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15 juin 2010

Les crus du Domaine Marcel Deiss... à la loupe

Avant propos

Dans le Club INAO de Waterloo, nous avons décidé de partir à la recherche de l’expression des terroirs voulue par Jean-Michel et Mathieu Deiss à travers leurs différents vins et sur différents millésimes. Cette dégustation, en fait, n'a pas que la découverte des terroirs du domaine comme finalité unique, elle se veut aussi le point de départ d'une discussion avec Jean-Michel Deiss que je tiens à remercier particulièrement pour son intense collaboration.

Après une description du domaine et de sa philosophie, vous trouverez donc ci-dessous le compte-rendu de la dégustation, suivi de l'interview de Jean-Michel Deiss.

A propos du domaine et de ses vignerons

Le  Domaine Marcel Deiss est situé à Bergheim, splendide petit village médiéval fortifié à quelques encablures de Ribeauvillé, aux portes du Haut-Rhin. Si la famille Deiss y est active depuis le milieu du 18e siècle, c’est sous l’impulsion de Marcel et de son fils André que le domaine se développe au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Il compte aujourd’hui 37 hectares répartis en environ 220 parcelles principalement aux environs de Bergheim mais aussi jusqu’à Riquewihr.
Si le domaine a joui jusqu’il y a peu d’excellents terroirs de par ses acquits terrestres, il est aujourd’hui mondialement connu sous l’action du successeur d’André, Jean-Michel Deiss, secondé par son fils Mathieu.

Jean-Michel Deiss

Mathieu Deiss

Ceci, c’est pour les faits historico-géographiques… Il me revient maintenant tenter brièvement d’expliquer comment cette aura actuelle s’est développée, ce qui n’est pas vraiment une mince affaire, du moins si on essaye de prendre les choses objectivement, ce qui est extrêmement difficile quand on est, comme moi, admiratif du parcours de Jean-Michel et de ses vins, mais sans que cela ne soit non plus une admiration mythique qui occulterait le reste de la région.

Pour tenter donc de décrire l’action de Jean-Michel Deiss, j’aimerais prendre un exemple sous forme d’image : On peut imaginer le vignoble alsacien au milieu des années 80 comme un grand essuie jeté sans trop de soin sur une table. Le tissu attire bien par certaines caractéristiques visuelles (que l’on peut comparer à des domaines comme Hugel, Trimbach, Léon Beyer), mais il est là, il ne gène personne tout comme la majorité des vins alsaciens qui s’écoulent à l’époque à la bonne soif de chacun. Ne prenez évidemment pas ces propos comme exhaustifs. Et puis, lentement, de petits bonshommes viennent se placer aux quatre coins de la toile et se mettent à la tirer pour l’étendre, la faire vibrer, la rendre réactive. Parmi ces bonshommes de la première heure, il y a Léonard Humbrecht, Marc Kreydenweiss et plus particulièrement Jean-Michel Deiss.

Depuis  vingt ans, Jean-Michel Deiss est effectivement partie prenante un peu ou beaucoup dans presque toutes les étapes qui font que le vignoble alsacien s’est développé au point de focaliser de plus en plus l’attention des œnophiles du monde entier.
Par  sa recherche permanente de la qualité, du travail de la vigne à des rendements très faibles, Jean-Michel Deiss ne tarde par à hisser son domaine vers les sommets de la région.
Quand la biodynamie pointe le bout de son nez, il est un des premiers à embrayer et à en développer ses applications. Il n’est évidemment pas le seul mais il en est, et jusqu’à ce jour, le cap n’a pas changé, au contraire.
Mais surtout au milieu des années 90, c’est la notion classique de cru alsacien qui vacille dans son esprit, dans le sens où il veut que le terroir marque l’omniprésence de son intégrité dans ses vins. Poussé à l’extrême du raisonnement, le terroir ne doit plus ses variations infimes qu’à la volonté des saisons, les vins qui en découlent, n’ont que peu à faire de l’influence de l’homme, qui n’en est plus que leur serviteur tout
en tentant de réduire au maximum l’empreinte de la technologie et des désirs du marché.
Au point, révolution ultime (retour aux sources pour Jean-Michel), que l’expression même du cépage est jetée aux oubliettes : le terroir s’exprimera unilatéralement à travers la complantation des cépages, de tous les cépages d’Alsace. On dit bien complantation… pas question d’assemblage ici.
Au cœur de cette philosophie, il y a l’idée que les cépages imbriqués entre eux sur un même terroir subissent définitivement la force de celui-ci, perdent leur caractère variétal et leurs caractéristiques de maturation intrinsèques pour créer une harmonie qui évolue à l’unisson.

De par la mise en application de ces principes Jean Michel et Mathieu Deiss ont créé un véritable pôle d’évolution dans la région. Certains diront que les vins doivent trouver une forme de surmaturité pour pouvoir être rien que vendangés, tous cépages mûrs, certains opposeront énormément d’autres arguments, mon propos n’est pas ici de prendre position.
Surtout que pour ce qui de faire bouillir la marmite des débats, la maison Deiss s’y connait et pas un peu, que ce soit extra-muros, mais plus encore intra-muros, et plus particulièrement encore depuis que le trublion de Bergheim a pris la présidence de la commission AVA dans l’Association des Grands Crus Alsaciens, commission qui a pour but d'étudier les pistes dans l'évolution des appellations alsaciennes.

Rien qu’avec le dernier débat qui suit, résultat ultime de l’évolution de la philosophie du domaine, Jean Michel Deiss a soulevé des tsunamis passionnés et passionnels : Au regard, entres autres, des nouvelles directives européennes bruxello-strasbourgeoises, notre homme propose pas moins de réformer les appellations actuelles pour les adapter aux visions consuméristes et éthiques de cette nouvelle législation, reléguant le cépage au rôle de sous-fifre éventuel au dos des bouteilles. C’est sûr que tout cela pourrait être décrit avec plus de détails et de justesse, mais je pense que cela suffit pour comprendre la tempête levée, plus particulièrement dans une région tellement attachée à son histoire.

Depuis 2005, certain vins ont vu leur étiquette évoluer...

Je me bornerai donc à dire simplement « à suivre », si le débat vous intéresse, les discussions ne manquent pas dans la presse spécialisée ou dans les meilleurs forums et autres blogs...
Moi, je ne me lasserai jamais d’écouter et réécouter les Deiss et  leurs collaborateurs comme Florian Mercandelli… le verre à la main. De toutes manières, trop de choses me dépassent pour tenter de vainement comprendre à tout prix.

Le verre à la main, c’est la seule finalité de cette longue intro, c’est de voir comment nos palais avides peuvent ressentir cette expression, ces expressions, voulues par le domaine, gardant en tête, même aux dires de leurs géniteurs, qu’il est plus qu’improbable d’apprécier tous les vins, tant leurs expressions différentes.

Bergheim vue de l'Altenberg

Avant de passer à cette dégustation, je voudrais laisser le mot de la fin de cette intro à Jean-Michel Deiss en l’écoutant deviser au sujet de l’Altenberg de Bergheim, son premier vin créé dans l’optique cru/terroir :

L’élaboration de ce vin marque une étape dans ma vie de vigneron et une rupture avec le primat du Cépage dominant le Terroir dont l’Alsace a tant souffert au cours de ces cent dernières années.
Le retour à la pratique ancestrale du vignoble complanté de tous les cépages traditionnels et de la vendange unique non triée, ouvrent à l’Altenberg la boite de Pandore du « Grand Vin » : le Terroir devient alors le chef d’orchestre qui maîtrise et qui inspire dans toutes les gammes l’ensemble des exécutants (porte-greffes et cépages, l’ensemble des conditions du millésime et même le vigneron !) au service d’une partition unique : l’expression pure du Terroir, la symphonie équilibrée du Grand Vin.
Ce vin de synthèse renoue alors avec la vieille tradition alsacienne des vins de garde et de voyage qui durant tout le Moyen Âge, la Renaissance et jusqu'à la fin du XIIIe siècle rendit possible le gigantesque effort culturel rhénan dont l’Alsace moderne est le résultat.

La dégustation

Nous nous sommes limités aux vins «blancs» du domaine auxquels la notion de «Cru» est appliquée. Les vins, selon les recommandations de la maison Marcel Deiss, ont été carafés minimum une heure et conservés au frais avant leur service. La température de service était de 12°C
Les commentaires introduisant chaque crus on été fournis par le domaine.

Les vins dégustés 

  1. Langenberg 2008

  2. Engelgarten 2007

  3. Rotenberg 2002

  4. Schoffweg 2007

  5. Schoffweg 2005

  6. Schoffweg 2004

  7. Burg 2007

  8. Huebuhl 2001

  9. Mambourg 2004

  10. Mambourg 2005

  11. Altenberg de Bergheim 2007

  12. Altenberg de Bergheim 2005

  13. Schoenenbourg 2007

  14. Schoenenbourg 2005

Langenberg

Complantation de Riesling, Pinot Gris, Beurot, Muscat, Pinot Noir

Terroir de Saint Hippolyte, en forte pente, aménagé de terrasses  historiques, face au Sud et constitué de granit très dégradé, pauvre et maigre ; vigne complexe, réunissant les cépages les plus précoces et le Riesling dans une symphonie salée.

Langenberg 2008

Sucres résiduels : 29 g/l - Acidité tartrique : 6,78 g/l

La robe est jaune-vert très claire. Le nez paraît assez fermé mais livre quand même quelques beaux arômes floraux, du miel et quelques notes plus végétales.
L’attaque de bouche est marquée par l’acidité du millésime, elle emporte littéralement le vin sans toutefois le déséquilibrer, mais en maîtrisant le sucre qui n’est pas encore intégré. On retrouve aussi le floral du nez, assorti de fruits jaunes et de belles sensations minérales. La finale est plus que correcte dans sa longueur, elle rebondit entre la fraicheur et le fruit qui devient lentement plus épicé. Un beau vin pour commencer qui devra indéniablement attendre pour se faire complètement.
15/20

Engelgarten

Complantation de riesling et de pinot gris

Grand terroir de "Graves", l'Engelgarten est l'un des terroirs les plus connus de Bergheim. Sa structure graveleuse, le sol blanc, son déficit hydrique marqué, permet d'obtenir de grandes maturités physiologiques des raisins. Le vignoble, assez âgé, est pioché et conduit avec une extrême sévérité (taille très courte, labour, compostage). La vigne souffre et produit de petites récoltes d'une magnifique complexité.

Engelgarten 2007

Sucres résiduels : 17 g/l - Acidité tartrique : 6,49 g/l

La robe est à nouveau très claire oscillant entre jaune-or et vert.
Le nez est un peu plus ouvert sans qu’on puisse parler d’intensité ravageuse. On retrouve du floral mais aussi des notes mentholées et beaucoup de sensations minérales. Le fruit est assez absent, le tout dégageant une certaine austérité.
La bouche est plus facilement abordable que le 2008  précédent. Elle paraît cependant un peu fermée actuellement comme pour beaucoup de vins de 2007 depuis quelques semaines. L’acidité, plus intégrée, est bien présente et harmonise bien le fruit et la sucrosité du vin pour donner un bel équilibre terriblement salin.
C’est cette salinité qui l’emporte en finale. Un vin globalement assez austère mais d’une splendide minéralité.
15,5/20

Rotenberg

Complantation de riesling et de pinot gris

Notes du domaine : Première dalle calcaire de la grande Oolithe, inclinée vers l’est, dressée comme une sentinelle face au sud et à la plaine, le Rotenberg est le plus précoce des terroirs de Bergheim. Ses sols rouges, marqués par le fer, profondément calcaires et ce climat totalement solaire rassemblent le Riesling et le Pinot Gris dans ce miroitement d’agrumes caractéristiques, moins confits qu’au Grasberg, mais fins et très élégants. Les Rotenberg sont des vins à boire assez jeunes, frais et aériens, avec cette trame acide citronnée, très aromatique, qui tend son miroir aux poissons les plus nobles, les éclairant d’une magnifique lumière… presque géologique !

Rotenberg 2002

Sucres résiduels : 7,6 g/l - Acidité tartrique : 6,70 g/l

La robe est jaune-or nettement plus évoluée.
Le nez est très expressif avec du floral, du sous-bois, un peu de champignon, du miel d’acacia, des abricots, quelques notes pierreuses. Une belle complexité qui ressemble assez bien à la photo aromatique des meilleurs 2002 actuels.
La bouche est encore très tendue, bien équilibrée, mais la matière paraît un peu en retrait derrière un côté solaire plus affirmé. On retrouve des notes minérales et citriques (limoncello).
La bouche est droite, pure avec de beaux amers mais manque d’un poil de puissance pour donner une grosse sensation de longueur.
14,5/20

Schoffweg

Complantation de riesling et de pinots

Le « sentier des brebis » … qui conduit au Grasberg est un terroir exceptionnel, une mince dalle calcaire de l’Aalénien, perchée au-dessus de la plaine, ultime prolongement du mamelon de l’Altenberg de Bergheim regardant l’est et dont le climat moyennement chaud est marqué par une intense ventilation. Drainé par le vent du nord en été, protégé par le Foehn en automne, ce terroir très pauvre où affleure la caillasse calcaire jaune, permet une véritable expression des fruits de cette vigne très complexe, sans développement de pourriture.

Schoffweg 2007

Sucres résiduels : 11 g/l - Acidité tartrique : 6,15 g/l

La robe est similaire aux 2007 déjà rencontrés. De même on retrouve le nez qui n’est pas à son sommet d’expressivité. A l’aération, on retrouve des aromes citriques, du floral, de l’abricot, un peu de menthe fraiche.
La bouche est pus imposante que pour les vins précédents. Si l’acidité est bien présente et subtilement maîtrisée, c’est le fruit qui ici vient s’imposer sans lourdeur et avec une minéralité toujours bien présente.
La finale est suave, croquante, d’une superbe longueur. On a l’impression de monter d’un cran dans le plaisir.
16,5/20

Schoffweg 2005

Sucres résiduels : 37 g/l - Acidité tartrique : 6,50 g/l

La robe est jaune-or soutenu. Le nez explose ici par rapport au 2007 avec de la richesse et de la complexité marquée par des aromes de sous-bois, d beurré, de silex, de caramel et de fruits jaunes.
La bouche est splendide avec un sucre splendidement intégré, vivifié par une acidité au bord du perlant. On y retrouve tous les aromes du nez et on finit sur un plaisir tout en finesse. Grand vin !
17/20

Schoffweg 2004

Sucres résiduels : 21 g/l - Acidité tartrique : 6,90 g/l

La robe est assez comparable au 2005. Et alors, pour le reste, c’est le contraste : d’un côté il y a, surtout en bouche, une structure magnifique avait un équilibre parfait entre les sucres, l’acidité et le minéral, avec une impression finale de vin sec qui domine. C’est pratiquement la perfection.
D’un autre côté, il y a surtout au nez, ces arômes un peu flous de gentiane, terriblement végétaux et terreux, typiques de nombreux 2004 qui ne m’accrocheront jamais. 14/20, à cause de l’aromatique, sinon, cela aurait dû être nettement plus.

Burg

Complantation de tous les cépages alsaciens traditionnels

Ce vin provient du terroir du Burg, Premier Cru de notre vignoble de Bergheim, dont les caractéristiques géologiques (marnes bariolées du Keuper à rares intercalations calcaires) et climatiques (exposition plein Sud, situation protégée en retrait de la vallée) permettent chaque année l’obtention d’un grand vin  puissant, complexe et structuré, de très longue garde, à partir des grands cépages traditionnels alsaciens complantés dans la vigne comme le veut notre ancienne tradition viticole millénaire et qui porte depuis toujours  le nom de « gentil ».

Burg 2007

Sucres résiduels : 27 g/l - Acidité tartrique : 5,23 g/l

La robe est jaune-vert assez clair. Le nez, bien que de nouveau, malgré le carafage, assez fermé, montre pas mal de complexité. On retrouve du fruit, de la pierre, des notes musquées et un menthol avec une pointe de chaleur.
La bouche est à la fois très concentrée et très fine, avec une grande richesse aromatique. En finale, surtout, on est face à un subtil compromis entre droiture, concentration, finesse. Elégance est finalement le maître mot de ce vin.
15/20

Huebuhl

Complantation de tous les pinots

En haut du petit col séparant Bergheim de Ribeauvillé, le Huebuhl (littéralement, le lieu précoce et humide), légère dépression doucement inclinée ver le sud, joignant le Gruenspiel à l’ouest et le Rotenberg à l’est, enveloppe d’amandes, de zestes, de gras et de grillé une structure acide profonde marquée par les argiles lacustres froides et des automnes lumineux et venteux qui canalisent et contiennent la Pourriture Noble.

Huebuhl 2001

Sucres résiduels : 96,4 g/l - Acidité tartrique : 7,40 g/l

La robe est or soutenu et évolué. Beaucoup de puissance et de richesse dans le nez de ce vin.
On y retrouve à la fois des fruits citriques un peu compotés, des notes pierreuses, et du fumé. On y plongerait. La bouche oscille entre forte richesse avec une rondeur certaine malgré la belle intégration des sucres, complètement tenue par l’acidité du 2001, aux limites du perlant.
On a l’impression d’être face à une VT d’une grande finesse, complètement maîtrisée. Une longueur exceptionnelle vient parachever le travail. Du grand art !
18/20

Mambourg

Complantation de tous les pinots

Dominant Sigolsheim, le Mambourg est le coteau le plus précoce du vignoble. Réputé depuis le Moyen Age, de nombreux couvents et seigneurs en étaient propriétaires et lui ont donné leurs lettres de noblesse. Profitant d’une durée d’ensoleillement maximale, son sol calcimagnésique se développe sur les conglomérats calcaires et marnes de recouvrement tertiaire des collines. Cette géologie particulière issue des calcaires oligocènes du Quaternaire, confère au Mambourg une caractéristique très rare, une puissance tannique toujours présente, un arrondi suave de la forme. Notre vigne basse, complantée à 12.700 p/h de la totalité des Pinots, produit entre 15 et 20 hl/ha : les vins toujours parfaitement secs, sont bien sûr d’une puissance parfois exagérée et d’une complexité extrême.

Mambourg 2004

Sucres résiduels : 6 g/l - Acidité tartrique : 5,2 g/l

La robe est bien dorée, vive. Le nez est bien ouvert sans excès de puissance, avec de belles notes florales, de la tisane, une pointe de tourbe et une légère impression d’élevage  Pas d’aromes de gentiane, ici (et c’est tant mieux). La bouche est très intéressante avec une acidité fine, une impression solaire mais sans la moindre richesse en sucrosité. C’est terriblement sec comme vin. Sur la finale, la minéralité s’impose doucement. Je pense que le vin est encore en évolution et mieux vaut l’attendre encore quelques années. 15,5/20

Mambourg 2005

Sucres résiduels : 17,2 g/l - Acidité tartrique : 5,4 g/l

La robe est très semblable au 2004. Le nez est encore plus expressif, assez rond avec un côté solaire marqué par l’alcool. On retrouve aussi une belle brochette d’autres arômes comme du charnu, de la menthe et du tilleul.
La bouche est très puissante, à la fois suave et structurée avec une belle acidité, une incorporation remarquable des sucres et une salinité impressionnante. En finale, si le solaire est présent, c’est la finesse qui domine les débats. Excellent !
17/20

Altenberg de Bergheim

Complantation de tous les cépages alsaciens traditionnels

Ce terroir majestueux est situé au cœur d’un champ de failles géologiques qui mettent en contact des calcaires durs du Jurassique et des marnes du Lias. Ces formations riches en fossiles ont formé un sol argilo-calcaire pauvre, rouge (ferrugineux), riche en roches calcaires où la vigne doit plonger profondément pour trouver son énergie. Le micro climat de l’Altenberg, résultat de son exposition plein sud, de son éloignement du front vosgien et de son isolement face à la plaine rhénane est terriblement chaud, sec et presque surexposé. Les maturités des raisins fréquemment amplifiées par la Pourriture Noble, sont hors normes et imposent la domination du Terroir sur les cépages complantés.

Altenberg de Bergheim 2007

Sucres résiduels : 79 g/l - Acidité tartrique : 6,03 g/l

La robe est jaune dorée plus soutenu que pour les autres 2007. le nez est d’abord un peu fermé puis s’ouvre doucement sur une belle opulence marqué par des fruits exotiques. La bouche est littéralement explosive : richesse, fraicheur, sucrosité sont à l’unisson. Si le vin paraît encore un peu massif, on sent que la finesse est là. La finale est tout aussi énorme. Très grand vin ! 17/20

Altenberg de Bergheim 2005

Sucres résiduels : 83 g/l - Acidité tartrique : 6,43 g/l

La robe est jaune-paille dorée. On retrouve beaucoup d’amplitude au nez avec des fruits exotiques, du raisin de Corinthe, du thé, des notes florales et épicées. Grand ! La bouche est marquée par un équilibre doucereux suave et fin avec une acidité bien en place qui affine bien les sucres. Lentement, surtout en finale, la minéralité s’impose pour nous transfigurer de sa longueur. Tout simplement grandiose ! 19,5/20

Schoenenbourg

Complantation de tous les cépages alsaciens traditionnels avec prédominance de rieslings et de pinot gris dans une moindre mesure.

Le Schoenenbourg, réputé depuis le Moyen-âge est le fleuron du Vignoble de Riquewihr. Les plus grands vins de cette commune naissent sur ce terroir et ont contribué à en faire la notoriété quasi universelle. Ce terroir se distingue par sa topographie : (exposition Sud, situation en fond de vallée, pente forte) et sa géologie très spéciale : marnes irisées et gypseuses du Keuper mêlées plus ou moins et recouvertes par des épandages de grès vosgien).
La combinaison d’un sol léger, non collant et d’un sous-sol argileux, riche en éléments fertilisants, ayant une bonne rétention en eau, explique sans doute le caractère dominant du terroir sur le cépage et la particularité des vins du Schoenenbourg. En tout état de cause, les vins du Schoenenbourg expriment d’indéniables aptitudes à la garde et au voyage, une richesse, une corpulence extraordinaire tout en s’éloignant du type : nez poivré, voire fumé, verticalité masquée par le corps, expression minérale d’un vin souvent caché dans son jeune âge et s’orientant vers des rappels fossilisés avec le temps. Aptitude enfin à intégrer des potentiels de sucres restants très élevés, liés à la Pourriture Noble presque toujours présente. Les Schoenenbourg comptent bien parmi les Très Grands Vins de Terroirs Alsaciens.

Schoenenbourg 2007

Sucres résiduels : 65 g/l - Acidité tartrique : 5,43 g/l

La robe est jaune-clair avec des reflets verdâtres.  Le nez est expressif, complexe avec des fruits jaunes, des épices, des notes fumées et des notes de silex.
La bouche est à nouveau splendide avec équilibre comme maître-mot. Tout y est en finesse et confère au vin une élégance remarquable. La finale est d’une impressionnante longueur, saline, sapide, avec des amers splendides. Très très beau vin, à nouveau.
17/20

Schoenenbourg 2005

Sucres résiduels : 64 g/l - Acidité tartrique : 6,29 g/l

La robe est d’un doré à focaliser l’ensemble de la joaillerie anversoise. Comme pour le 2007, le nez est marqué à la fois par le fruit mais aussi la minéralité : notes fumées, pierreuses, le tout emballé par des épices doux. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a une irrésistible envie de s’y attarder.
La bouche est très puissante, minérale et fruitée à la fois. On ressent l’influence du riesling dans son côté tendu, assez austère mais d’une énorme profondeur. Quelques notes terreuses sont signalées.
La finale est complexe, fine, d’une élégance remarquable, caractéristique des vins d’exception. 18/20

Conclusions

Avant tout, si vous désirez avoir une dégustation animée où chaque participant a son mot à dire, choisissez les yeux fermés le domaine Deiss, vous ne le regretterez pas… on s’est même demandé si on allait aller dormir… un jour.

Pour le reste, si les avis partaient un peu dans tous les sens en début de dégustation, lentement le consensus s’est fait sur les points suivants :

  • Les vins du domaine Deiss sont incroyablement maîtrisés.

  • Elégance et finesse sont souvent les maîtres mots.

  • D’un terroir à l’autre, les perceptions sont réellement différentes.

  • A de rares exceptions, aucune impression de cépage ne vient se faire sentir.

  • Les sucrosités bien présentes sont remarquablement intégrées.

  • Le potentiel de vieillissement est notoire.

  • Les 2007 sont assez fermés au nez, contraste avec leur comportement il y a à peine 6 mois

Enfin, et cela rejoint l’esprit du domaine, si tous s’accordent sur le très haut niveau global, les coups de cœur sont très partagés. Le mien va à l’Altenberg, nettement… là où tout a commencé.

Questions à Jean-Michel Deiss

1. Avant tout, pensez-vous que la présente dégustation est pertinente dans son but de découvrir et comparer vos différents crus ?

Je vous félicite pour la belle dégustation réalisée, beaucoup de choses ont été comprises, vues, remarquées et ceci nous comble de joie et de fierté pour nos terroirs fideles que nous servons avec ténacité : leur rendre la parole reste pour nous un combat, une charge et d’une certaine façon, une chance !

2. Que pensez-vous de l'influence éventuelle des blogs et forums dans le microcosme "vin" ? Etes-vous sensibilisé à cette sphère du web ? 

Je suis absolument sensibilisé et passionné par cette sphère, parfois marquée par un manque total de cohérence et de professionnalisme,  hélas. Mais c’est le media de demain. Et il a déjà  une influence non négligeable sur la planète VIN !

3. A propos de votre présidence de l'AVA dans le giron de l'Union des Grands Crus Alsaciens ; rappelons que le travail de cette commission était de déficher de nouvelles pistes permettant de faire évoluer les appellations alsaciennes, et ce, entre autres, dans le cadre de l'arrivée des AOP. Sachant que les débats y ont été particulièrement animés, estimez-vous aujourd'hui le bilan de votre investissement positif ?

Je n’ai pas s’agissant d’un travail au service de la communauté, à peser le poids de mon investissement personnel! La question  est plutôt de savoir si l’AOC Alsace GC a avancé dans sa réforme et son adaptation aux règles de l’AOP. Il est de fait un peu trop tôt pour se prononcer sur le résultat, la situation n’étant pas stabilisée en France. Nous ne savons pas si finalement la France, elle-même respectera les règles de segmentation européennes (pourtant d’inspiration française) ou si la politique du tout AOC se maintiendra comme depuis trente ans, ridiculisant l’esprit des textes et les consommateurs. Les producteurs de GC ont identifié grâce au débat organisé par mes soins les problèmes qualitatifs, les problèmes éthiques et environnementaux, les améliorations nécessaires d’étiquetage ainsi que les questions de protections juridiques et d’homonymie européennes.
Reste la volonté politique de concrétiser ce travail : nous verrons bien si nous avancerons ou si nous resterons sur place au plus grand profit des marques en place et des grands groupes. L’organisation de ce débat restera la marque et l’honneur de  cet engagement : il est tout a fait inhabituel que la parole soit donnée à la multitude. Ceci reste ma fierté.

4. Dans le même domaine, tout le monde a compris votre volonté d'affirmer le lien cru-terroir, en choisissant de manière unilatérale la complantation pour encore renforcer ce lien. Acceptez-vous, cependant et a contrario, que certains terroirs s'expriment obligatoirement à travers un cépage plutôt qu'une complantation ?

Je confirme ma volonté farouche de mettre en valeur et de protéger le lien et la personnalité de chaque terroir GC comme je l’ai fait pour mes vins : aucun consommateur n’acceptera demain de payer un produit revendiquant un caractère et une originalité et qui ne les manifesterait pas lisiblement et finalement dans le verre. Par contre dire que j’ai voulu imposer par la force la complantation partout relève de la fable! Comment peut-on dire des stupidités pareilles alors que certains terroirs n’utilisent qu’un cépage unique et s’exprime très bien ainsi. Reste une question de fond : pourquoi certains terroirs alsaciens qui le demandent ne pourraient pas comme toutes les AOC françaises utiliser des «cépages accessoires» (cépages qui existent dans la vigne et ne peuvent être revendiqués sur l’étiquette : grenache gris dans le sud, petit verdot a Bordeaux, meunier en champagne) alors que les règles AOC nationales le prévoient a hauteur de 10%...
Comment se satisfaire d’une réglementation alsacienne qui impose quatre mêmes cépages dans tous les GC alors qu’a l’évidence et sur près de 100 km de latitude ces terroirs sont absolument différents. Au nom de quel fascisme ne veut-on pas reconnaitre d’autres cépages comme le Pinot Noir alors qu’il représente parfois 20, 30 ou 40% des plantations d’un terroir ? Je voudrais redire que planter tel ou tel cépage n’est pas une revendication identitaire, c’est le service juste du terroir qui l’est. Et que je suis un libéral sur le plan de l’encépagement.
Reste cependant une question connexe : les grands terroirs et donc les GC doivent être marqués par un haut niveau de complexité. Comment l’obtenir avec une plantation monovariétale et clonale alors que 95 % des rieslings alsaciens sont du clone 49?  Je vous laisse répondre a ma place …

5. A partir des vins du millésime 2005, on voit fleurir l'appellation 1er Cru sur les étiquettes frontales de vos vins. Bien que cela cadre entièrement avec votre vision des vins, qu'en est-il de l'aspect légal de ce type d'étiquettes? 

Nous travaillons depuis plus de cinquante ans sur la hiérarchisation de l’AOC ALSACE. Depuis plusieurs années nous sommes sans protection juridique et à la merci d’un changement de la politique clémente de l’administration à ce sujet : aucune autre revendication que cadastrale n’est tolérée hors appellation en Europe.
Comme la France remet en cause chez elle ce principe, il faut d’urgence finaliser ce dossier pour sauvegarder nos usages alsaciens.
Etant plus spécialement en charge de ce dossier syndical, je ne peux que donner l’exemple : donner une information de hiérarchie claire aux consommateurs pour leur permettre de comprendre les efforts qui ont été fait dans certains terroirs particuliers non GC mais a la forte personnalité. En effet produire 15 ou 25 % de moins quelque part n’est pas rentable sans cette information de niveau hiérarchique.
Et le CIVA avait déjà acté ce terme 1er Cru il y a plus de dix ans.
De fait, je n’aurais pas besoin forcement de ce terme pour moi-même mais pour ceux qui ont moins de notoriété, c’est indispensable. Donc je fais le boulot malgré tous les risques et je suis heureux : la semaine dernière nous avons acté qu’il y aurait a l’intérieur de l’AOC Alsace deux nouvelles strates ; la communale et celle des crus avec bien sûr des rendements différents, donc la nécessité de communiquer sur la hiérarchie deviendra une obligation.

6. Notre dégustation a conclu de manière unanime que la différence d'expression de vos vins d'un cru à l'autre est une évidence. en dehors des influences du millésime, mais, même si vous vous en défendez, il reste le sentiment des dégustateurs que vous imprimez une patte de grand vinificateur à vos vins, les marquant ainsi d'une manière assez certaine de votre empreinte. Votre fils étant en train doucement de prendre les vinifs en charge, à vos côtés, pensez-vous que d'ici quelques années, le style de ces vinifs pourrait évoluer ? 

A mon avis le grand vinificateur vinifie au plus prêt des grandeurs et des limites de sa vendange, de sa vigne, de son terroir. Il sait qu’il est facile de créer des aromes, de déplacer une bouche mais que toujours cela se concrétise par moins d’intégrité et moins de cohérence dans le produit. Le grand vinificateur n’imprime donc pas une marque si cruciale a son vin puisqu’il choisit de respecter la nature, les secrets de sa matière première. Les opérations pré-fermentaires sont bien sûr déterminantes et spécialement le pressurage. S’il est doux et tendre et non suivi de débourbage, les écarts avec les potentialités réelles exactes de la vendange seront faibles : ainsi la vinif de Mathieu diffère peu de la mienne ; tout au plus y aura-t-il dans le futur de toutes petites modifications qui correspondent à des différences de sensibilités et de goûts qui sont tout a fait légitimes.

7. Le Mambourg est un terroir très solaire et de plus votre vin qui en est issu résulte de la complantation de tous les pinots, cépages pas particulièrement connus pour résister aux chaleurs sans exprimer pas mal de sucre résiduels. Si on intègre, de plus, que le vin titre 14° en alcool, comment expliquez-vous que les vins goûtés ce soir, sur ce grand Cru soient parmi les plus secs de la dégustation ?

La question du Mambourg est passionnante : Voila le terroir qui reçoit le plus d’énergie solaire et calorifique d’Alsace (source INRA) et qui n’est pas connu pour être beaucoup botrytisé (seulement  5,67% de VT/SGN en volume sur 10 ans, n’en déplaise à certains terroirs qui botrytisent arrivent a produire jusqu’a 40% de VT/SGN sur 10ans (Kessler)).
Sans doute la présence de vent de la vallée n’y est pas étrangère. C’est d’ailleurs le cas des trois autres GC de la vallée.
Pourtant j’ai choisi de ne produire qu’un grand vin sec … .et blanc !
En effet, la pratique d’une viticulture de moyenne densité de plantation 5000 p/ha et haute, me parait totalement inadaptée a ce terroir, surtout si on choisit de planter du … Gewürztraminer, lourdement alcoogène ; dans ce dernier cas, le résultat  ne se fait pas attendre : Beaucoup de sucres, du degré souvent plus de 15 …
Même punition pour le Pinot Gris clonal. Le riesling étant peu adapté a ces chaleurs très élevées, il produit souvent trop  peu d’acidité.
Voila le type de Mambourg que personne ne comprend.
Nous avons choisi de planter une vigne très dense (13.600p/ha), basse (peu de surface foliaire réceptrice, peu productive (moins de 20HL /Ha sur 10 ans) et qu’on peut vendanger donc tôt.
De plus le Pinot n’est pas très alcoogène pour peu qu’on choisisse des types rustiques peu sélectionnés (ex : le Beurot et certains Pinots Noirs)
Résultat : une vraie matière mure, de l’acidité magnifique : le potentiel d’un grand vin sec chaque année . Peut être cette expérience pourrait elle servir a d’autres … pour lutter contre le réchauffement climatique et affronter la baisse de productivité ou la vendange de raisins pas murs qui maintient les acidités immatures. René Muré l’a bien compris au Vorbourg, lui qui a planté beaucoup de vignes basses !

8. Vous décrivez vos vins du Grand Cru Altenberg de Bergheim comme une complantation de tous les cépages alsaciens. Peut-on estimer aujourd'hui que ces cépages présents le sont en part relativement égales, où y a-t-il encore domination de certains cépages sur le cru ?

La complantation n’est pas l’art de mettre les proportions justes mais de réaliser une unité de cette diversité maitrisée. Bernard de Clairvaux, créateur du concept de terroir ne disait-il pas que « la clôture est une Eglise plurielle mais rassemblée ».
Même concept chez Olivier de Serre , ministre de l’agriculture d’Henri IV, qui prescrivit la diversité pour avoir une récolte chaque année …
Petite info technique : nous sommes incapables de revenir sur nos pratiques industrielles dans l’agriculture et réduire de 60% nos intrants phytopharmaceutiques avant 2018 sans remettre en cause le clone, l’OGM , l’absence d’assolement et … la vigne PURE !
 

9. Considérez-vous l'expression des vins de l'Engelgarten comme une expression classique d'un sol graveleux ?

Oui, assez, de par sa minéralité et sa chaleur. 

10. Et si, pour conclure, nous vous donnions carte blanche pour nous entretenir d'un sujet qui vous est cher, vous diriez ?

Je proposerais un sujet de réflexion pour ceux qui aiment les grands vins :

Puisque la civilisation c’est la complexité, nous dit le philosophe, comment maintenir et augmenter cette complexité dans les Grands vins modernes ?

Pour en savoir plus

Domaine Marcel Deiss
15 route du Vin
68750 Bergheim
FRANCE
Tél: 00.33.(0)3 89 73 63 37
Fax: 00.33.(0)3 89 73 32 67
Web :
www.marceldeiss.com
Dégustations sur rendez-vous de préférence

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Commentaires
P
Bernard,<br /> <br /> Ce qui me réjouis d'autant plus, c'est la proximité d'un personnage comme Jean-Michel. C'est peu commun à ce niveau et cela mérite d'être souligné.<br /> Pour le reste, je me rends vraiment compte de la chance qu'on a eu de partager une telle dégustation dans un tel environnement de communication avec le domaine.<br /> Merci aussi de tes encouragements !
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A
Voilà 22 ans que je déguste et les vins de Jean-Michel Deiss et le personnage: fascinant dans les deux cas,il n'y a pas d'autre terme.<br /> Tant la dégustation des vins à Waterloo que les réponses de l'un des vignerons les plus compétents au monde ont suscité ma passion et mon plaisir tant intellectuel que gustatif; il s'agit pourtant du vigneron le plus contesté dans sa propre région, la compétence fait manifestement peur en Alsace...<br /> La réponse à la question Mambourg n'aurait, je le crains, pu être donnée par aucun collègue de Jean-Michel. CQFD
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L
Alfonso, chez patrick, c'est pas un QG... c'est une officine...<br /> <br /> Patrick : comme d'hab, grandiose. Un travail époustouflant de passionné.<br /> <br /> L'interview recèle des réponses longues et argumentées. Gu grain à moudre.<br /> <br /> A+
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A
Exceptionnel Patrick!<br /> <br /> Une question chez toi c'est le QG de combien de club? ;-)
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