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30 août 2010

Coume Majou - Luc Charlier

 

participant

Carnets de Route
en Languedoc-Roussillon

 

11. Luc Charlier et
La Coume Majou

Luc Charlier a un parcours de vie des plus originaux : Médecin néphrologue de profession, il a été parallèlement rédacteur à la revue In Vino Veritas et a aussi animé avec passion les cours d'œnologie au CERIA (école hôtelière à Bruxelles), cours qui étaient ouverts aussi aux simples oenophiles amateurs.... qui ne se sont pas privés!
C’est grâce à son ouverture d’esprit œnologique, que,
il y a une quinzaine d’années, les élèves de cette école ont découvert avec lui les premiers grands vins du Languedoc-Roussillon et qu’il y avait donc de magnifiques vins ailleurs qu’en Bourgogne et à Bordeaux, chose qui ne semble toujours pas être évidente au premier bobo belge venu.
En 2004, il a achevé sa conversion à cette région en devenant, à son tour, viticulteur en créant à Corneilla-la-Rivière, son propre domaine "garage": "Coume Majou", Malgré pas mal de doutes, un budget terriblement serré et le fait qu'il débarque
comme un belge en terres, la sauce prendra pas mal et les 2005, ses premières grappes, obtiendront même les faveurs du guide Hachette 2008 (3* pour la Cuvée du Casot et 1* pour la Cuvée Miquelet), ce qui n'est pas trop mal pour débuter.
Le nom de "garage" prend" ici tout son sens, car, en plus d'occuper l'étage de l'étroite maison tout en longueur pour le logement, le manque de place oblige Luc à faire bloquer la rue quand il ramène ses raisins ou qu'il procède à la mise.

 

 

Les dix hectares de vignes se trouvent autour et dans le lieu dit de la Coume Majou  qui a donné son nom au domaine (Grande Combe en catalan) et qui se situe près du col de la Dona entre Maury, Tautavel et Estagel, non loin d'une certaine "Coume Gineste". Certaines parcelles bénéficient de l'appellation "Maury". Le domaine fait aujourd'hui approximativement 10 hectares principalement constitué de vieilles vignes de grenache (en majorité), de carignans et de syrah sur des sols majoritairement faits de schistes noirs assez acides.
Grâce à sa compagne, Christine qui s'occupe de la vente locale et de l'export, Luc peut se concentrer à fond sur ses vignes sans renier une pause jazz qu'il adore particulièrement. Il n'en reste pas moins que notre ami subit les affres du manque d'eau et que chaque millésime reste un miracle vu les rendement incroyablement faibles de ses vignes le plus souvent sous les dix hectos), la sécheresse ambiante n'arrangeant rien. Les méthodes culturales sont proches du bio avec un abandon complet des désherbants chimiques et un recours minimal aux phytosanitaires. Les macérations et les vinifs sont classiques (hormis le pigeage au pied incontournable) et les bouteilles sont vendues en capsule, préférant la stabilité et la sécurité que confère ce type de bouchage au "romantisme" du liège.

 

 

Luc Charlier sur les vignes de la Coume Majou

D'avoir rencontré Luc Charlier maintes fois à Bruxelles, le détour par Corneilla ne faisait pas le moindre doute. Le rencontrer sur ces terres est un vrai bonheur. La visite se partagera entre une dégustation dans le salon-musique et une longue promenade dans les vignes, distantes réellement d'un bon quart d'heure en voiture mais qui nous ont donné l'impression, un peu comme à Calce d'être au bout du monde.... un monde d'une formidable beauté sauvage, cet aspect étant à nos yeux renforcé par le fait que seules les vignes de Luc semblent, dans le coin, avoir résisté aux arrachages massifs.
Un autre constat est inévitable : ici le manque d'eau est cruel et particulièrement visible sur les ceps, la bataille semble titanesque... mais notre homme se plaît à déambuler là-dedans avec le sourire de l'homme libre qui au-delà des contraintes, réalise son rêve.

 

 

Vignes au rendements microscopiques

Les 2009 étant mis à peine en bouteille au moment de la visite, on ne concentre pas la dégustation sur ce nouveau millésime qui part à la vente, sachant, de plus, que le rosé maison ayant fait fureur dans le coin et en restauration, il n'en subsiste déjà plus aucune bouteille...

 

 

On commence donc avec le premier vin de la gamme rouge, désormais Côtes du Roussillon, l'Eglise de La Coume Majou 2007, qui réunit des vignes de presque tous les coteaux du domaine et où la syrah domine. La robe (comme celle des autres vins) est proche de l'encre et le nez frappe par l'intensité marquée des fruits rouges et noirs. On pense puissance et robustesse, cela se confirme en bouche qui déménage pas mal par son caractère sudiste. Mais la fraicheur et la maitrise des vinifs avec des tanins bien souples équilibrent quand même bien ce vin à la destination à la fois festive ou de grillades de viandes.

Vient ensuite le porte drapeau du domaine, la Cuvée Majou de la la Coume Majou, Côtes du Roussillon Villages 2009, assemblage des plus belles et anciennes vignes des parcelles. Si le style de la maison n'accorde pas un iota en puissance au premier vin, on gagne ici nettement en profondeur et en complexité, un nez toujours sur les fruits noirs et une bouche alliant fraicheur et densité effarante, sans toutefois que les tanins, encore jeunes, ne vous transpercent la gorge, au contraire. La finale confirme la puissance, avec un alcool plus intégré que pour l'Eglise... et confirme surtout que l'on est ici face à une bête de combat pour la gastronomie, seconde grande passion du docteur-vigneron. Et ce style plaît, au point de figurer depuis deux millésimes à la carte de la récente multi constellée Auberge de Fontjoncouse.

 

 

On passe ensuite au VDP des Côtes Catalanes, "La Loute" de la Coume Majou 2008, vin issu de carignans nonagénaires sur une seule parcelle sur les hauteurs de la Coume et répondant au patronyme de la fille de Luc et dont le portrait au fusain orne l'étiquette. Si la robe est toujours aussi dense, le nez est ici bien plus discret, surtout après les deux "bestioles" précédentes, mais quand il se livre petit à petit, c'est pour lentement nous envouter de son fruit, de ses notes minérales et de ses épices. La bouche est d'une grande fraicheur et la matière, assez serrée, ne bouscule en rien, en fait, c'est la finesse du fruit et de la réglisse qui enchantent ici. Si ce vin a besoin d'un peu d'air, indéniablement, c'est le plus complexe de la série, une petite merveille à mon avis et mon indéniable coup de cœur.

On finit la dégustation (un peu pressés, hélas, par le temps) par le Maury 2009 "Cuvée Jolo", un Maury comme on les aime parce qu'il ne cède ni à la dilution, ni au caractère raffinerie (ne pas lire raffinement) de ce que fait aujourd'hui Mas Amiel. Car il s'agit ici d'un "vin" pleinement revendiqué, plus puissant que les "Terres de Fagayra" mais dans le même esprit, où le sucre accompagne le fruit débordant et juteux et où de vrais tanins donnent du relief. A classer parmi les grands ! Dommage que la production est du niveau "micro" !

Si je devais résumer tout cela, je dirais que les vins de Luc Charlier sont comme leurs géniteurs, ils parlent énormément, avec passion, souvent sans fin, mais ils parlent au cœur. Si l'homme doute de l'avenir pécuniaire, il ne doute pas de ses vins, et chaque millésime réalisé est comme une récompense indélébile.

Bonne chance l'ami et merci pour la chaleur de ton accueil!

Domaine de la Coume Majou
Luc Charlier
11, rue de l'Église
66550 Corneilla-la-Rivière
TEL : 04 68 51 84 83
Mail :
charlier.luc@wanadoo.fr 

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Commentaires
C
Amateur, un peu éclairé, j'aime tout en rouge ,de la côte rôtie au châteauneuf, du pic st loup au ;Faugéres ,de l' hermitage au st joseph. J'aime aussi les médoc , les vougeot et j'en passe. J'aime tout dis- je. Mais ce que j'aime par dessus tout ce sont les vins d'artisans faits avec amour et brio, les vins bien faits. Ce midi, châteauneuf blanc et côte rôtie de chez J.L Chave (une merveille) à ma table. Nos invités arrivent avec une bouteille de côte du roussillon 2007 : L'Eglise Come Majou...Domaine inconnu pour moi. J'ouvre et nous gouttons et là...une fraicheur incroyable , un vin vif,qui ne fait pas son âge et une explosion de fruits rouges. Une finale de reviens y. Bref un beau vin ; j'ai été subjugué. Que de beaux vignerons en France. Monsieur Charlier que je n'ai pas l'honneur de connaître : bravo, bonne continuation et respect Patrice Calmo<br /> <br /> ps j'espère pouvoir un jour vous rencontrer pour acheter votre vin
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L
Bavard, moi ?<br /> Prolixe et disert, peut-être.<br /> Et en plus, il fait croire que c’est Christine qui gère l’export, non mais !
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