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19 décembre 2010

Bojo... en long, en large et en festif

Bojos !

Cette troisième réunion du jeune mais étincelant "Gaspart Club" coïncidait avec 4 heures d'avance au passage de votre suidé préféré dans l'abîme des quinquas; tout aussi parallèlement, on se trouvait à 24 heures du débouchage annuel de ce qui ne fait pas toujours la joie des fins palais (je n'en doute pas) qui vont être une fois de plus obligés de lire un de mes délires viniques, j'ai nommé le débarquement du Bojo Nouveau.

Ces éléments pris en compte, tout concordait à faire une thématique de délire autour de "quelques" crus du beaujolais avec une tendance très morgonnesque bio, surtout qu'en attendant la p'tite fête précitée, nous en profitions pour accueillir Jean-François Basin (de Basin & Marot), qui en important à la fois Foillard et Lapierre, montre assez fort ses préférences. C'est donc 28 joyeuses quilles qui allaient tester de la résistance des convives en moins de quatre heures... question aussi d'affirmer les qualités d'extraterrestres de la dégustation, chose que j'affirme sans ambages, d'autant plus que je n'en suis pas un. (certains affirment que je suis bien pire.)

Petits rappels

N'étant pas un "pro" de l'appellation (qui héberge Michel Bettane, en plus), je préfère coucher ici un petit résumé plus que largement inspiré d'un texte que mon pote pelotari du Nord, Francky, nous a filé.
Pour plus de détails, je ne peux que vous renvoyer vers l'excellent article de Jacques Perrin et Nicolas Herbin, récemment paru dans la revue suisse Vinifera (volume 43).

Situation géographique

Le vignoble du Beaujolais est situé au sud de la Bourgogne sur deux départements: la Saône et Loire et le Rhône. Le vignoble, situé grosso-modo au sud de Mâcon pour se terminer au nord de Lyon, fait environ 50 km de long sur plus ou moins 15 km de large.

Cépages

Le chardonnay pour les blancs, Le gamay noir à jus blanc pour les rouges. Il y a également un peu de pinot noir mais de manière anecdotique.

Les appellations

L’AOC Beaujolais existe dans les trois couleurs. Le blanc donne souvent plus la typicité du cépage que celle du terroir. Cela donne des vins friands, fruités avec une bonne longueur en bouche. Le rosé est le plus souvent un vin simple, gouleyant, aux arômes de groseilles. La vocation des rouges est de faire un vin normalement léger, de large soif, mais il est malheureusement assez souvent trop alcoolisé.

L’AOC Beaujolais-Villages est composée de 39 communes qui ont le droit d'ajouter le mot « Villages» à l'appellation Beaujolais et dont certaines sont des crus du Beaujolais. Par rapport à l'AOC Beaujolais, les blancs et les rosés (qui sont anecdotiques) ont sensiblement les mêmes caractéristiques. Par contre, les rouges se révèlent plus charnus, plus tanniques, tout en restant très fruités. Leur potentiel de garde sera de trois à quatre ans.

Troisième catégorie, les dix Crus du Beaujolais représentent logiquement les meilleurs vins de la région et ne concernent que du rouge :

  • AOC Brouilly:  le vin de Brouilly est récolté sur les communes d'Odenas, St-Léger, Quincié, Cercié, Charentay, et St-Etienne-la-Varenne. Ce sont des vins bien charpentés, plein de fruits et d'une bonne longueur.

  • AOC Côte de Brouilly: ce vin est récolté sur les contre-forts du Mont Brouilly sur des parcelles d'Odenas, St-Léger et Quincié. Les vins par au Brouilly sont plus élégants et racés.

  • AOC Morgon: ce vin, récolté sur des parcelles de Villié-Morgon, est considéré comme le plus ressemblant aux bourgognes. C'est un vin corsé aux arômes de kirsch et qui a une très bonne aptitude au vieillissement.

  • AOC Chiroubles: récolté sur la commune de Chiroubles (qui est la plus haute en altitude), on dit de ce vin qu'il est le plus « Beaujolais» de tous les crus. C'est un vin gouleyant à souhait aux arômes de fraises et de framboises bien prononcés.

  • AOC Fleurie: ce vin est considéré comme étant le plus raffiné du Beaujolais. Entièrement récolté sur la commune de Fleurie, c'est un vin élégant, fruité, mais doté d'une très belle longueur et de beaux tanins.

  • AOC Chénas: voisin de Moulin-à-Vent, Fleurie, St-Amour et Juliénas, c'est le vin le plus difficile à cerner. Il ressemble peut-être un peu aux Moulin-à-Vent, en étant un peu moins cher. Il est produit sur des parcelles de Chenas et de Chapelle de Guinchay.

  • AOC Moulin-à-Vent: on dit de lui qu'il est le roi des Beaujolais. C'est un vin généralement corsé, bien équilibré, fruité et tannique à la fois. Il a un beau potentiel de garde. Il est produit sur des parcelles de Chénas et Romanèche-Thorins.

  • AOC Juliénas: produit sur des parcelles de Juliénas, Emeringes, Jullié et Pruzilly, c'est un vin qui se boit jeune et en même temps qui peut vieillir quelques années. Vin fruité et nerveux avec une bonne longueur.

  • AOC Saint-Amour: produit sur la commune de St-Amour, c'est le cru le plus nordique du Beaujolais. C'est un vin corsé, nerveux, qui a un beau fruit et une bonne acidité.

  • AOC Régnié : auparavant, les vins de Régnié étaient classés en Beaujolais-Villages, mais depuis 1988, ils sont devenus « cru du Beaujolais». Ils sont produits sur les communes de Régnié-Durette et Latignié. Vins généralement corsés aux arômes de kirsch et de groseilles, ils ressemblent un peu aux « Morgon» dont ils sont les voisins.

Le Beaujolais Nouveau

Il est commercialisés le 3ème jeudi de novembre qui suit sa récolte. Ce sont des vins de soif qui sont surtout prétextes à quelques rencontres festives, visiblement dans le monde entier, cette mondialisation ayant fortement perturbé la répartition de ce type de vins par rapport au autres produits dans la région, avec les conséquences souvent néfastes de ce type de politique.

Les millésimes

Quelques mots sur les millésimes récents principalement abordés dans cette dégustation : La première décennie 2000 a apporté beaucoup de saveur et de qualité de garde mis à part peut-être 2007, plus difficile à maîtriser et qui se comporte souvent avec austérité. 2008 semble très prometteur, 2009 classique, même. 2003 est un peu plus atypique par ses côtés surmuris, mais les gourmands apprécieront. La palme semble revenir à 2006 et 2005, du moins sur ce que l'on a dégusté ce soir.

La dégustation

Les vins ont été dégustés dans l'ordre ci-dessous, à l'aveugle, par séries de 2,3 ou 4 et à une température moyenne de 12-13°C au service

  1. Beaujolais Nouveau 2010 - Foillard, Jean

  2. Beaujolais Villages 2009 - Vionet, Karim

  3. Beaujolais Villages "Cuvée Marylou" 2009 - Breton, Guy

  4. Côtes de Brouilly 2009 - Viornery, Georges

  5. Moulin à Vent 2009 - Dom. des Côtes de la Molière

  6. Regnié 2009 - Breton, Guy

  7. Morgon "Côte du Py" 2009 - Burgaud, Jean-Marc

  8. Morgon "Sans sulfites" 2009 - Lapierre, Marcel

  9. Morgon 2009 - Lapierre, Marcel

  10. Moulin à Vent 2009 - Dom. des Terres Dorées

  11. Fleurie "Roilette Cuvée Tardive" 2009 - Dom. Coudert

  12. Côtes de Brouilly V/V 2009 - Viornery, Georges

  13. Chiroubles "Vin de Kav" 2008 - Vionnet, Karim

  14. Morgon "P'tit Max" 2008 - Breton, Guy

  15. Brouilly V/V 2008 - Lapalu, Jean-Claude

  16. Morgon 2008 - Lapierre, Marcel

  17. Morgon "Corcelette" 2008 - Foillard, Jean

  18. Chiroubles V/V 2007 - Descombes, Georges

  19. Morgon "Sans Sulfites" 2007 - Lapierre, Marcel

  20. Morgon "Corcelette" 2007 - Foillard, Jean

  21. Morgon "Pi - 3.14" 2007 - Foillard, Jean

  22. Moulin à Vent 2006 - Clos du Tremblay

  23. Morgon V/V 2006 - Descombes, Georges

  24. Morgon "Corcelette" 2006 - Foillard, Jean

  25. Brouilly V/V 2005 - Descombes, Georges

  26. Morgon "Pi - 3,14" 2005 - Foillard, Jean

  27. Vin de Table 2003 - Lapierre, Marcel

  28. Morgon "Côte de Py" 1999 - Foillard, Jean

Le tableau ci-dessous résume les notes et les moyennes statistiques des appréciations de chaque dégustateur, deux ayant oublié de mettre leur nom sur la feuille, ce qui les met dans l'anonymat absolu.

Dans ce tableau, globalement, 2007 et 2006 font le "ménage", preuve que ces crus demandent clairement d'être attendus.

Voyons cela de plus près, dans l'ordre de dégustation...

1. Beaujolais Nouveau 2010 - Foillard, Jean -  8,5 eur

Détournement de mineur, puisque cette bouteille, fournie en échantillon est dépucelée quelques heures avant sa sortie officielle. La robe est rubis assez soutenu. Le nez est frais, agréable, sans arômes synthétiques, principalement sur les fruits rouges avec une légère pointe végétale et légèrement épicé. La bouche est marquée par l'acidité et le fruit avec quelques notes poussiéreuses et épicées. La longueur, même si elle n'est pas très puissante, reste fraiche et d'une grande buvabilité. Un vin qui rempli parfaitement ses objectifs avec même un degré qualitatif au-dessus de la norme. Effet qualitatif du millésime et/ou du vigneron ? (note perso : 13,5/20 ; moyenne du groupe 12,5/20 +- 0,8 ; rang 25e)

2. Beaujolais Villages 2009 - Vionet, Karim -  9,9 eur

La robe est à nouveau rubis d'une belle densité. Le nez d'abord fermé s'ouvre lentement sur des fruits rouges, des épices et une pointe de fleurs blanches. La charge tannique est bien plus élevée que pour le premier vin, tout en restant agréable, l'acidité bien marquée et le fruit faisant le reste du travail pour proposer un vin de plaisir pur, d'une grande buvabilité qui atteindrait la perfection si l'alcool ne marquait pas légèrement la finale. Croquant, voire craquant... et une vraie tuerie pour son prix. Une de mes découvertes de l'année. (note perso : 15/20 ; moyenne du groupe 14/20 +- 0,4 ; rang 15e)

3. Beaujolais Villages "Cuvée Marylou" 2009 - Breton, Guy - 10,3 eur

La robe est rubis soutenu, à nouveau. Le nez est puissant, d'abord assez vert, puis il s'arrondit, se complexifie sur des notes boisées et florales (violette). Un peu plus de fruit aurait toutefois été plus apprécié.. Même constat en bouche où le fruit est assez en retrait, le match se passant plus entre le serré de l'acidité et les notes glycérolées de l'alcool. La finale qui en résulte est assez creuse. Comme certains du groupe sont plus positifs que moi, ...à revoir dans 5-6 mois pour s'affirmer. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 12,6/20 +- 0,4 ; rang 23e)

4. Côtes de Brouilly 2009 - Viornery, Georges - 7,4 eur

La robe est rubis très foncé. Le nez d'abord fermé s'ouvre sur pas mal de complexité, avec des notes de fruits noirs, florales, minérales et animales. La bouche, malgré la fraicheur de l'acidité est plus austère avec des tanins qui sont aussi plus présents que sur les autres bouteilles. Malgré la jeunesse évidente de ce vin, on perçoit malgré tout, sur la longueur, une belle finesses prometteuse. A attendre, sans nul doute. (note perso : 14,5/20 ; moyenne du groupe 14,3/20 +- 0,6 ; rang 12e)

5. Moulin à Vent 2009 - Dom. des Côtes de la Molière - 12,9 eur

La robe est conforme aux autres vins, d'une forte jeunesse. Le nez est d'emblée assez intense, avec un couple fruit noirs-rouges dominant et une impression assez variétale à l'évolution. En bouche, le fruit manque de maturité et l'acidité est perlante, sans que la matière soit vraiment prometteuse. Seules quelques belles notes pierreuses rattrapent un peu le tableau. Les tanins manquent aussi pas mal d'élégance. Même constat sur la finale, assez creuse. Ayant acheté ce vin à Olne, il y a 6 mois, alors qu'il me paraissait beaucoup plus mûr, je préfère penser à un léger défaut de bouteille. (note perso : 12/20 ; moyenne du groupe 12,3/20 +- 0,6 ; rang 26e)

6. Regnié 2009 - Breton, Guy - 25 eur

La robe ne perturbe à nouveau pas nos attentes, rubis foncé, donc.. Le nez est très intense avec des fruits murs assez explosifs, une sensation d'élevage pas excessive et aussi une impression de sucrosité. La bouche confirme que l'on est ici sur... un très bon jus de fruit, avec  de la framboise, de l'orange et une acidité et des tanins en retrait. La finale est carrément sur le fruit écrasé, genre compote de fraise. Certains parviennent à aimer, bien que ce mois de novembre fasse penser à tout sauf la tonnelle, je reste plus perplexe et aurait aimé, pour ce domaine, un peu plus de vinosité. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 13,7/20 +- 0,6 ; rang 20e)

7. Morgon "Côte du Py" 2009 - Burgaud, Jean-Marc - 9,7 eur

On passe un cap sur la densité de robe ou on atteint le pourpre foncé. Le nez est réservé mais très droit, complexe avec de la menthe, des notes de coquilles d'huitres, une petite perception de caoutchouc. La bouche est très structurée, serrée autour de l'acidité, des tanins, mais tout cela paraît un peu trop jeune et une augmentation de la présence de sucres dès le milieu de bouche augmente cette impression de dissociation. La finale, bien longue oscille entre fruits, alcool et une pointe de sucre. Je pense que quand tout cela se mettra en place, le vin gagnera en austérité et en finesse et je le trouve donc terriblement prometteur. A attendre impérativement, avec aussi l'intérêt de découvrir les cuvées plus parcellaires du domaine. (note perso : 16/20 ; moyenne du groupe 13,9/20 +- 1 ; rang 18e)

8. Morgon "Sans sulfites" 2009 - Lapierre, Marcel - 15,9 eur

Retour à une robe rubis relativement dense et à un nez plus exubérant sur le fruit avec des notes de tabac noble, de bois, de fumé. En bouche, l'acidité est plus ténue, laissant plus de place à la richesse du fruit, non sans évoquer un certain jus de viande. La finale est une des plus longues rencontrées, avec beaucoup de profondeur. J'aurais parié la cuvée avec soufre, c'est le contraire. Très beau vin dans mon cas, mais plus controversé pour le reste du groupe, certains le trouvant trop riche. (note perso : 16,5/20 ; moyenne du groupe 14,3/20 +- 0,9 ; rang 12e)

9. Morgon 2009 - Lapierre, Marcel - 15,9 eur

La robe est semblable à son frangin, le nez encore plus exubérant, plus sur la pierre, le caoutchouc, la myrrhe que sur le fruit. La bouche au premier abord paraît encore plus équilibrée, probablement parce que l'acidité est ici bien plus en retrait, mais au fur et à mesure, l'alcool s'installe un peu de trop, augmentant l'impression de richesse de fruit de la version soufrée, allant, pour certains à la limite de l'écœurement, alors que je persiste à trouver cela plus fin que lourd. A nouveau et encore plus, beaucoup de controverse ici . (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 13,2/20 +- 0,9 ; rang 21e)

10. Moulin à Vent 2009 - Dom. des Terres Dorées - 14,8 eur

La robe est à nouveau plus soutenue. Le nez est riche, assez bien complexe avec des notes minérales, du fumé et du boisé ainsi qu'un fruit qui pinote joyeusement. C'est très envoutant. La bouche est très riche avec une fraicheur légèrement en retrait, sur un style très classique, non sans finesse mais avec des tanins et de l'alcool qui montrent un peu trop du nez, rendant l'édifice un peu asséchant. Mais cela reste très positif et dans le registre du gourmand. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 14/20 +- 0,9 ; rang 15e)

11. Fleurie "Roilette Cuvée Tardive" 2009 - Dom. Coudert - 10,5 eur

On a l'impression sur la robe et le nez d'une copie conforme du précédent Moulin à Vent si ce n'est que le fruit typé pinot noir a disparu, l'aromatique y perdant en plaisir. En bouche, même remarque, l'acidité à nouveau plus puissante occupe la place, laissant au fruit un rôle plus mineur, le tout emballé par une impression d'élevage un peu too much. La finale gagne en finesse mais l'acidité y reste trop débordante. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 12,6/20 +- 0,7 ; rang 24e)

12. Côtes de Brouilly V/V 2009 - Viornery, Georges - 10,2 eur

Robe, nez, bouche, tout est trop de trop. Lae fruit fait penser à une grenache sudiste, les tanins sont trop rugueux, il y a un alcool qui se marque à tous niveaux, mais surtout, il y a le bois à une densité incompréhensible qui démolit littéralement ce vin. Alors que j'ai apprécié la cuvée classique, ici j'ai vraiment des doutes et seule la matière sauve mon appréciation, où je me dis que peut-être dans cinq ans, faudrait nous revoir en deuxième session. (note perso : 14/20 ; moyenne du groupe 11,8/20 +- 1 ; rang 27e)

Ce qui donne, pour ce jour et spécifiquement pour les 2009, le classement suivant avec Viornery qui occupe la première et la dernière place :

Sur le potentiel, 2009 s'avère être effectivement bien le millésime annoncé. Par contre, comme on le verra par la suite, il apparaît en ce moment assez fermé, quelquefois rustiques à nombreux d'entre nous..
La patience semble donc de rigueur...

13. Chiroubles "Vin de Kav" 2008 - Vionnet, Karim - 13,9 eur

Avec ce premier 2008, la robe est rubis très clair et on change aussi de registre au nez, avec des notes animales, une impression légère de papier brûlé, d'autolyse des levures, le tout donnant une impression un peu AVN rock'n'roll. La bouche est plaisante, concentrée, bien fraiche et on y retrouve l'esprit de vin "nature" mais de la manière plaisante et croquante que l'on aime. Sur la longueur, c'est pas très long et autant en profiter rapidement. Plaisant ! (note perso : 14/20 ; moyenne du groupe 14,3/20 +- 0,4 ; rang 12e)

14. Morgon "P'tit Max" 2008 - Breton, Guy - 17,8 eur

Retour à Guy Breton et un vin s'inscrivant à nouveau dans la mouvance "nature". On retrouve ici un nez très puissant avec des notes animales, mais le fruit est nettement plus puissant que pour le vin de Kav de Vionnet et celui-ci (le nez) n'hésite pas à flirter avec le bonbon. En bouche, tanins, fraicheur et fruit sont bien là,  avec quelques notes lactiques qui desservent un peu ce  vin, surtout en finale, mais comme le vin précédent, on est ici sur le registre du plaisir et autant ne pas s'en priver. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 14/20 +- 0,6 ; rang 15e)

15. Brouilly V/V 2008 - Lapalu, Jean-Claude - 17,4 eur

Ce n'est probablement pas avec le sieur Lapalu qu'on va changer de registre entamé avec le 13e vin, tellement on soit l'oiseau féru de vins natures. Et effectivement, on est pas surpris de découvrir un nez exubérant de fruit rouge, pas toujours précis, accompagné de sensations boisées vanillées. La bouche est un peu serrée par l'acidité, malgré une belle densité, le gros problème étant que le sucre apparaît dès le milieu de bouche, rendant la finale un peu écœurante, le tout avec une précision moyenne. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 12,8/20 +- 0,5 ; rang 22e)

16. Morgon 2008 - Lapierre, Marcel - 14,24 eur

Gros changement de cap avec ce vin-ci. La robe est nettement plus dense, le nez moins exubérant mais il atteint vite une très belle complexité avec des notes d'oranges, d'encens, de craie, de pierre. La bouche est très équilibrée, fine, soyeuse , avec des tanins fins, le fruit se faisant lentement plus dominateur, surtout sur la finale, mais en toute élégance. Si on est toujours sur le registre du plaisir, on a ici clairement de la pureté et de l'élégance en plus. Un bien beau vin qui me fait encore plus regretter le départ de l'ami Marcel. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 15,2/20 +- 0,3 ; rang 8e)

17. Morgon "Corcelette" 2008 - Foillard, Jean - 18,5 eur

Les anglais aiment à dire "last but not least", c'est vraiment d'application pour ce dernier 2008. Tout y est : robe dense et limpide, nez terriblement complexe sur le végétal noble, les notes viandeuse, le fruit avec une très belle framboise et quelques pointes exotiques et des impressions pierreuses. La bouche est superbe, équilibrée à souhaît avec un fruit moins juteux que le Lapierre mais une austérité qui anoblit la bouche, surtout en finale où sur la longueur, l'impression de soyeux est extraordinaire. J'adore ce vin, pas loin de la perfection, pour moi, et je suis visiblement pas le seul ! (note perso : 17/20 ; moyenne du groupe 16,2/20 +- 0,4 ; rang 2e)

2008 tient ici largement la route du plaisir. En est-il prometteur pour autant ? Aux côtés austères, serrés, fermés et tendus des 2009, actuellement, il oppose nettement plus de buvabilité ce qui vaut largement un léger déficit en matière. Donc, autant ne pas se priver !

18. Chiroubles V/V 2007 - Descombes, Georges - 14,8 eur

Pour ce premier 2007, on retrouve une robe rubis brillante, plus évoluée, certes, mais avec encore beaucoup de potentiel. Le nez est puissant, mûr, avec beaucoup de complexité sur des notes de cuir, de viande, de rose fanée, d'encens et de pierre. La bouche est bien équilibrée, droite, tendue et précise, à des lieues des clichés "nature" négatifs. On retrouve un fruit très croquant qui tout en buvabilité accompagne la bouche sur une belle longueur. Un vin entre plaisant et finesse. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 15,3/20 +- 0,6 ; rang 7e)

19. Morgon "Sans Sulfites" 2007 - Lapierre, Marcel - 15,9 eur

Amusant... si ce vin a finalement une appréciation semblable et donc aussi bonne bonne que la version 2009, c'est pourtant une tout autre expression qui est ici proposé. Les joyeux côtés fruités du nez du 2009 font ici place à beaucoup de retenue, des notes d'un côté un peu variétales, d'un autre, très minérales avec de belles impressions mentholées. La bouche est sur un équilibre de cathédrale gothique, serré, profond, élancé avec une matière qui doit visiblement encore se livrer, le tout conférant une classe folle à ce vin. La longueur sur la finale en dit long... au fait, vous avez dit "nature"? Un très beau vin, assurément ! (note perso : 16,5/20 ; moyenne du groupe 15,4/20 +- 1 ; rang 5e)

20. Morgon "Corcelette" 2007 - Foillard, Jean - 18,5 eur

Est-ce donc une caractéristique des Morgon 2007. Toujours est-il que l'on retrouve ici de très nombreux caractères de la cathédrale gothique version Lapierre, avec toutefois un poil de rondeur fruitée presque compoté en plus en bouche, sans perdre de la précision ni de la finesse, ce qui invite peut-être moins au recueillement que pour le vin précédent qui a, à ce stade, surtout pour sa longueur, ma préférence, mais le groupe est divisé entre les deux. (note perso : 15/20 ; moyenne du groupe 15,3/20 +- 0,6 ; rang 6e)

21. Morgon "Pi - 3.14" 2007 - Foillard, Jean - 24,3 eur

L'autre cuvée "Foillard" très estimée chez mes amis belges déçoit ici un peu, avec un nez très réservé, et en bouche, une acidité faible et un fruit tout autant en retrait, l'impression de sécheresse faisant, hélas, l'unanimité. Dommage, pour un vin que j'avais adoré, il y a 15 mois à Seclin et que j'ai payé assez cher. (note perso : 13/20 ; moyenne du groupe 13,8/20 +- 0,6 ; rang 19e)

Sur la soirée, 2007 se présente comme un millésime ou la classe et la réserve parlent nettement plus que la gourmandise des 2008, avec souvent une impression de réserve qui demande encore un peu d'attente. Bien que très souvent critiqué, ce millésime n'en reste pas moins un beau plaidoyer à la cause des crus du beaujolais comme statut de grands vins fins.

22. Moulin à Vent 2006 - Clos du Tremblay - 15 eur

La robe est rubis évolué. Le nez est bien exprimé avec des côtés syrah avec le cuir, le tabac et aussi des notes plus viandeuses rappelant un bouillon ou le laurier serait bien présent, sans exubérance. La bouche est bien équilibrée, tout en retenue avec un fruit plus présent, un léger boisé, le tout sur le registre sérieux et certainement pas variétal. J'aime beaucoup la finesse de la finale, tout en délicatesse. Un bien beau vin qui appelle un plat mijoté, idéal en cette saison. (note perso : 15,5/20 ; moyenne du groupe 14,5/20 +- 0,8 ; rang 11e)

23. Morgon V/V 2006 - Descombes, Georges - 14,8 eur

Toujours pas mal d'évolution sur la robe de ce second 2006. A part un poil d'alcool pas dérangeant, ce nez est d'une grande subtilité, enfermé dans une belle fusion aromatique d'où ressortent de belles notes de sous-bois, de gibier et de végétal noble. En bouche, la trame acide enlève le vin sans le surtendre, le fruit se révèle plus qu'au nez avec beaucoup saveur et d'élégance. Un poil d'alcool sur la finale, déjà retrouvé au nez empêche les applaudissements du jury pour ce vin très complet, mais on ne refuse pas son plaisir ! (note perso : 16/20 ; moyenne du groupe 15,8/20 +- 0,5 ; rang 4e)

24. Morgon "Corcelette" 2006 - Foillard, Jean - 16 eur

La robe est un peu plus jeune et dense que pour le Descombes. Le nez est toujours aussi fondu et complexe avec plus de fruit (fraise), d'épices, de minéralité, avec une superbe impression de maturité. J'ai vraiment l'impression d'appréhender un grand cru bourguignon de la Côte de Nuit. La bouche est tout simplement splendide, pure, élégante mais aussi salivante, combinant fraicheur, plaisir et grande classe. Et puis, il y a cette minéralité, aaaah ! C'est du tout grand vin que l'on découvre ici, une vraie révélation, surtout que la fin de bouche est belle à en crever ! Exceptionnel. (note perso : 18/20 ; moyenne du groupe 16,7/20 +- 0,6 ; rang 1er)

Difficile d'en rajouter sur ce millésime, tant ces 2006 me donnent l'impression de tout écraser sur leur passage tant leur classe hurle à cette noble appellation de "Cru". Si vous en avez en cave, ouvrez, partagez, sans hésiter !

25. Brouilly V/V 2005 - Descombes, Georges - 14,8 eur

Une belle robe rubis encore jeune ouvre le couple des 2005 de la soirée. Le nez est un peu fermé mais à l'aération, il offre énormément de complexité avec des notes fruités (fruit noir), du chocolat, de la pierre, avec des relents de pinot noir, un poil d'élevage résiduel, le tout sur beaucoup de classe. La bouche confirme avec une fraicheur vibrante, de la matière fruitée tout en profondeur tout en procurant à nouveau un énorme plaisir salivant. Si un poil d'assèchement ne venait pas légèrement ternir la finale tout en longueur, on aurait atteint l'extase de la Corcelette 2006, sans nul doute. Cela reste du grand art et je suis sincèrement positivement surpris des vins de Descombes sur la garde. Vraiment top ! (note perso : 17/20 ; moyenne du groupe 15,9/20 +- 1 ; rang 3e)

26. Morgon "Pi - 3,14" 2005 - Foillard, Jean - 20 eur

Difficile à nouveau... d'une part, y a tout pour plaire, tant au nez, superbe pour ses notes fumées et chocolatées, qu'en bouche, la matière est énorme. L'équilibre de milieu de bouche est agréable, soyeux, mais la finale asséchante rend cette concentration slightly too much... ou alors, faut encore attendre mon bon Monsieur... faut lui offrir une plus grande cave au Monsieur, ma bonne Dame. A revoir, donc ou à débattre avec les pros... m'sieur Herbinotchat, Help, I need somebody Help ! (note perso : 16/20 ; moyenne du groupe 14,8/20 +- 0,9 ; rang 10e)

27. Vin de Table 2003 - Lapierre, Marcel  - 14 eur

Confit, compoté, alcooleux mais surtout maigre au nez comme en bouche avec un très gros soupçon de déviance liégeuse, en fait. Snif ! (note perso : 12,5/20 ; moyenne du groupe 11,8/20 +- 1,8 ; rang 27e)

28. Morgon "Pi - 3.14" 1999 - Foillard, Jean - 17 eur

Difficile de m'exprimer sur ce vin. Est-ce le côté extrait de la cuvée qui me perturbe ou le fait que ce vin me paraît surtout avoir tout voire trop donné, je ne sais, mais comme le dit le grand serge... je suis au regret... de ne point vous avoir plus tôt déflorée, chère bouteille. (note perso : 13,5/20 ; moyenne du groupe 15,1/20 +- 0,8 ; rang 9?e)

On réussit à finir quelque secondes avant les douze coups de minuit qui vont sonner le glas de mes années quarante et j'avoue que je ne pouvais rêver mieux comme enterrement avant l'entrée dans le monde des sages. L'ambiance était certes moins religieuse que pour le précédent marathon de rieslings d'Humbrecht avec le club LPV, tout honneur, je pense à la grande buvabilité et au plaisir que nous procurent les vins du beaujolais, tout en offrant le plus souvent, énormément de vinosité. Le groupe est en train de trouver ses marques sur ce genre de thématiques de plaisir où l'étiquette est celle de l'attitude conviviale et non celle du prestige de la bouteille. J'ai hâte de descendre dans cette belle région, vraiment ! Un seul petit bémol avec les deux derniers vins, déviés ou trop évolués, je ne sais mais j'ai l'impression qu'au vu des équilibres rencontrés jusqu'en 2005, cela devrait mieux vieillir que ce que ces deux vins suggèrent.

Un grand merci à l'équipe pour l'ambiance et... le passage du cap !

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Commentaires
M
Certes Olif, mais tu admettras aussi que le fait de pratiquer une telle dégustation aplanit très fort les coups d'âme et de folie...
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O
Pour avoir goûté deux fois à l'aveugle à un an d'intervalle ce Morgon Corcelette 2006 de Jean Foillard que vous plébiscitez, je dirais qu'il n'arrive pas à m'arracher une grande émotion, même si j'en reconnais la grande qualité. Un vin un peu prisonnier d'une volonté délibérée de perfection et d'excellence, auquel il manque un soupçon d'âme et de folie.
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