997 Vendanges assez précoces début octobre ; Mise : 9/1998; Alcool acquis : 15.9° (14.2° pot); Sucres résiduels: 5 g/l ; Rendement: 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2025+ ; Indice 1
La robe s’est mutée en un or
soutenu mais encore très brillant. Le nez est d’abord assez discret puis
s’ouvre sur les notes minérales classiques de silex et de fumé. On perçoit un
début d’évolution avec quelques hydrocarbures naissants. En bouche, on atteint
la perfection absolue avec cet équilibre entre l’acidité encore très soutenue,
presque perlante, le fruit (pamplemousse), les amers, le gras et toujours cette
incroyable salinité pour nous donner une grande sensation d’harmonie, surtout
sur la finale grandiose. La perfection dans l’émotion. |
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4. Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2004 Vendanges début octobre avec l’arrivée de la pourriture noble ; Mise : sept 2005 ; Alcool acquis : 15.9° ; Sucres résiduels: 7.8 g/l ; Rendement: 31 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2025+ ; Indice 1
La robe est jaune-or bien
brillante. Le nez est ouvert, puissant et complexe avec les notes classiques au
Rangen (pierre à fusil, fumé) supplémentées de tourbe, de floral et de miel. La
bouche démarre bien en fraicheur, sans atteindre les acidités des rieslings,
toutefois. On a à nouveau un bel équilibre entre ce côté frais, le gras et les
amers avec de belles notes fruitées (fruits blancs, fruits secs) et une pointe
d’alcool. Si globalement c’est extrêmement suave et précis, la finale est
toutefois moins kilométrique et on perçoit toujours quelques notes alcooleuses
et épicées qui mettent ce vin un poil en recul par rapport aux trois bijoux
précédents. 5. Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1997 Mise 9/1998 ; 109° Oe) ; Alcool acquis, 15.1° alc (15.6° pot) , Sucres résiduels: 5g/l ; Optimum de dégustation: 2003-2015 Bouchonné… Dommage... Cela avait l’air excellent au niveau de l’équilibre mais l’aromatique est trop déviée. 6. Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1996 Vendanges tardives début novembre avec une présence de botrytis; Mise : début 1998 ; Alcool acquis : 13,5° (15,8° pot) ; Sucres résiduels: 35 g/l ; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2001-2015 ; Indice 2
La la robe est or sanguin,
très évoluée. Le nez est puissant et complexe avec des notes de cointreau, de
miel, de sous-bois, de fruits jaunes confits, de truffe, le tout avec une petite
pointe sucrée. C’est assez remarquable de richesse et de variété aromatique. La
bouche est une perfection d’équilibre entre l’acidité, la sucrosité, le fruit et
la salinité, avec du gras mais sans perception d’alcool ni de lourdeur. On
perçoit à nouveau les fruits, la truffe et du caramel salé, principalement sur
la finale d’une somptueuse précision. De quoi faire grandement douter les pires
ennemis du pinot gris ! 7. Riesling Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1998 Vendanges de mi à fin octobre avec un botrytis très présent ; Mise : début 03/2000 ; Alcool acquis : 13,1° (15,2° pot) ; Sucres résiduels: 34 g/l (limite VT) ; Rendement: 34 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015+ ; Indice 3
La robe est très évoluée d’un
brun doré soutenu. Le nez est bien ouvert complexifié par les arômes
d’évolution. On y retrouve de la mandarine, du sous-bois, de la cire, du miel,
du fumé et les notes champignonneuses du botrytis. Cela forme un ensemble
remarquable. En bouche, on est d’abord emporté par une acidité de ouf !
Impressionnant pour un vin déjà aussi évolué. Rapidement la fraicheur produite
par cette acidité construit l’équilibre autour d’elle pour atteindre une
richesse et une complexité inouïe où fruits exotiques, notes salines, épices,
sucrosité fine s’en donnent à cœur joie. C’est à la fois droit, gras, précis et
très long. En fait ce vin est une cathédrale brillante, élancée et complexe. La
Sagrada Familia du riesling…. Amen ! 8. Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1998 Vendange Tardive Vendanges fin octobre avec un botrytis très présent ; Mise : début 09/1999 ; Alcool acquis : 12,61° (20,1° pot) ; Sucres résiduels: 115 g/l ; Rendement: 28 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2020+ ; Indice 3
La robe est de plus en plus
évoluée, brun orangé dans le cas présent. Le nez est une petite bombe de
puissance complexe avec un bestiaire d’arômes que l’ami Noé aurait engagé sans
restrictions : miel, coing, abricot confit, sous-bois, épices, écorce
d’orange... |
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9. Gewurztraminer Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1998 Vendange Tardive Mise : début 09/1999 ; Alcool acquis : 11,5° (19,3° pot) ; Sucres résiduels: 112 g/l ; Rendement: 20 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2020+ ; Indice 4
La robe est désormais au
sommet de son évolution, rouge cuivré. Je crois n’avoir vu cela que sur Rangen,
pour un vin d’à peine douze ans. Etonnant. Le nez est aussi très évolué avec des
notes de sous-bois, d’orange sanguine, de tourbe, de caramel avec une grosse
perception de richesse qui met un petit bémol par rapport à la complexité du vin
précédent. |
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10. Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1998 Sélection de Grains Nobles Mise : début 09/1999 ; Alcool acquis : 12,9° (23,8° pot) ; Sucres résiduels: 160 g/l ; Rendement: 21 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2025+ ; Indice 5
La robe est désormais d’un
rouge soutenu, suscitant encore plus d’interrogations sur cette évolution de la
palette des couleurs. Le nez est assez comparable à la précédente VT. On y
retrouve les épices doux, le miel, la cire, le caramel, les notes de champignon
noble mais aussi plus de fraicheur et de minéralité que pour le vin précédent
alors qu’ici on est sur une SGN., comme si le terroir voulait rester maître. Conclusions A nouveau une symphonie de superlatifs… certes ! Et pourtant, on ne peut pas dire que je manque de recul vis-à-vis des vins d’olivier Humbrecht, conséquence probable d’un vieux différent pas vraiment apaisé. Mais je préfère me référer au groupe dont les notes illustrées par le tableau ci-dessous sont sans appel. |
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Alors, il ya lieu de se
demander pourquoi un tel unisson dans les applaudissements. Tout d’abord, il ya
le terroir magnifié ici par les Humbrecht. A peine les vins entrent en évolution
que les notes de pierre à fusil, de fumé volatilisent les marques des cépages.
C’est impressionnant et rassurant à la fois parce que cela imprime une trame
directrice à la dégustation. La toute dernière conclusion : c’était l’ultime dégustation thématique de la saison 2009-2010 du Club du Vin Passion, un feu d’artifice au bouquet final grandiose pour une saison une fois de plus fantastique par sa variété et toujours aussi humaine dans le bonheur d’être ensemble. Merci John pour tout cela, Merci MONSIEUR Willmer. Merci aussi au groupe, purement incroyable… comme d’hab. |