Bourgognes blancs, du Nord au Sud
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Sous l'impulsion d'Arnaud (Rodolf) et Philippe, 14 blancs de Bourgogne étaient au programme de la session du club DCVD de ce mois de mai. La dégustation des bouteilles s'est effectuée à l'aveugle et selon une certaine logique géographique (nord-sud). Les vins ont été ouverts près de deux heures avant le début de la soirée. Liste des vins dégustés
La dégustation 1. Domaine les Temps Perdus (Clotilde Davenne) - Bourgogne 2008 Les trois premiers vins ont une robe jaune-vert clair. Le nez est assez moyen en intensité. On y retrouve des notes florales, des fruits blancs et un côté iodé. A l'attaque de bouche, l'acidité est présente, sans toutefois dominer les débats. On retrouve ensuite les fruits blancs du nez, en plus de notes épicées et d'une légère perception d'alcool. La finale est agréable, sans plus pour un vin assez frais mais sans grande envergure. 12/20 2. Domaine de Vauroux - Chablis 1er cru Les Montmains 2008 Le nez est à nouveau assez fermé, discret mais par rapport au vin précédent, il livre plus de notes minérales (pierre à fusil) en plus de fruits citriques très marqués. On ressent une belle complexité. En bouche, l'acidité tartrique marque nettement plus le terrain de sa présence. Si elle rend le vin droit et tendu, elle ne l'écrase pas, et on a une belle sensation d'équilibre, finalement, parce que les fruits et le gras contribuent à apaiser cette fougue. La finale est bien longue, précise, complètement sur la fraicheur. J'aime beaucoup ! 16/20 3. William Fèvre - Chablis 1er cru Montée de Tonnerre 2006 Le nez est ouvert, très puissant mais vu son évolution perpétuelle, il semble manquer de précision. On y retrouve des côtés floraux et végétaux (fleurs coupées) mais aussi quelques notes d'élevage un peu grossières. L'acidité de bouche est ici un cran nettement en dessous et elle a du mal à transfigurer l'élevage ainsi que le fruit gras perçu, à la limite de la chaleur. La finale confirme cette impression globale moyenne de trop de richesse, d'un manque de fraicheur mais surtout un côté insaisissable. Ce n'est pas mauvais mais.. Bof... 13/20 4. Domaine Olivier Guyot - Marsannay La Montagne 2007 Passage à des robes jaunes dorées qui ne vont plus nous lâcher, globalement, d'ici la fin de la dégustation. Si le nez est de prime abord un peu fermé, il ne tarde pas à s'ouvrir sur un beau bouquet de fruits jaunes un peu opulents et de belles notes florales. En bouche, l'acidité mène d'abord les débats, puis quand l'équilibre s'installe, on retrouve des fruits jaunes citriques assortis d'un côté pierreux plus marqué qui offre beaucoup de salinité, surtout en finale. Un vin tendu, complexe qui ne cesse de bien évoluer dans le verre. 15,5/20 5. Domaine Rollin père & fils - Pernand-Vergelesses 2007 Le nez est intense, bien ouvert sur du beurré, des fruits jaunes principalement citriques et des notes d'élevage. C'est riche, mais un peu trop "moderne". 6. Domaine Sylvain Langoureau - St Aubin 1er cru Bas de Vermarain à l'Est 2008 Virage à 180°, ici avec un vin qui s'exprime par la minéralité et la complexité. Au nez et en bouche, la pierre à fusil domine. On retrouve d'autres aromes comme des notes fumées, du fruit (coing, citron) aux deux niveaux. Le côté remarquable de ce vin est son acidité cristalline, faisant de ce vin à la fois un bête de la droiture de l'autoroute Berlin-Munich et de la pureté d'un vase du Val-St-Lambert. La finale est au diapason, avec une longueur tendue et puuuuure. Très, très grand! 17,5/20 7. Domaine Pierre-Yves Colin-Morey - St Aubin 1er cru En Remilly 2008 Si le nez est de nouveau un poil plus fermé, la complexité est au rendez-vous avec de la pierre à fusil, du gras et du floral. La bouche est de nouveau bien minérale, du pur silex, avec une belle impression de finesse, une acidité perlante sans exagération et pas mal de gras sur l'équilibre. La finale est belle, longue, quoiqu'un peu en retrait par rapport à son cousin précédent, aussi avec un poil de pureté en moins. Cela reste toutefois excellent. 16/20 8. Domaine Morey-Coffinet - Chassagne-Montrachet 1er cru En Remilly 2006 Le nez est ouvert mais bien moins précis. On a une impression d'acidité volatile, des aromes un peu vulgaires comme du bonbon acidulé, des épices un peu fadasses, pas vraiment top. Si la bouche est globalement équilibrée, le côté volatile se confirme, en plus d'une certaine lourdeur et surtout une impression que ce vin a déjà tout donné. La salinité de la finale sauve un peu les apparences. Moyen ou à revoir. 13/20 9. Domaine Jean-Claude Bachelet père & fils Puligny-Montrachet 1er cru Sous le puits 2007 Retour momentané à une robe plus verte que dorée. Le nez est plus discret mais gagne nettement en complexité par rapport au Chassagne auquel il est opposé. A l'aération, il s'ouvre sur un florilège de floral, de fruits verts et de minéralité. C'est splendide. La bouche est encore un peu marquée par la tension de la jeunesse qui donne une impression légèrement monolithique mais tous les éléments d'un grand vin sont présents, à commencer par la longueur, très fraiche et minérale. A attendre mais très beau. 16,5/20 10. Domaine Jean-Pierre Diconne - Meursault Clos des Luchets 2006 Sans être dans le même registre aromatique que le vin précédent, on retrouve ici une belle palette complexe au nez avec de la pèche de vigne, des notes pierreuses et des fruits exotiques. C'est aussi un peu plus riche. Si l'équilibre de bouche est aussi un peu plus opulent, cela reste bien précis avec un beau rafraichissement par l'acidité. Le fruit est certes plus dominateur mais on atteint jamais de gras lourdaud. Dans un registre plus gourmand mais qui reste frais, même sur la finale, j'aime finalement beaucoup. 16,5/20 11. Domaine Henri Germain - Meursault 1er cru Les Charmes 2004 Le nez est ici très ouvert et puissant. Cela part un peu dans toutes les directions, d'abord avec une pointe de piquant, puis du floral, ensuite du bois neuf et des épices (cannelle) et enfin un petit côté nature de pomme un peu cuite et alcoolisée, genre calva. Si la bouche est bien équilibrée, on atteint pas les sommets de la fête parce que l'acidité est un peu trop en retrait. Dommage parce que la salinité est quant à elle splendide. Certains y voient une pointe d'oxydatif, moi pas. Entre bien et très bien. 15/20 12. Domaine A&P De Vilaine - Bouzeron 2008 - Aligoté La robe est jaune-vert faisant penser d'emblée à un changement de type de vin. Le nez est lui aussi totalement atypique de la dégustation avec du floral, des fruits citriques, certes, mais qui ne rappellent pas le chardonnay. On retrouve aussi des notes minérales qui offrent une très belle complexité. Je pense à un pinot beurot... loupé, c'est un aligoté. Mais quel aligoté ! La bouche confirme qu'on est sur un petit bijou avec un équilibre tendu, un citrique dominant, le tout étant d'une grande pureté et d'une longueur impressionnante. Du grand art ! 17/20 13. Domaine Vincent Lumpp - Givry 1er cru La grande berge 2006 Retour au jaune-doré pour la jupe.... Et l'or ne s'arrête pas à la robe puisque le nez est très opulent mais net, marqué par le floral, le fruit et l'élevage un peu trop intense. Je resterais sceptique si la bouche ne me faisait pas autant plaisir. Tout y est ici : équilibre, tension, fruit, gras. C'est classique, précis et long... mais tout le monde ne semble pas d'accord avec moi, à commencer par Arnaud. Je persiste : 16/20 14. Domaine Pierette et Marc Guillemot-Michel - Mâcon Village Quintaine 2007 Nouvelle palette aromatique intense et riche avec ce vin, avec beaucoup d'exotisme, de fruits (jaunes) et d'épices doux. C'est très fun et invitatif. En bouche, malgré une pointe de sucre, la pureté cristalline est de la partie avec une belle acidité qui tend le gras du vin. C'est, en plus, bien long. Très beau vin. 16,5/20 Conclusions Difficile d'exprimer quelque conclusion que ce soit tant la palette des vins était extrêmement variée. On a, comme le plus souvent, une assez belle idée des impressions que les terroirs divers peuvent apporter, quand le côté technique et boisé neuf n'écrase pas trop l'ensemble. Les 2007, encore jeunes proposent souvent plus de tension, de fraicheur et de concentration que les 2006. L'aligoté de De Vilaine, que je n'avais jencore amais goûté est une énorme surprise ! Top ! |