750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vins Libres
Vins Libres
Publicité
Newsletter
Archives
Vins Libres
14 décembre 2010

L'abominable homme des douanes

 

 

Diner Gunthard
dans les marges
du Grand Tasting 2010

Il est fort ce Michou... à peine un pas et demi hors du train qu'un comité d'accueil m'attendait pour me cueillir.... Je dis Michou, mais là, c'est du mauvais humour, parce qu'au vu du Grand Tasting, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il sait accueillir, lui, à son Grand Tasting.
Par contre, je ne peux m'empêcher d'en revenir à l'espèce de nabot abruti de service que seuls sa carte d'agent des douanes et les deux sbires qui l'accompagnaient lui confèrent tous les pouvoirs au point de me fouttre en l'air des emballages de ballotins de pralines et de lacérer à coups de cutter ma caisse isolante dédiée au transport par voie express de nobles flacons. Y a pas de sot métier, certes, encore faut-il voir comment on le pratique...
Alors je me dis naïvement que si, par miracle, le nain crétin, coupable de cette dégradation gratuite, aimait le vin et qu'il soit amené, par bonheur, de lui-même ou suite à une suggestion d'un de ses collègues, à lire ceci, il saura toute la "joie" qu'il m'aura donné ce matin du vendredi 10 décembre 2010 à la sortie du wagon n°7 du Thalys 9410 à 9H55, gare du Nord.

Ca, c'est fait...

 

 

Donc revenons à nos moutons, bien moins disciplinés que l'année passée, qui sous le fallacieux prétexte d'un quelconque manque de calories, ont lâché dès le coup de 14H00 l'adorable couple de bergers que je formais avec Monsieur Laurent "Chinbourg" Lalouette, seul camarade de la dernière heure à appréhender à rythme de combat les travées du salon en ma compagnie. Pas grave, Laurent, l'année prochaine, on va y venir avec 4-5 canons interplanétaires et on va y voir s'ils ont encore faim, les ôt's, lô.
Le rythme, y a que cela de vrai, pour tenir les formes comme je sais si bien le faire et , surtout, si on veut "au moins" saluer tous ces vignerons qui nous rafraichissent le gosier de leurs nectars, l'année durant.
Merci donc à Agathe et Mélanie (toujours commencer par les dames), à Laurent et Marie, Martine et Etienne (of course), Jean-Michel et Mathieu et bien évidemment à Hervé qui, aidé de sa fée Claudine, nous en a mis pas mal dans la vue (et ailleurs).
Superbes rencontres-découvertes aussi du Domaine Modat (nouveau sociétaire de ce forum) et du corse Nicolas Mariotti Bindi, qui avec l'aide de son entourage, fait des blancs à tuer... sans oublier "LE" salon select où tout le beau monde se croise et se salue, le temple transalpin local.

Ca aussi, c'est fait... et c'est du vrai bonheur

Mais, mille Groinnnks de Sabords, le truc qui me faisait trembler le coude depuis l'aube, qui me faisait regarder l'heure pire qu'un TOC, c'était l'after organisé par MONSIEUR Oliv de LPV, l'Arsène Lupin de l'oenophilie, le gentleman dégustateur qui avait une fois de plus levé son ost gunthardien assoiffé de sang-glochon. Elle avait fière allure sa troupe de bougres et bougresses qui, en un an, s'étaient même sacrément renforcés pour défendre la cause...
Me voilà donc seul, ou presque, à peine protégé du nonce Javostolique Laurent et de sa belle, faisant face à un trio magique composé du Master of Ceremony sur l'aile gauche, de François appuyé de sa Gwen, sur le flanc droit, et, trônant comme un prince entre ses deux acolytes, le seul gars qui fait peur à Springsteen lui-même, le Boss Bruno, en personne.
Plus loin, sur ma droite, tapi dans l'ombre, le président maréchal à vie, Galinsky, attend le moment de la mise à mort du suidé, prêt à quémander de son bon peuple de Paris les meilleurs morceaux, j'ai nommé les oreilles et la queue. Mais la bête aux abois ne se rendra pas facilement (déjà qu'il y a des choses auxquelles, je tiens), la lutte sera rude, combien d'écuyers à la fleur de Lys n'y laisseront pas un cuissot !

 

 

Bref, on sait maintenant qu'il va y avoir des choses pas belles à voir, de l'interdit au moins de vingt ans, sûr que les pavillons les plus chastes vont en prendre pour leur grade... autrement dit, ca va saigner...

Bon... dommage que le Bizeul n'ait pas déclaré sa flamme plus tôt, elle aurait eu fière allure, la bestiole de l'Agly, livrée aux milieux des chrétiens à la folie sanglante du peuple Gunthard... Moi, "Bizeul et Circenses", je le vois bien au programme pour 2011.

 

 

Passons au choses sérieuses, afin de me prendre par surprise sur mon terrain, Oliv attaque par les blancs...

Domaine François Villard - St Joseph blanc - Fleur d'Avilleran - 2008

La robe n'est pas ambrée mais jaune paille; le nez est discret, d'abord floral, puis banzai sur le bois. La bouche n'a pas de quoi éveiller les bouches félines, la finale non plus. Franchement je pense que l'ignoble traître des cols, le félon liégeux est de la partie.. Un peu bof, donc

Domaine Jean-François Merieau - Vouvray - 2005

Vachement plus bandant que ce nouveau-nez aux aromes fenouillés pleins de fraicheur. Vlà la toison des cornets qui s'en ravigore. Surtout que c'est pas de l'esbrouffe... en bouche cela s'équilibre très joliment sur la fraicheur, le fruit et les notes salines. Si en milieu de bouche, une pointe de rondeur tente de jouer des coudes, c'est l'élégance sur la finale de belle longueur qui emporte les faveurs du Jury. Ca me plait bien, pardi, même si je suis à des lieues d'avoir penser ch'nin. Pas mal du tout.

Gulfi - Carjcanti - 2006

On continue sur le registre de la djeuness avec cette pâle demoiselle aux reflets paille. Au nez les notes beurre et amande me font penser à la religion locale, l'empereur chardo surtout qu'un beau petit gras est de la partie au palais. Juste un peu dommage que l'acidité ne parvienne pas totalement à maîtriser la chaleur et les épices, avec une légère sensation de sécheresse sur la finale. Plus gourmand que fin, mais bien somme toute.

Et là se prépare la salve suivante, j'vois l'oeil des fillettes qui pétille, y a de l'Alsace dans l'air...

 

 

Domaine Zind Humbrecht - Rangen Clos St Urbain - 2007

Faut-il encore une fois que je rabatte les pupilles de nos gentils lecteurs avec les qualificatifs énormes que mérite ce vin ? Plutôt dire ce qu'il n'est pas, soit ambré, confit ou plat ? Mais il faut, oui, il faut quand même insister sur cette pureté qui vous transperce l'âme, il faut clamer haut et fort la pureté saline de cette finale qui écrase tout. Un vin de recueillement, au brouhaha de Paname, c'est le calme d'une nef gothique qui a pris place. A genoux, bon peuple de Paris, prosterne-toi devant la beauté.

Domaine Josmeyer - Hengst Samain - 2005

Evidemment avec 2007, sur un terroir énorme en plus, on était sur la tension de l'acier et la pureté du verre... Evidemment, le principe de la cuvée Samain est la recherche de surmaturité, Evidemment 2005 c'est de la fine dentelle qui n'hésite pas à montrer quelques miches rebondies par le sucre façon Candy. Evidemment, l'effet de séquence fait mal.
Mais il faut aller voir ici au-delà du tactile et à travers l'aromatique. Au gothique, c'est une flamboyance baroque des aromes qui succède avec des aromes secondaires de fruits, de tisanes douces, d'épices. C'est très complexe. Je ne perçois par contre que très faiblement les notes pétrolées mises à jour par le public. La présence d'une acidité fine me fait penser que tout ceci doit encore s'intégrer et donnera un petit bijou d'ici quatre, cinq ans.

Domaine Pascal Cotat - Grande Côte - 98

Une robe à l'or soutenu mais claire, des notes florales, iodées, pétrolées, je plonge à nouveau sur le riesling, pensant même qu'on est en train de me piéger sur un Kirchberg 1999 de l'ami Sipp. Je vois le maître de service avec son air satisfait me soumettre la sentence, tu l'as dans l'os, le suidé ! Ben oui, me suis planté, mais je rêve de faire un de ces jours un beau melting pot entre Vouvray, Savennières et Rieslings de 10-15 ans d'âge... je sens qu'on va en tirer des têtes ! Je sais maintenant que j'erre, mais même en bouche, j'aurais parié lourd sur ma première impression. Seule une pointe d'amertume en finale aurait pu me faire douter. Pour le reste, finesse, tension, tout est là. Je sens que mon Chinbourg se fait plaisir sur ce coup-là... Très beau vin.

 

 

Kwaaaaaaaa? Qu'ouis-je... déjà de sombrer dans le rouge... alors qu'on commençait à peine à s'amuser... Sans pitié !

Roc d'Anglade - Coteaux du Languedoc - 2000

Y a de l'évolution ma bonne Dame, y a des aromes expressifs, mon bon Monsieur, entre cuir, élevage et fines notes boisées... pas mal. La bouche est plaisante en attaque avec de la fraicheur qui tient bien l'équilibre, mais asse vite cela dérape sur un côté médicinal et des sucres trainants. Pas ma tasse de thé... surtout que la finale reste un peu en dedans. Oui mais le plaisir dans tout cela. Bien, sans plus.

Clos Marie - Pic St Loup - Les Glorieuses - 2006

Un poil d'évolution à la robe, un poil de réduction au nez, du menthol... sans intensité ni complexité, ça part un peu en cocones... A l'aération, on perçoit même un peu de bretts... Aïe... La bouche hélas confirme par son manque d'équilibre, ses tanins rugueux et l'aalcool... à côté. La finale... courte... damned... ce vin que j'avais apporté et d'un prix à faire s'immoler les descendants d'Harpagon me déçoit terriblement. Oh, toi, Dieu du Cep, fais que ce soir un défaut et/ou le transport... snif !

Domaine Charvin - Châteauneuf du Pape - 2008

On part sur du plus jeune, tout au moins du vachement plus concentré sans excès. j'aime beaucoup ce nez plein de fruits et d'épices. La bouche est très belle, veloutée, souple mais croquante aussi avec des tanins déjà bien fondus, le tout sans le moindre excès alcoolique. Comme en plus c'est bien long, que demande le peuple ? Excellent !

Clos Saint Jean - Châteauneuf du Pape - 2008

Robe, nez et bouche au jus de too much. On retombe du plaisir à la foire aux bovins. Lourd !

Domaine Hubert Lignier - Morey St Denis - 2001

Tragédie Maussienne en 2 actes.... j'entends par là qu'à l'insu même de Monsieur le Grand Organisateur, de son plein gré et du reste aussi, c'est deux fois le même vin qu'on nous sert et notre bon François de sourire à distance, vu que le seule chose qui est vraiment comparable c'est qu'on est sur du pinot noir... Le reste... grosse leçon de modestie, évidemment. Comme le second flacon ne s'avère pas trop précis, autant ne s'arrêter que sur le premier.

Bien qu'évoluée, la robe a encore des reflets de jeunesse. Comme dit plus haut, le nez est très marqué par le cépage, tout en fraicheur et en appel à foncer sur la bouche. Et cette bouche, elle a tout pour plaire... La fraicheur de l'acidité, le velouté du fruit, le côté soyeux étant dopé par la parfaite fusion des tanins et comme au nez, un appel à la torchabilité. Du très bel ouvrage.

Domaine Jacques Prieur - Volnay 1er cru Clos des Santenots - 1992

Jamais facile d'appréhender des vins encore trop jeunes pour FA mais déjà bien sur la haute maturité, la robe pelure d'orange en témoigne. Même chose au nez où on est un peu sur le fané sans trop de complexité. En bouche, on constate un léger mieux mais le caractère très sec et la finale amère rend les choses un peu austères. Sont-ce les tribulations de la journée, mais un peu de mal, là.

Domaine René Noël Legrand - Saumur Champigny - Les Rogelins - 1995

La robe est peu marquée par l'évolution et le nez est très intense sur des notes torréfiées, poivrées, animales avec une pointe de cèpes. Gros contraste avec le vin précédent.. C'est complexe malgré la puissance. La bouche par contre est plus dure, plus austère avec des tanins encore très structurés. Heureusement, sur ma tartuffade, cette puissance est plus polie. Pas mal.

Domaine Marc Sorrel - Hermitage "Greal" - 1995

Grosse évolution à la robe, plus de finesse et de retenue sur les arômes du nez justement équilibré entre fruit, floral et notes plus sauvages. La bouche est très équilibrée, plus ronde que vibrante avec des tanins maîtrisés et une longueur à l'avenant. Très Bien

Château Musar - 1990

La robe est trouble, terriblement évoluée. Le nez est d'abord très fermé puis s'ouvre sur de beau fruits noirs et rouge avec de la cerise noire qui ressort pas mal chez moi. La bouche... j'adooore, soyeuse, ronde sans excès, fine, d'une gourmandise extrême elle porte le vin sur une très longue persistance; le grand coup de cœur sur les rouges.

 

 

Mas des Tourelles - Turriculae

On est pas vraiment scotché par le nez... C'est plutôt noix que colle, pour moi... mais cela s'arrête là... et c'est bien dommage.

Azienda Agricola Alberto Quacquarini - Vernaccia di Serrapetrona

Dans Banga, y a des bulles mais aussi du fruit. Ici, y a juste des bulles. Rael, reviens parmi les tiens. Quelqu'un aurait-il une bouteille pour Mathieu gp ? Perso... j'ai retrouvé une vieille copine (et ca c'est pas arrangé depuis ma dernière visite).

Château Guiraud - Sauternes - 1988

Ca devient dur... même pour les sanglochons à la hure d'airain... Mais faut avouer qu'on finit bien ce beau marathon avec un sauternes aux côtés transalpin, façon vernaccia le tout accompagnés de plaisantes notes torréfiées. La bouche est fraiche, équilibrée, sans effet pâteux et le champignon ne domine pas. La belle longueur termine splendidement ce très beau vin.

 

 

A l'ambiance électrique succède désormais le repos des chasseurs. La peau du suidé... c'est pas pour cette année... même si une tentative avortée de jet de filet sous forme de tenture aurait bien eu raison de mon poil si je m'étais trouvé dessous. Heureusement, c'est Gilles, une autre belle bête au cuir robuste qui, sans mal, a fait les frais de ce dernier gag.

A nouveau, de voir tant de sympathie, je suis HEU-REUX et ça me rappelle d'ailleurs, à ce titre, quelque chose (ma grand-mère du 14e me pardonnera) que je tiens à dédicacer à mes "autres" nouveaux amis de la matinée, surtout pour le début.

 

 

Au delà de tout cela, plus que 364 fois dormir... et je m'arrangerai bien pour me trouver entre le Boss et le Gal... au risque de me casser un ribs de rire. Merci les gars, vraiment et mention très spéciale à Oliv, de qui partager l'amitié vaut bien 364 jours d'emm... avec les nouveaux amis susnommés. Merci aussi, douce Brunette, pour me supporter et voir ton mâle se transformer pour la cause en taxi de nuit !

 

 
Publicité
Publicité
Commentaires
A
Fabuleux !
Répondre
P
Salut Patrick,<br /> <br /> Un petit souvenir de dégustation ravivé par cette magnifique série : j'ai découvert Chateau Musar en 2002 chez des amis à Cannes, on a trouvé ce flacon dans la cave (c'était un 86), personne ne savait ce que ça pouvait être... et je me suis régalé !<br /> Comme quoi...<br /> <br /> @+<br /> Pierre
Répondre
Publicité