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28 mars 2011

LPV Brabant.... acte fondateur !

 

LPV-Brabant
Acte fondateur
Des Languedocs
et d'autres flacons...

 

En Belgique, des Javaux de haute renommée, ce n’est pas cela qui manque…
On a tout d’abord le président d’Ecolo (dont j’ignore s’il prend du Brut Nature au petit dèj), on a sur le forum LPV, le « bon » docteur Javaux, Luc de son prénom, l’homme qui a toujours raison, du moins, certainement d’être admin de LPV et on a le truculent et costaud arbitre footballistico-ardennais, l’ami Marcel.
Mais comme il est clair qu’un Javaux doit nécessairement en cacher un autre, derrière Marcel, ou, plutôt, à côté, et au milieu d’une grande fratrie (par le nombre et par la taille), il y a Jean-Luc , clairement mon confrère devant Saints Come et Damien comme devant Bacchus (avec une polarité LR, Bourgogne et Alsace, en plus), sans oublier un intérêt marqué pour le foot tout azimut.
Bref, un homme qui cumule autant de défauts ne peut être que très fréquentable et malgré une série de dégustation mensuelle désormais impressionnante, j’étais loin d’être le dernier à me presser au portillon, ce jeudi , pour attaquer cette tentative bien heureuse de création de LPV section Brabant, non loin du tout de la grande plaine qui a vu la fin d’un petit empereur de par sa taille, taille qui semble d’ailleurs inversement proportionnelle à celle de notre hôte… si Bonaparte a dû perdre avec l’âge quelques centimètres, ce qui dans son cas n’arrangeait rien… notre Jean-Luc me parait en gagner 2 de plus à chaque rencontre, ce qui doit commencer à poser quelques problèmes de literie… Et comme, vous avez pu le lire, la capacité impressionnante du tandem organisateur de nous emmener, comme cela l’air de rien au bout de la nuit. Je dis tandem parce que il serait injuste de ne pas faire référence à Jean-Luc, sa moitié (comme on dit chez les Flamins), parfait exemple (sauf pour la taille) du qui se ressemble s’assemble.

 

 

Pour imager cette douce soirée, je n’en citerai que deux moments non viniques :

Le premier se passe vers une heure du mat, au moment de remercier nos hôtes pour ce délicieux plat concoctés pour nous permettre de tenir le coup sur le retour, la maîtresse de maison me répond avec un ton qui me rappelle certaines « Grandes Vacances »… non, ça, c’est… c’est l’entrée ! C’était effectivement sans compter sur le bœuf bourguignon de 1H30 et les fromages à 2H15, le tout, évidemment fort délicieux.

Le second se passe le lendemain vers 13 heures, quand ma moitié à moi me demande : « Tiens pourquoi t’as été regarder la télé vers 4H00 », je lui réponds « pas le bruit de la télé mais de mes 100 kilos dans l’escalier ». La sentence n’a pas tardé… « Et si t’allais faire une petite sieste, hein ? ».

Bref, vous l’aurez compris, M’sieur et M’dame D’Jean-Luc Javaux sont des monstres…. de sympathie. Ce n’est pas les autres LPViens présents (dont HuguesG, FX et Keke57) qui me contrediront.

Il est temps d’abréger cette facétieuse digression pour attaquer le corps du sujet… : « Et si on se goutait quelques Languedocs triés sur le volet ? »
Banzaï, donc ! Pour info, les vins sont servis à l’aveugles, carafés (+- 3 heures) et servis vers 14°C.

 

 

1. Faugères, Domaine Léon Barral, « Jadis » 2003

La robe est pourpre, dense, très peu évoluée. Au nez la volatile domine tout le débat et de façon assez inquiétante. Quelques fruits rouges débordent çà et là, mais sans grande jouissance. La bouche confirme… si ce n’est pas complètement déséquilibré, on est face à un complexe sucré-salé avec une acidité balsamique piquante avec quelques touches de viande faisandée. La finale est terriblement courte. Notre hôte nous « rassure », si j’ai mis cette bouteille en tête, c’est parce que je ressens cela à tous les coups quand j’en ouvre une. Evidemment, il parle de 2003, pace qu’ayant assez récemment goûté 2004-5-6-7, c’est vraiment sur ce 2003 que je n me retrouve pas. Alors problème de lot, millésime loupé ? Je ne sais. Sentence : Bon pour faire du vinaigre.

2. Vin de pays de l'Hérault, Domaine de la Marfée, « Les vignes qu'on abat » 2006

La robe est plus pourpre que rubis. Au nez, si on débute par une pointe de réduction, le nez s’ouvre assez rapidement sur une fine complexité assez fraiche avec des notes florales, d’écorce d’orange, des fruits rouges, un peu de viande fraiche, de la torréfaction mais aussi une pointe de végétal et d’alcool qui finalement dessert un peu l’édifice.
En bouche, on est face à un bel équilibre, une acidité classique, des tanins très intégrés avec une dominance de fruits rouge et de notes chocolatées. La finale aurait pu être cependant un poil plus longue avec des amers un peu moins marqués. Globalement, ce jus de Carignan paraît encore assez bien jeune. Bien+

3. Coteaux du Languedoc, Domaine de Montcalmès 2007

On est à nouveau devant une tenue rubis, assez intense. Le nez est d’emblée intense, avec plein de fruits très frais qui évoluent à l’aération vers des notes de fruits noirs plus confits qu’accompagnent une certaine sensation d’élevage. La bouche est d’abord marquée par une attaque fraiche mais plus on est au contact du vin, la matière, très importante évolue sur des côtés assez « modernes » à la limite de la lourdeur de fruits surmuris. Si la finale est très gourmande, pleine de jus, l’absence de relief tannique et de vivacité rend les débats ou les ébats (selon) un peu courts. Bien

4. Saint Georges d'Orques, Domaine de la Marfée, « les Champs Murmurés » 2007

La robe est très jeune, pourpre et dense. Le nez, serré au premier temps, évolue ensuite sur une pointe solaire pour revenir enfin sur plus de complexité à travers des notes de fruits noirs et une sensation très minérale. La bouche est d’emblée super équilibrée, structure autour d’une fraicheur très droite sans être excessive et des tanins juste comme il faut le tout avec un cassis très fin et des amers très distingués, principalement sur la finale de bonne tenue. Un vin plaisir, qu’on descend facilement. Très Bien

 

 

5. Vin de Table Français, Terre Inconnue, « Sylvie » 2004

Une robe plus évoluée que pour les prédécesseurs habille ce vin. Au nez on est face à la fois à des sensations réduites et volatiles, bien que ceci s’avère très fugace, pour être très vite remplacé par une belle palette d’épices, de notes de garrigues, de cassis, de boîte à cigare avec quelque pointe de camphre et surtout un alcool très absent. En bouche, aux côtés d’une belle tension qui dresse le corps, on retrouve bien les notes de boîte à cigare. Globalement, on est plus sur la finesse et un certain caractère aérien que sur la matière pour la matière, déjà que les tanins sont très fondus. Très belle longueur toujours sur la finesse. Très Bien+

6. Saint-Chinian, Canet Valette, « Maghani » 2001

On attaque une très sérieuse série de 2001 avec ce vin. Si la robe marque l’évolution, au nez, on est face à beaucoup de puissance entre cassis et notes plus évoluées comme les sous-bois. Hélas, le bois vient trop jouer les trouble-fêtes et c’est sans trop d’étonnement qu’on retrouve un toasté vanillé dominant qui déstructure un vin à la finale trop sèche et trop poivrée. Serait-on déjà trop tard ? Très Moyen

7. Coteaux du Languedoc, Pic Saint-Loup, Domaine de l'Hortus, « Grande Cuvée » 2001

La robe est rubis bien évolué. Le nez est très plaisant, d’emblée, complexe balancé entre notes florales, fruitées (fruits noirs et rouges), minérales, charnues et une toute petite impression assez noble de rancio. Ce très beau nez se confirme en bouche avec un équilibre prodigieux, de la fraicheur et de la finesse, des tanins très bien intégrés mais donnant encore du relief et surtout un fruit d’une grande gourmandise qui avec cette étonnante fraicheur accompagne longuement la finale. Damned, me voilà piégé, moi qui depuis 4-5 ans vilipende mes premiers amours avec ce vin que je trouve aujourd’hui, sur les millésimes récents, désespérément moderne et surboisé. Ici, force est de m’incliner largement. Excellent et coup de cœur de la soirée.

8. Coteaux du Languedoc, Prieuré Saint Jean de Bébian 2001

Sur la robe, pas de doute, on est très évolué. Le nez lui aussi paraît d’un autre âge ; d’abord fermé il vire ensuite vers l’écorce d’orange et le rancio affirmé. Si en bouche, l’attaque est assez sapide avec des notes de viande arrondie par un glycérol qui a su résister aux affres du temps, la structure tant en milieu de bouche qu’en finale s’avère maigre et sèche. Un vin qui me paraît fini. Très Moyen.

 

 

9. Corbières, La Voulte Gasparets, « Cuvée Romain Pauc » 2001

La robe est rubis avec quelques marques d’évolution. Le nez lui, est bien plus marqué par l’évolution, mais ces notes de sous-bois, de champignons sauvages et de lièvre fraichement dépiauté avec une point de bois pour enrober… et bien, je suis fan. (Probablement le bouffeur de sanglier qui sommeille en moi). L’attaque de bouche est, elle aussi, très plaisante, fraiche et équilibrée, avec beaucoup de fruit noir et quelques belles notes de boîte à cigare. Les tanins sont subtilement fondus et le finale, très longue est particulièrement séduisante. Très Très Bien.

10. Coteaux du Languedoc, Montpeyroux, Domaine de l'Aiguelière, Côte Dorée 2001

La robe est assez similaire au vin précédent et au nez, en première main, on retrouve la paire fermé/pointe de volatile, mais cela se mute très vite en un bel échange entre fruits noirs assez compotés et sous-bois, le tout avec une belle impression de complexité. En bouche, si dès l’attaque, les tanins s’affirment, c’est pour bien accompagné un vin dense, charnu, viandé avec de la fraicheur qui équilibre bien l’ensemble et aussi, en finale, une belle impression de fruit, le tout donnant un ensemble très distingué, comme on aime partager dans les salons londoniens. Je ne m’attendais pas à si bien, en fait. Très Bien +

11. Coteaux du Languedoc, Mas Jullien, Les Depierre 1991

Robe et nez sont clairement marqués par l’âge. On perçoit les aromes secondaires de type sous-bois, mais sans intensité. En bouche, par contre, il y a encore de la fraicheur et de la rondeur, le fruit s’affirmant bien alors que les tanins sont totalement absorbés. S’il on ressent quelques notes alcooliques, c’est sans excès et l’ensemble en milieu de bouche et en finale, assez longue est fin et distingué. On aurait aimé toutefois le goûter 7-8 ans plus tôt mais le plaidoyer sur la conservation des Languedocs est ici assez évident. Très Bien-

12. Vin de pays de l'Hérault, Mas de Daumas Gassac 2004

Pas de changement de cap pour la robe en regard des précédents 2001. Le nez, quant à lui, est très franc, balancé entre notes charnues et fruits rouge et noir (cassis). Dans le registre puissant et big shoulder, c’est assez réussi. En bouche, par contre, la fraicheur et le fruit ont du mal à lutter contre les tannins, très sec et l’impression végétale qui s’insinue dès le milieu de bouche. La matière, évidente, porte la longueur mais c’est terriblement sec ! Bien, sans plus

13. Vin de pays des Gorges de l'Hérault, Domaine d'Aupilhac, « Les Plôs de Baumes » 2000

La robe, bien qu’évoluée, elle aussi, montre encore quelques signes de jeunesse. Le nez est partagé entre retenue (presque austérité) et une complexité plus minérale que fruitée. En bouche, si, certes, on peut parler d’équilibre, les forces fruit/fraicheur étant présentes, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a du tanin dans l’air et ce tanin est encore très vert… On sent venir le débat sur les cabernets du sud. Si on ajoute une pointe d’alcool, on pourrait craindre le pire alors qu’en fait, sur la finale, on se dit que bien accompagné gastronomiquement, ce vin sera plus que digne d’intérêt. Bien+

Conclusion

Malgré quelques déceptions, normales en fonction de notre subjectivité, j'ai envie de retenir dans le positif la très belle garde des 2001 qui m'ont procuré du plaisir... souvent, on nous dit, 5-6 ans de garde, cette dégustation est un beau plaidoyer du contraire
 

 

 

Mais aussi…

...il ne faudrait pas oublier les prémices et les « pour la route » de cette soirée.

Côté avant spectacle, y avait 2 Champagnes de chez Pierre Moncuit, le premier étant la cuvée brut, Hughes de Coulmet, blanc de blancs, le second la cuvée brut,Pierre Moncuit-Delos, Grand cru, blanc de blancs. Comme l’atmosphère est très RDV d’anciens combattants de la pharmacie pas forcément de campagne, difficile de donner un avis circonstancié, si ce n’est que dans les deux cas, je suis frappé par l’équilibre et la vinosité de l’ensemble. Le Grand Cru apporte encore plus de minéralité et, pour cela, je lui voue la faiblesse de mon cœur.

Côté coulisses d’après spectacle, ça pète de mille feux :

Le Grand Cru Wiebelsberg 2003 de Remy Gresser, seul vin servi étiquette ouverte, est, pour le millésime, étonnant de fraicheur et de minéralité, un bien beau jus de pierre qui rafraichit nos palais Languedocs et quelle longueur. ! Un de mes meilleurs 2003. M’Sieur Remy, si vous m’entendez, j’aimerais tant gouter vos 2008 (nom d’un sanglier !) .

Ensuite, il y a le Kirchberg de Ribeauvillé 1999 du Domaine Louis Sipp, grande star LPVienne des cahiers alsaciens du forum. A force d’avoir tâté de la bête, j’pourrais bien dire qu’on ne me la fait plus, et pourtant, j’avoue, si le Kirchberg s’impose dans mes petits neurones baignés au riesling, je ne vois pas obligatoirement le 99. En fait, je suis partagé entre une rondeur et un citrique qui me font penser à 2005 et des notes florales, exotiques et un poil pétrolées qui me ramènent au 99 voire 96. Comme j’ai bien les justes milieux, j’ose 200, c’est loupé, c’est 99, un peu atypique, donc, mais toujours drôlement bon, en fait.

Après vient mon fait d’arme de la soirée, soit trouver l’appellation du vin suivant, moi, qui en Bourgogne m’affirme largement comme béotien de la première minute. Le grand Jean-Luc en veut plus, certes, mais mon bon Prince, non posso. C’est vrai que la bête est jolie, pleine de pierre et à l’équilibre parfait, sans la moindre tension excessive… ce qui, avec mes stupides et maigres connaissances me permet d’éliminer le Coche du Dury. Grave erreur ! C’est JF Coche-Dury Les Rougeots en 2006. Quoiqu’il en soit, merci pour cette petite merveille ! Et cela a drôlement du peps pour 2006.

Ensuite vient le plantage total, l’heure aidant, l’assiette d’entrée, somptueuse, le bœuf bourguignon de derrière les fagots n’aidant en rien. Comme certains avec les nains, je vois des Rhône, des Loire et des Sud-Ouest partout… bref bon au lancer, le ptit sanglochon.
Donc, pour votre plaisir, voici l’objet suave et équilibré de mon plantage total : Pommard Premier Cru, Parigot père et fils Clos de la Chanière 2002 et Gevrey-Chambertin Premier Cru, Bernard Dugat-Py, Lavaux St-Jacques 1997 (‘tain, c’est bon à donf, cte pinard !)
Et que dire de ce Morgon Côte du Py, Jean-Marc Burgaud, James 2008 placé avant les fromages, heing ! Et ben, que comme d’hab, c’est bluffant. Si d’entrée, c’est un poil fermé, je défie n’importe qui de trouver tellement terroir, profondeur et longueur s’allient ici pour proposer un tout grand vin de France.
Reste le Château-Chalon de Jean Bourdy-Arlay 1993… C’est vachement suave, pas typé jaune pour un sou… mais l’Ardennais indestructible est arrivé au bout de mes papilles !!!

En quelques mots comme en cent…. Jean-Luc, Merci !!!

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Commentaires
S
Salut,<br /> <br /> texte sympathique à lire. J'aime bien l'ordre des vins. On commence par le Languedoc et comme pour donner un sens à la soirée et retomber dans les fondamentaux on ouvre du Sipp, Coche, Dugat-Py (ah que c'est bon Dugat-Py !)<br /> <br /> stéphane
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