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16 novembre 2010

Sancerre 2008 blanc

Quelques Sancerres 2008...

Préambule

Rentrée des classes pour les jeunes têtes blondes (du moins ceux qui ont encore une quelconque densité capillaire) du club DCDV en ce beau jeudi bien pluvieux et orageux de septembre avec comme cadeau spécial des autorités locales, un ceinturage particulièrement complet de travaux autour du site de la dégustation.
Mais rien n’arrête un DCDVéien assoiffé par deux mois d’été sans ses petits camarades de classe. 

Et il y avait intérêt, grâââve, à ne pas être arrêté, tant Jacques L., jeune lecteur de Ghlin, grand malade de tennis devant l'éternel et notre hôte d’un soir, a frappé fort, très très fort. 

Muni de son bâton de pèlerin il a sillonné pendant deux mois la « Terre du Milieu » à la recherche de l’échantillonnage le plus complet possible de Sancerre blancs 2008 qualitatifs pour revenir nous présenter une fabuleuse (le mot est faible) sélection de 25 cuvées. En plus de gâter nos papilles œnophiles, sa dame nous a régalé de nombreuses parenthèses gastronomiques de qualité.
Résultat des courses, on n’est pas vraiment rentré tôt chez les parents et un mot du directeur sera nécessaire à de nombreux élèves pour justifier le retard et éviter les cartons jaunes qui l’accompagnent… C’est vrai que terminer à 01H20 (l’heure où je suis parti, alors que les convives les plus locaux attaquaient framptons divers et quelques rouges), ce n’est pas de la gaudriole… mais cela reste un entrainement adéquat pour cette future hypothétique rencontre versus les fillettes de Gunthards que tout le monde attend, chez nous, Outre-Quievrain.

Merci Monsieur Jacques… tu nous a offert ce jeudi un très très grand moment !

Bon, avant de passer aux choses sérieuse et vu l’ampleur de l’édifice, un petit rappel sur la thématique du jour s’impose, surtout pour des braves béotiens de l’AOC comme moué… (enfin… presque).

A propos des Sancerres Blancs et de 2008

La vigne semble toujours avoir été présente à Sancerre et si des écrits attestent de l’existence du vignoble dès le 6e siècle, c’est au 12e que la région connaît un premier essor viticole sous la houlette conjointe des moines Augustins de St-Satur et des comtes de Sancerre.
Planté majoritairement à l’époque en rouge (pinot noir), l’offensive phylloxérique va changer les donnes et favoriser l’avènement du sauvignon comme porte étendard de la région et c’est ce cépage qui fera l’objet d’un premier décret AOC en 1936, suivi seulement en 1959 de son équivalent pour le pinot noir.

Situé sur la rive gauche de la Loire, au Nord-Est de Bourges, le Sancerrois s’étend sur environ 2800 hectares avec une aire d’AOC qui couvre les communes de Bannay, Bué, Crézancy, Menetou-Ratel, Ménétréol, Montigny, St-Satur, Ste-Gemme, Sancerre, Sury-en-vaux, Thauvenay, Veaugues, Verdigny et Vinon.

On y retrouve trois types principaux de sols reposant sur une assise géoloquique formée au secondaire et au tertiaire de part et d’autre de la faille de Sancerre :
- argilo-calcaires sur les collines à l’ouest (terres blanches)
- calcaires secs très pierreux au centre (caillottes)
- silices argileuses riche en silex sur les collines à l’est

Situé à égale distance entre les Alpes et l’Atlantique, l’appellation jouit d’un micro-climat tempéré qui ne subit ni les rigueurs continentales, ni les effets maritimes. La pluviosité est assez faible ce qui peut occasionner des effets de sécheresse plus importants que dans d’autres appellations ligériennes et les gelées tardives y sont plus qu’occasionnelles.

En 2008, les vendanges ont été assez tardives (principalement entre le 6 et le 15 octobre) sous les auspices d’une superbe arrière saison après un printemps frais et variable et un été chaud et sec. Un peu comme en alsace, on constate sur les blancs des acidités très franches qui contrebalancent harmonieusement la sucrosité et le gras apportés par des raisins bien riches.
Une grande garde semble donc au programme pour un millésime que le peut qualifier de très beau.

Toujours en 2008 l’appellation comptait environ 400 déclarants. Environ 2200 hectares sur les 2800 de l’AOC étaient plantés en sauvignon avec une production de 129000 hl soit un rendement moyen de 46 hl/ha. 40% des vins se sont vus exportés.

Remerciements au site www.vins-centre-loire.com d’où sont extraits beaucoup d’illustrations.

La dégustation

Les 25 vins ont été dégustés dans l’ordre suivant :

  1. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc 2008

  2. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Chailloux» 2008

  3. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Florès» 2008

  4. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Grands Champs» 2008

  5. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Tradition» 2008

  6. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Clos Paradis» 2008

  7. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «La Moussière» 2008

  8. Dom. Henri Bourgeois – Sancerre blanc «La Côte des Monts Damnés» 2008

  9. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc «Cuvée Maxime» 2008

  10. Dom. François Crochet – Sancerre blanc «Exils» 2008

  11. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Nuance» 2008

  12. Dom. du Carrou – Sancerre blanc «La Jouline» 2008

  13. Dom. Pascal & Nicolas Reverdy – Sancerre blanc «Les Anges Lots» 2008

  14. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Clos de Beaujeu» 2008

  15. Dom. Pascal Cotat – Sancerre blanc «Les Monts Damnés» 2008

  16. Dom. François Cotat – Sancerre blanc «Les Monts Damnés» 2008

  17. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Harmonie» 2008

  18. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Monts Damnés» 2008

  19. Dom. François Cotat – Sancerre blanc «La Grande Côte» 2008

  20. Dom. Pascal Cotat – Sancerre blanc «La Grande Côte» 2008

  21. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Chêne Marchand» 2008

  22. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Satellite» 2008

  23. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Petit Chemarin» 2008

  24. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Edmond» 2008

  25. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Génération XIX» 2008

Le tableau ci-dessous résume les appréciations du groupe de dégustation :

Les vins ont été dégustés tous à l’aveugle par paire, servis très frais au alentours de 6°C.

Premiers échanges de balles... la finale s'annonce chaude, le public  a largement rempli les gradins du Central, les champions rentrent dans l'arène... dans les allées, les derniers attablés au zinc accélèrent le rythme... on entend la foule frémir. Le n°1 mondial, Francky respire le calme et la confiance mais son fidèle trainer, Jehan, a le masque, la partie se jouera en 25 sets, sans tie-break, avec deux seuls changements de côté... il le sait que ce sera dur, même pour son colosse fraichement auréolé du titre de "Champion" 2010.
En face, après deux mois de break, le vétéran Vincent n'a rien a perdre... il a tout connu, des rencontres les plus tendues aux débats les plus longs... il est "prêt" et son entraineur, Jacques L., dit Jacquot Sancerre, le sait : sur la durée, son poulain sait la contre...

Les prix indiqués sont ceux pratiqués au domaine.

1. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc 2008 (7,8 eur)

Données techniques : issu de 20 parcelles majoritairement de silex et calcaires à Chavignol ; rendement 58 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-vert très clair. Le nez est très fermé, en partie du à la fraicheur de service. A l'ouverture on retrouve des fruits blancs, du citrus, un peu de floral, globalement c'est aussi très frais. En bouche, l'acidité domine l'attaque presque perlante. Quand l'équilibre s'installe, on est, en dehors des aromes du nez, un peu perturbé par un côté bonbon qui descend d'un niveau la très bonne impression donnée par ce vin.. La finale est simple, sur le registre du fruité sec et le tout reste très désaltérant. Un bon rapport qualité-prix pour commencer une dégustation très prometteuse. (note personnelle : 14/20 ; note moyenne : 13,8/20 ; rang : 22e)

2. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Chailloux» 2008 (8,4 eur)

Données techniques : vignes de 15 ans en biodynamie, issues de parcelles argileuses à silex à Sancerre ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune -doré clair. Le nez est assez ouvert, d'une complexité intéressante entre végétal (foin), agrumes, et beurré. L'attaque de bouche est bien vive mais très rapidement des agrumes un peu trop ronds et gras prennent les choses en main. La finale confirme cette impression sphérique pas toujours précise... il n'y a non plus pas de quoi tuer la bête sur le champ. (note personnelle : 13/20 ; note moyenne : 13,4/20 ; rang : 24e)

3. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Florès» 2008 (10,2 eur)

Données techniques : vignes de 27 ans en démarche bio, issues de caillottes à Bué ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

Le vin a revêtu des habits de jeune fille pure, tant la robe est très claire. Le nez est intense, net et frais avec des impressions de citron doux, de petites fleurs et une pointe de variétal. Malgré une tension énorme, la bouche est marquée par un bel équilibre sur le fruit frais, probablement par un effet de balance des sucres, bien mieux intégrés ici que pour le vin précédent. La finale propose une longueur plus qu'intéressante , fraiche, droite et complexe avec le fruit en maître de chais. Très beau vin, pour une entrée de gamme. (note personnelle : 15/20 ; note moyenne : 14,7/20 ; rang : 15e)

4. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Grands Champs» 2008 (8,1 eur)

Données techniques : vignes de 15 à 25 ans en biodynamie, issues de parcelles calcaire de Buzançais à Sancerre ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-clair assez marquée. Le nez est puissant, riche voire sucraillon, sur l'exotique (mangues) et un végétal qui confère un côté très musclé. L'attaque est vive et perlante, et comme pour le vin précédent, le fruit prend le relais avec plus de rondeur et moins de complexité, mais cela reste net, bien fait, gourmand, même et la finale est assez appréciée sur ce dernier caractère. Beau vin, sans atteindre d'extase. (note personnelle : 14,5/20 ; note moyenne : 13,8/20 ; rang : 22e)

5. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Tradition» 2008 (10 eur)

Données techniques : jeunes vignes en bio, issues de parcelles argilo-calcaires sur Bué et de caillottes sur Chavignol ; rendement  >50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune claire et le nez d'emblée bien intense, plus sur le registre fruité entre exotisme et fruits blancs. La bouche est très équilibrée avec une acidité moins cinglante mais des agrumes citriques plus secs aussi, le tout sur le registre de la finesse. La finale est la plus longue rencontrée jusqu'ici, toujours sur la netteté et la finesse, sans la moindre rondeur. Un bien beau vin. (note personnelle : 15/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)

6. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Clos Paradis» 2008 (8,4 eur)

Données techniques : vignes de 15 à 35 ans en biodynamie, issues de 3 parcelles calcaires du Buzançais et de calcaires lités ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-vert clair. Le nez est intense, d'abord végétal (herbe mouillée), puis plus fruité vers les pèches et les poires. L'équilibre est plus sur la rondeur que la tension franche avec des aromes plus citriques qu'au nez. La finale , assez longue a plus de droiture que le milieu de bouche avec un citrique charnu bien présent et la rondeur est assez plaisante. Pas mal, surtout pour 8,4 euros. (note personnelle : 14/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)

Le match a débuté... Après une courte période d'observation, les jeux défilent. Profitant de la fraicheur apportée par une fine brise automnale, Francky, la star des lieux, ne s'en laisse pas compter. Son jeu est exubérant, presque perlant, la soif du public est pleinement rassasiée. On lit quand même dans les yeux de Jehan... pourvu que ca dure... c'est sur la longueur que tout va se jouer. En face, Vincent, le vieux baroudeur des sols naturels a compris, il laisse faire... Son Jacquot d'entraineur lui a inculqué la patience, il reste tapis dans l'ombre, tel un fin renard à l'affut.

7. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «La Moussière» 2008 (17 eur)

Données techniques : vignes de 4 à 40 ans en biodynamie, issues de Marnes de Saint-Doulchard (caillottes) ; rendement 53 hl/ha ; fermentation 50 % en cuves, 50% en barriques neuves.

La robe est dorée avec des reflets verts. Le nez est assez intense et finesse et complexité semblent, en toute discrétion, prendre le pas sur la puissance. Lentement un beau bouquet entre floral et fruits blancs s'installe pour ne jamais nous quitter, principalement en bouche où il s'agrémente d'une fraicheur marquée mais subtile, d'une salinité que l'on a plaisir à retrouver. il faut noter aussi la très belle intégration du bois. Tout le monde pense au "premier vin de terroir" de la soirée. La finale confirme entre finesse et longueur. Très beau vin. (note personnelle : 16/20 ; note moyenne : 15,6/20 ; rang : 11e)

8. Dom. Henri Bourgeois – Sancerre blanc «La Côte des Monts Damnés» 2008 (12,6 eur)

Données techniques : vignes de 35 à 45 an, issues de marnes Kimméridgiennes et argilo calcaires sur la côte des Monts Damnés à Chavignol; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est or-vert clair. Le nez est assez intense, frais et droit  avec des notes variées de fumé, de pamplemousse, de fruits exotiques et une pointe de végétal. On atteint pas la finesse du vin précédent. Confirmation en bouche où on retrouve le schéma de certains premiers vins de la soirée, soit une certaine dissociation antre acidité perlante et un fruit un poil trop rond agrémenté de notes levurées. La finale est au diapason, pas toujours précise, alors que la matière semble bien présente. A attendre, à mon humble avis, mais pour le moment en deçà de ce que l'on peut attendre d'un Monts Damnés. (note personnelle : 13,5/20 ; note moyenne : 14/20 ; rang : 21e)

9. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc «Cuvée Maxime» 2008 (11,2 eur)

Données techniques : vieilles vignes de plus de 50 ans, issues sols argilo-calcaires à Chavignol; rendement 48 hl/ha ; fermentation et élevage en barriques de 1 à 3 vins.

La robe est dorée très claire et on est vite sous la coupe d'un nez très puissant mais technique qu'un floral présent a du mal à rendre plus artisanal. La bouche est marquée par une belle attaque acide suivi d'un équilibre assez charnu, mais à nouveau des aromes lacté, coco et caramel viennent un peu fouttre le brin. Techniquement la finale est pas mal (on sent qu'i  y a du travail et de la matière), mais l'aromatique met le terroir en touche. L'aile moderniste du groupe semble apprécier, en conférant à ce vin beaucoup de potentiel, cela se doit d'être signalé. Je reste sceptique et sévère et me prenant pour le Charlebois des lieux, je clame "J'veux du terroir!". (note personnelle : 13/20 ; note moyenne : 14,6/20 ; rang : 16e)

10. Dom. François Crochet – Sancerre blanc «Exils» 2008 (13 eur)

Données techniques : jeunes vignes issues de sols à silex à Thauvenay; rendement 37hl/ha ; fermentation pour 80 % en cuves et 20 % en fûts neufs

Au commencement, il y a la robe, jaune-vert clair, nette et sans bavures. Et puis il y a le nez assez fin, pas massif, frais sur des notes mentholées. et enfin, il y a la bouche. Alors , on peut aimer l'acidité (je fais largement partie de la secte), mais, c'est comme pour la guindaille, il y a des limites! Ce machin est profondément déséquilibré et c'est pas le fruit grossier et sucrosé qui sauve le débat. La finale est presque métallique. (à noter, que un des plus fins palais du groupe, lui, trouve cela pas mal). Pour moi, c'est pas à jeter, mais s'il y avait pas le sucre, ca serait pas mal pour l'argenterie. Ah oui, exils c'est l'anagramme de silex... et bien, visiblement, ils ont été emportés dans un lointain exil, les silex. (note personnelle : 11/20 ; note moyenne : 11,6/20 ; rang : 25e)

11. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Nuance» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 40 ans en bio issues de caillottes sur le village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage pour 2/3 en cuves et 1/3 en fûts d’un an.

La robe est verte légèrement dorée. Après une légère impression de volatile, c'est le floral qui domine ce nez puissant avec aussi une petite pointe de chaleur. La bouche est bien équilibrée entre acidité bien tendue et fruit ou l'on retrouve pas mal d'exotisme, du coing compoté, de la mangue mais le sucre n'est visiblement pas encore intégré, ce qui surprend un peu pour ce Pinard (ca, évidemment, fallait que je la fasse). La finale est bien longue ce qui confirme son origine mais aussi assez lourde ce qui confirme les précédentes observations. Nuançons nos propos et attendons. (note personnelle : 13,5/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)

12. Dom. du Carrou – Sancerre blanc «La Jouline» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 45 à 50 ans en lutte raisonnée  issues de caillottes sur le village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage pour 60 % en cuves et 40 % en fûts d’un an.

La robe est assez classique de la soirée, jaune-vert clair. Retour à un peu plus de discrétion et de finesse au nez avec une belle palette aromatique de menthe, de thé, d'agrumes et de minéral. La bouche confirme tout cela. Après une attaque bien tendue, l'équilibre s'installe sur la finesse et la minéralité, alors qu'on perçoit une grosse matière qui donne beaucoup de potentiel à ce vin, surtout la longue finale entre fruit, fraicheur et à nouveau, minéralité. Un vin de classe, distingué que cette réalisation de Dominique Roger... le public ne s'y trompe pas. (note personnelle : 16/20 ; note moyenne : 16,2/20 ; rang : 7e)

La brise s'est effacée au prix d'une chaleur typique de l'été indien des bords du St-Laurent avant les grands froids. A-t-il mal géré ses ressources hydriques, mais depuis quelques jeux, les fautes un peu grossières s'accumulent dans le jeu du champion en titre. Si le score reste équilibré, on sent la baisse de régime et c'est la paupière un peu tombante que Francky rejoint le banc au changement de côté. Son coach baille lui aussi... la saison a été longue, comme cette journée qui a, à peine, atteint sa moitié. Il sent que le tournant tant redouté est proche. Effectivement, Vincent, en face, affiche cette douce maîtrise qui fait tomber les filles. Le tournant est proche, Jacques, son coach sent que la partie est en train de se gagner pour de bon.
Le public, lui sait qu'on est rentré dans le vif du sujet et que chaque jeu gagné à l'adversaire sera lourd de conséquences.
Sentant que, là, rien est fait, Francky remonte tendu sur le terrain, et suite à une malheureuse faute de pied signalée sans la moindre pitié, il s'en prend vertement à l'arbitre !

13. Dom. Pascal & Nicolas Reverdy – Sancerre blanc «Les Anges Lots» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 50 ans et plus en lutte raisonnée  issues de sols argilo-calcaires (terres blanches) à Maimbray; rendement <40 hl/ha ; fermentation et élevage pour en cuves bois.

La robe est jaune-doré assez clair. Le net est net, intense puissant, assez sur le registre du variétal avec des notes citriques, du végétal etune pointe de douceur. La bouche est très marquée par l'acidité au point d'être un peu déséquilibrée. Côté arômes, le citrus vert est dominateurmais une pointe de rondeur apporte une pointe de suavité salvatrice. On sent le vin qui doit encore se faire et c'est confirmé par la finale un peu mouvante, une fois sur la fraicheur, une fois sur la rondeur. a revoir... mais c'set pas le Nirvana, actuellement même si c'est propre sur soi. (note personnelle : 14/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)

14. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Clos de Beaujeu» 2008 (22,1 eur)

Données techniques : vignes de 40 ans en bio, issues de parcelles argilo-calcaires et marneuses recouvertes de cailloutis sur le secteur de Chavignol dit « Le Cul de Beaujeu » orienté Est/Sud-est avec une pente atteignant 60%; rendement 50hl/ha ; fermentation et élevage en futs de plusieurs vins.

La robe est jaune extrêmement pâle. Le nez est net, bien ouvert complexe et nous offre un très beau silex agrémenté de multiples notes florales. La bouche propose un équilibre parfait avec sa tension très bien intégrée, un fruit citrique plus gourmand que pointu et toujours la belle minéralité du nez. La finale est longue, élancée, saline. On monte d'un cran, visiblement. Très beau vin ! (note personnelle : 16,5/20 ; note moyenne : 16,5/20 ; rang : 6e)

15. Dom. Pascal Cotat – Sancerre blanc «Les Monts Damnés» 2008 (17 eur)

Données techniques : vignes de 35 ans en viticulture raisonnée, issues de terres blanches en forte pente sur la colline des Monts Damnés à Chavignol, vendangées à la limite de la surmaturité ; rendement nc ; fermentation et élevage en vieux futs de 80 ans.

Premier match dans le match entre Cotat et c'est Pascal qui ouvre le feu sur les "Mont Damnés". Pour les deux vins, servis ensemble, la robe est jaune-vert assez pâle. Le nez est d'abord très fermé. Après plusieurs minutes d'aération c'est la finesse florale qui s'impose. La bouche est droite, tendue, sur les agrumes citriques et l'écorce d'orange. lentement, surtout en fin de bouche et dans le cadre d'une assez belle longueur, un salin subtil marque le palais, mais une pointe d'amertume un peu poivrée le perturbe tout autant. En devenir. (note personnelle : 15,5/20 ; note moyenne : 15,8/20 ; rang : 10e)

16. Dom. François Cotat – Sancerre blanc «Les Monts Damnés» 2008 (27 eur)

Données techniques : vignes de 35 ans et plus en viticulture raisonnée, issues de terres blanches en forte pente sur la colline des Monts Damnés à Chavignol; vendanges au treuil, rendement nc ; vinification traditionnelle, élevage en demi-muids d'au moins 8 ans d’âge, avec aussi quelques fûts portugais de plus de 30 ans. Intervention minimale.

Le nez est ici bien plus expressif, à la fois sur le citrus et sur la minéralité. La bouche est aussi bien plus structurée, dans le registre de la finesse, toutefois et au pamplemousse rose, le silex répond présent. La finale est aussi plus longue avec une impression de terroir plus marquée. La classe est en train de s'exprimer. maintenant, des deux, lequel sera le plus au top dans 5 ans....  Match de qualité à suivre. (note personnelle : 16/20 ; note moyenne : 16/20 ; rang : 9e)

17. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Harmonie» 2008 (19,2 eur)

Données techniques : vignes de 45 ans en bio issues des parcelles Chêne Marchand et Grand Chemarin reposant sur des caillottes près village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage pour 1/3 en cuves et 2/3 en fûts neufs.

La robe est jaune pale avec des reflets verts. le nez est intense, net mais déroutant. en fait toute trace de cépage sauvignon semble effacée au profit de quelque chose qui se rapproche très fort d'un chardonnay chablisien de grande classe. Vous me suivez ? L'attaque de bouche est très tendue mais très vite l'équilibre s'installe pour donner un petit bijou de plénitude sérieuse, de gourmandise mesurée avec toute la palette des agrumes qui défile et la pierre qui vient cogner au-dessus. La finale est grandiose , longue , fine, saline, oui vraiment en "Harmonie". Splendide vin et un de mes coups de coeur de la soirée. (note personnelle : 17/20 ; note moyenne : 16,8/20 ; rang : 4e)

18. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Monts Damnés» 2008 (15 eur)

Données techniques : vignes de 35 ans en bio, exposées plein sud, issues de terres blanches en forte pente sur la colline des Monts Damnés à Chavignol; rendement 50 hl/ha ; fermentation en barriques non neuves . Le vin est soutiré après la fermentation, remis en pièces de 300 litres pour un élevage sur lies fines de 12 mois, puis quelques mois en cuve avant la mise en bouteilles.

La robe est semblable au précédent et le nez part sur le même registre, pile poil, sauf que la pierre est encore plus partie prenante. En bouche, si l'acidité est comparable en tous points avec le précédent "harmonie", on est sur un registre un peu plus gras, plus riche avec des aromes de caramel qui viennent s'ajouter au fruit et à la pierre. La longueur est ici aussi très marquante, un tantinet sur plus d'amers. Un grand vin et certainement mon meilleur Monts Damnés de la soirée. Pas obligatoirement l'avis de tout le monde (note personnelle : 16,5/20 ; note moyenne : 15,5/20 ; rang : 11e)

Le vent a définitivement tourné, le champion au bord de la déchéance se traine le long des lignes. Il a perdu toute perception de la réalité. Et pourtant, il le sait, le pire reste à venir. Face à lui, le terroiriste Vincent savoure doucement l'ébauche de sa victoire totale. Un Ace par ci, une amortie à peine prenable par là... le plaisir ne s'use que si l'on Sancerre trop vite. Pour qui sont ses services qui sifflent sur ma tête se dit Francky au bord de l'apoplexie. Jehan a jeté le gant, il est retourné dans les allées à ses premiers amours : le zinc. Mieux vaut un ptit ballon qu'un champion dézingué. Le public, lui, exulte encore plus, toute mise à mort dans l'arène du Central, c'est comme un tout grand cru qu'on déflore.

19. Dom. François Cotat – Sancerre blanc «La Grande Côte» 2008 (27 eur)

Données techniques : vignes de 45 ans et plus en viticulture raisonnée, issues de terres blanches sur la Grande Côte (exposition Nord avec une pente de 30%) à Chavignol ; rendement nc ; Vinification traditionnelle, élevage en demi-muids d'au moins 8 ans d’âge, avec aussi quelques fûts portugais de plus de 30 ans. Intervention minimale.

Deuxième Cotat's Face to Face de la soirée et ici aussi match nul pour la robe , définitivement jaune pâle.  Le nez est bien ouvert assez végétal, marqué aussi par le caillou et des effluves de thé. En bouche, après une lame de fond surtendue, c'est la puissance qui parle. assez classique sur les aromes, avec une pointe un peu trop chaleureuse à mon avis. Si la race est présente sur la finale, je reste un peu perplexe par les côtés à la fois amers et asséchants de celle-ci. Comme dit le prof au premier bulletin, c'est bien mais peut mieux faire. (note personnelle : 15/20 ; note moyenne : 15,5/20 ; rang : 13e)

20. Dom. Pascal Cotat – Sancerre blanc «La Grande Côte» 2008 (17 eur)

Données techniques : vignes de 45 ans en viticulture raisonnée, issues de terres blanches sur la Grande Côte (exposition Nord avec une pente de 30%) à Chavignol; rendement nc ; fermentation et élevage en vieux futs de 80 ans.

Le nez est ici encore plus végétal que son congénère, puis on vire sur plus de complexité : pierre, tabac, boîte à cigare, mais aussi fruit citrique. En bouche, tension et grosse matière se partagent l'enjeu. Comme tel, cela paraît encore rond, massif, mais il y a un "quelque chose" qui marque la différence de manière positive vis à vis du concurrent direct, principalement sur la finale très prometteuse. Encore un peu dissocié ... mais grand !(note personnelle : 15,5/20 ; note moyenne : 16,3/20 ; rang : 7e)

21. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Chêne Marchand» 2008 (25 eur)

Données techniques : vignes de 40 ans en bio issues d’une sélection parcellaire dite Chêne Marchand reposant sur des caillottes près village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage en futs dont 50% de neuf et en cuve inox.

La robe est jaune-vert assez clair. Au nez, on retrouve le duo pierre et citrus, sans que cela soit pour autant très expressif. On retrouve ce couple en bouche, agrémenté d'une acidité solide, d'une matière qui paraît plus que travaillée, avec quelquefois une pointe de bonbon.. La finale est dense, longue, presque asséchante, tant le côté pierreux mène le bal. On sent la race mais la grande jeunesse aussi. A revoir. (note personnelle : 15,5/20 ; note moyenne : 16,7/20 ; rang : 5e)

22. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Satellite» 2008 (28 eur)

Données techniques : vignes de 40 à 77 ans en biodynamie, issues 4 parcelles argilo-calcaires à Chavignol avec une exposition sud-sud-est ; rendement 48 hl/ha ; fermentation et élevage 60% en futs neufs et 40 % en cuves inox .

La robe est jaune or bien plus marquée que pour les vins précédents. Le nez est intense, complexe avec des aromes citriques désormais classiques, mais aussi avec du floral et surtout des notes de sous-bois, de champignon qui viennent cohabiter avec du silex. Un des plus beaux "bouquets" de la soirée ! La bouche est droite, longiligne, d'une pureté étonnante et les aromes du nez sont rappelés avec beaucoup de finesse en milieu de bouche. La finale ne déroge pas, fine, longue, tout en salinité. Un tout grand vin, le plus abouti de la dégustation. (note personnelle : 18,5/20 ; note moyenne : 17,8/20 ; rang : 1er)

23. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Petit Chemarin» 2008 (25 eur)

Données techniques : vignes de 40 ans en bio issues d’une sélection parcellaire dite Petit Chemarin reposant sur des caillottes près village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage en futs dont 25% de neuf et en cuve inox.

Comme pour Chêne Marchand, ce Petit Chemarin joue la transparence jaune-vert sur l'habit de bal. Le nez est atomique de puissance. Si le côté sauvignon est perceptible, on est aussi face à un Everest de fruits exotiques (ananas,...), allusion montagneuse facile tant l'autre grand vecteur est la minéralité. La bouche confirme cette impression mégalithique saline et travaillée, d'une énorme richesse. La finale reste saline indéfiniment, avec une pointe d'amertume crayeuse pour clore les débats. C'es djeune de djeune mais potentiellement enAUrme. (note personnelle : 17/20 ; note moyenne : 17,3/20 ; rang : 3e)

24. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Edmond» 2008 (32 eur)

Données techniques : vieilles vignes de 40 à 90 ans en biodynamie issues de la Moussière sur des marnes de Saint-Doulchard (caillottes) avec une exposition sud-sud-ouest ; rendement 41 hl/ha ; fermentation et élevage 60% en futs neufs et 20 % en futs d’un vin et 20 % en futs de deux vins.

La robe est jaune or encore assez pâle. Le nez repart à nouveau sur la puissance, mais ici, le fruit (blanc) et le floral viennent s'ajouter au tableau citri-exotico-pierreux. Vu la jeunesse, l'élevage est présent mais paraît très maîtrisé. La bouche, de par sa tension et sa matière, me renverse littéralement. Après tant de beaux vins dégustés, ici, c'est l'apothéose de la concentration minérale. C'est beau, c'est grand, c'est un univers à lui tout seul. (note personnelle : 19,5/20 ; note moyenne : 17,5/20 ; rang : 2e)

25. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «Génération XIX» 2008 (28 eur)

Données techniques : vieilles vignes de 40 à 90 ans en biodynamie issues de la Moussière sur des marnes de Saint-Doulchard (caillottes) avec une exposition sud-sud-ouest ; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves tronconiques.

Même robe que pour le vin précédent mais un nez franchement sur l'élevage et avec des aromes de chardonnay... C'est puissant, certes, mais moins captivant qu'Edmond. La bouche est puissante en fraicheur et en extrait mais l'élevage rend le vin presque tannique et asséchant surtout en finale... to much to young ! (note personnelle : 15,5/20 ; note moyenne : 15/20 ; rang : 14e)

Long fut le combat et tout autant grandiose, il fut... Le vieux lion a une fois de plus fait plier le fringant roseau... et pourtant, jusqu'au dernier souffle de bête blessé, Francky a lutté. mais on apprend pas à un vieux singe, comment appréhender un tel marathon... Le public se lève, supplie l'empereur d'accorder la vie au vaincu, la couronne au vainqueur. Et comme le dit Master Card, un évènement historique n'a pas de prix !

Conclusions :

Que dire après tout cela ? Difficile, de s'exprimer globalement, en fait. Je retiendrai les très beaux rapports qualité-prix des premiers vins, très rafraichissants, la difficulté qu'ont certains vins de milieu de gamme de se situer entre les premiers et les cuvées d'exception. Quand aux grandes cuvées, particulièrement de Mellot et Pinard, si elle sont encore très voire trop jeune, on imagine leur qualité énorme dans ce millésime.
Enfin et surtout, rarement sancerres en tel nombre ont si peu sauvignonné, preuve que le terroir n'est pas une hallucination sur les vins de classe.

Merci Jack... ce coup-là, il va rester longtemps marqué dans nos mémoires...!

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