Jurassique Claque au Gaspart Club
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Alors que sur les marchés les vins de Bordeaux s’enflamment, que la Bourgogne plafonne souvent, ils sont de plus en plus nombreux les passionnés à se tourner vers des régions où « découverte » n’est pas encore devenu un vain mot… | ||||
Pas de thématique spéciale pour la région, plutôt un melting pot découverte, surtout pour ceux du groupe qui n’ont pas trop la chance de connaître le Jura comme Philippe. Pas d’intro grandiloquente non plus, il faudrait des pages et des pages pour décrire cette région aux marnes fabuleuses. Autant rentrer rapidement dans le vif du sujet, avec le menu du jour :
Les vins sont tous servis à l’aveugle aux environs de 8-9 °C. En résultat appréciatif cela donne ceci : | ||||
Et plus en détail… 1. Domaine Lucien Aviet (Caveau de Bacchus) – Arbois 2002 Trousseau « Cuvée des Géologues » 2002 (12 eur ; domaine) | ||||
La robe est rubis clair avec de fortes nuances évolutives. Au nez le vin est assez discret avec des notes de fruit rouge, d’orange et d’iode. En bouche sur un bel équilibre et une belle fraicheur on retrouve les fruits rouges, l’orange, le tout agrémenté d’une belle impression minérale sur un relief soyeux de tanins complètement fondus. Ce serait parfait si une petite pointe alcooleuse déjà finement perceptible au nez, ne venait un peu trop donner du solaire dans cette jolie finesse et si la finale était un peu moins asséchante. Cela reste une bien jolie ouverture de bal (note perso : 14/20 ; moyenne du groupe 13,9/20 ; rang 8e) 2. Domaine Overnoy – Arbois Pupillin Ploussard 1999 (15 eur ; domaine) | ||||
On retrouve de fortes notes évolutives sur la robe rubis assez dense. Au nez, après que l’aération ait fait le ménage d’une fugace réduction, on retrouve les fruits rouges, les notes d’orange, quelques notes plus végétales et des épices doux, le tout donnant une belle impression de complexité. L’équilibre de bouche est un peu moins fusionnel que pour le premier vin, alcool, tension et tanins étant plus marqués, sans pour autant masquer le fruit et l’impression de minéral. En finale, la rondeur perçue et le relief des tanins donnent une plus grande impression de structure et de longueur à ce second vin, mais cela perturbe visiblement certains membres du groupe. (note perso : 14,5/20 ; moyenne du groupe 13,5/20 ; rang 9e) 3. Dom. JM Brignot – Arbois Ploussard 2004 « Grand Curoulet » (25 eur ; domaine) | ||||
La robe est ici aussi sur le rubis mais un voile trouble est présent. Le premier nez est très perturbant avec de fortes notes réduites, du soufre, de la volatile, des notes levurées qui après une plus longue aération s’assagissent pour proposer des côtés plus pierreux. En bouche, c’est à la limite de l’équilibre avec une acidité cinglante, des tanins peu probants des notes viandeuse et caramélisées qui ne laissent que tardivement transparaître le fruit. La finale, quant à elle propose pas mal de longueur sur ce fruit, ce qui sauve ce vin de justesse. (note perso : 11,5/20 ; moyenne du groupe 12,2/20 ; rang 12e) 4. Dom. Pignier - Côtes du Jura Trousseau 2008 (15 eur ; caviste) | ||||
Pour l’habit, on reste sur le rubis assez clair agrémenté d’un peu de mousse qui disparaît assez vite. Si le nez est plus civilisé, c’est clairement le fruit bien fait qui l’emporte sur la complexité, avec même un côté bonbon qui ne plaît pas trop. Face à ces aromes du nez assez banals, la bouche relève le gant sur la fraicheur, l’équilibre avec des fruits gourmand juste relevés comme il faut par les tanins. L’alcool est aussi un peu de la partie, surtout en finale, mais l’impression de vin de plaisir domine globalement. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 12,8/20 ; rang 10e) 5. Dom. Overnoy – Arbois Pupillin Ploussard 2006 (12 eur ; domaine) | ||||
Même robe que pour le vin précédent sauf que le trouble est moins perceptible et que cela paraît plus jeune. Au nez, malgré que dans un premier temps, certains soulignent une petite déviance, ce vin propose beaucoup de cerise emballée par du bois assez bien vanillé. La bouche tranche d’abord par son acidité presque perlante avant de reproposer des notes de cerises à l’alcool. Sur la finale, le vin se complexifie avec plus de fruits rouges, de groseilles, quelques notes de bouillon, le tout sur des tanins un poil encore jeune mais une très belle longueur. (note perso : 14,5/20 ; moyenne du groupe 14,2/20 ; rang 7e) 6. Dom. Philippe Peltier – Côtes du Jura Chardonnay ? 1992 (nc ; cadeau) Le premier blanc est un peu le vin mystère de la soirée. Il a été offert à un des membres du groupe, donc pas d’idée du prix mais plus encore, aucune idée de son ou ses cépages directeurs, et cela, malgré de nombreuses tentatives d’appel aux équipes. Il ressort tout de même que le chardonnay domaine. Mystère enfin, par son étiquette qui « en a vu » et dont je n’ai pas réussi à trouver d’image parlante sur la grande toile. 7. Dom. Overnoy – Arbois Pupillin Chardonnay 2008 (17,2 eur ; caviste) | ||||
La robe est jaune-doré très clair. Le nez très intense et très chardonnay dans un premier temps, évolue rapidement vers un bouquet très complexe d’agrumes, de citronnelle, de sucre candi, de floral et de malt. La bouche est tendue tout en finesse avec un équilibre très sec et des agrumes rebondissant. A côté de cette finesse, l’impression de structure, de matière est très présente, surtout sur la finale, magnifique de longueur, toujours dans le registre du sec. Mon gros coup de cœur de la soirée ! (disponible en Belgique chez Basin et Marot). (note perso : 17/20 ; moyenne du groupe 16,4/20 ; rang 1er ex aequo) 8. Dom. JF Ganevat - Côtes du Jura Chardonnay 2004 « Les Chamois du Paradis » (25 eur ; caviste) | ||||
Ce vin est à peine mis en commerce après plus de 4 ans d’élevage. La robe est ici jaune-vert assez clair. Le nez est très boisé, très bourguignon aussi, avec une belle impression de fruits très frais et une pointe de résiduel. L’impression de jeunesse et travail domine largement. La bouche est équilibrée, riche (presque tannique), avec beaucoup de pureté et de minéralité face à cette impression très moderne d’élevage. La finale est sur la puissance avec un côté très élégant. Visiblement, ce vin doit encore assagir son bois…. très surprenant venant du mage de Rotalier ! (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 14,7/20 ; rang 6e) 9. Dom. A. Labet - Côtes du Jura Chardonnay 2002 « Fleur de Marnes - La Bardette» (15 eur ; caviste) | ||||
La robe est dorée avec des notes proches de l’évolution. Au nez, deux géants s’affrontent en puissance : les notes citriques et le minéral, le tout avec une pointe d’élevage. L’attaque de bouche est ultra tendue, citrique, puis sur l’équilibre, on part plus sur des notes salines avec un peu de curry, comme pour bien rappeler le nez. La finale est longue, polie, très minérale et fraiche. Un vin de grande tenue, et comme d’hab, pour Labet, un splendide rapport qualité-prix. (note perso : 16,5/20 ; moyenne du groupe 15,9/20 ; rang 3e) 10. Dom. JF Ganevat - Côtes du Jura Savagnin 2005 « Cuvée Prestige » (25 eur ; caviste) | ||||
La robe est vert clair avec des reflets dorés. Très puissant, le nez part très vite sur la noix verte mais plus encore sur les notes pierreuses. La bouche est énorme, pleine avec un équilibre et une finesse d’une grande subtilité bien qu’encore terriblement jeune. La finale se mesure en années-lumière, énorme, massive presque gothique où le caillou et la salinité s’en donnent à cœur joie. Pa LE coup de cœur de la soirée parce que ce vin n’est pas vraiment prêt mais la plus grosse cote, rien que pour son avenir intergalactique. (note perso : 17,5/20 ; moyenne du groupe 16,4/20 ; rang 1er ex aequo) A noter que vu sa puissance, ce vin a été mis au repos, le temps de déguster d’abord le 11e. 11. Dom. Macle – Côtes du Jura 2003 (7,5 eur ; domaine) | ||||
Le vin est iisu d’un assemblage de 80% de chardonnay et 20 % de savagnin non ouillés. La robe est ici plus jaune que verte, toujours avec de beaux reflets dorés. Le nez est assez fermé et le vin nécessite un peu d’aération pour livrer des notes tourbées, iodées, oxydatives et minérales, plus fines que puissantes. 12. Dom. Macle Macvin (19 eur ; estimation web) | ||||
On termine le petit tour pas un vin muté qui après la puissance gothique des deux vins précédent fait tant en bouche qu’au nez péter de fraicheur les raisins frais et croquants. Si le résiduel est présent, ce n’est jamais massif, plutôt enjôleur et même minéral. Super chouette et à la hauteur de la qualité du domaine qui l’a produit. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 14,8/20 ; rang 5e) Conclusions Il ya une chose frappante en Jura : pour des prix encore très modérés, où qu’on aille, le sentiment de qualité domine. A part un vin qui aurait du être carafé, pas un des douze n’a fait l’objet de débat, les notes et les écarts du tableau le prouvent nettement. Tout cela a été mené tambour battant, dans une très grande bonne humeur et Pierre nous a régalé de trois vins très intéressants en off pour accompagner sa très bonne participation culinaire du jour. Bref encore +- trente fois dormir…. |