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28 mars 2012

Quelques Chianti Classico Riserva

Quelques Chianti Classico Riserva...

A la demande du Consorzio Vino Chianti Classico avec la collaboration de l’agence belge Vinopres, il a été demandé à quelques blogueurs belges d’évaluer 6 échantillons de Chianti Classico Riserva.

Si je ne peux qu’être honoré de la confiance qui m’est ainsi faite, qu’il soit tout aussi clair que les appréciations qui suivent sont émises en toute indépendance, cette dégustation n’ayant fait l’objet d’aucune opération financière.
A dire vrai, je trouve même l’exercice plutôt amusant, les bouteilles proposées ne pouvant faire l’objet d’aucune subjectivité à l’achat… et en plus, cela tombe bien, dans le cadre de Vintitaly, tous les regards sont portés sur la botte céleste.

Avant de passer à la dégustation proprement dite, un petit rappel sur les Chianti Classico Riserva qui font l’objet de  minimum 24 mois de maturation dont au moins 3 mois d’affinage en bouteille, ce qui correspond à peu près 12 mois supplémentaires d’élevage en fût. Pour le reste, toutes les règles de la DOCG Chianti Classico sont d’application.

Les vins qui suivent on fait l’objet d’une ouverture et d’une conservation à température ambiante (+- 17°C) pendant 3 heures avant leur service. Aucun carafage n’a été pratiqué.

« Vigneto Torre a destra » - Castello della Paneretta - 2006

01

Alc 13% ; Agriculture conventionnelle ; Loc : Monsanto (Val d’Elisa) ; DOCG

La robe est plus ou moins intense, elle marque des signes nets d’évolution. Au nez, le vin est assez neutre, plutôt poussiéreux, avec une forte impression de bois neuf et de boîte à cigare. A l’aération des notes plus avenantes de cerises à l’alcool sont perceptibles.
En bouche, si l’équilibre est réel, ce n’est pas dans le cadre d’une énorme intensité. L’acidité est assez réservée, le fruit en retrait, en fait on retrouve ces côtés poussiéreux du nez sur des tanins très secs. Si l’acidité est un peu plus marquée sur la finale pour la rafraichir, c’est le bois sec qu’il l’emporte et, cela, sur une longueur assez modeste. Vraiment pas ma tasse de thé !

Badia a Coltibuono - 2007

02

Alc 15% ; Agriculture bio ; Loc : Gaiole in Chianti ; DOCG

La robe est plus dense, plus jeune. Le nez est déjà bien plus marqué par le fruit en plus d’une belle complexité entre bois d’acacia, notes animales et légèrement tourbées. La bouche est bien équilibrée, plus fraiche, plus tendue avec une belle amplitude de fruit et une forte impression de structure. Ce serait vraiment très bien si cette structure ne tournait pas autant sur le relief tannique, très marqué et à la limite de l’asséchant, surtout qu’en finale l’impression de matière s’épuise alors que les tanins persistent. Un vin globalement positif, à réserver à la gastronomie mais dont je ne peux m’avancer sur la garde.

Vecchie Terre di Montefili - 2007

Alc 14% ; Agriculture bio ; Loc : Panzano in Chianti ; DOCG

03

On semble monter encore d’un grade sur la densité de la robe où on frise le rubis foncé, même si quelques signes d’évolution sont perceptibles sur le disque.
Le nez est très puissant, riche, plein de fruits noirs et rouge avec une grosse sensation gourmande. Le ressenti de l’élevage n’est  pas vraiment dominant. On perçoit aussi une volatile plus intense et, à l’aération, quelques cerises à l’alcool, sans pour autant avoir d’impression de solarité.
En bouche, l’acidité domine avec un fruit rouge légèrement suret et très croquant ainsi que des fruits noirs qui ensemble, donnent une belle impression de volume. Malgré le fait que les tanins sont encore ici fort en relief, l’impression de bel équilibre général est très nette. La finale, où on retrouve encore ces fruits bien frais est très intéressante ; quand les tanins s’intègreront complètement, on aura un vin superbe, mais c’est déjà, à ce stade, fort intéressant.

Valdellecorti - 2007

04

Alc 14% ; Agriculture en biodynamie ; Loc. Radda in Chianti ; DOCG

La robe est assez évoluée et le nez est bien moins intense que pour les 3 premiers vins, mais très vite la finesse s’impose avec un fruit rouge somptueux, de belles notes sanguines et une évidente sensation de maturité. Idem en bouche, ou le fruit frais s’impose avec beaucoup de souplesse, de finesse, alors que l’impression de structure est évidente. Les tanins sont eux aussi beaucoup plus polis, intégrés. Jamais le bois ne paraît excessif.
On retrouve tous ces plaisirs sur une longue finale. Un vin vraiment superbe que j’achèterais volontiers, pour peu qu’il se situe entre 15 et 25 euros.

“Vigna Casi” - Castello di Meleto - 2007

05

Alc 14% ;  Agriculture conventionnelle ; Loc : Gaiole in Chianti

Clairement la robe la plus dense, la plus profonde et la plus rubis des six vins ici présentés. Clairement aussi le nez le plus puissant avec un fruit rouge extrême, très mûr, presque surmuri. Par bonheur en bouche, l’acidité est bien présente par ce qu’elle est nécessaire pour supporter un tel extrait. Cela dit, on est très loin d’une austérité sans fruit, au contraire. Si le relief tannique est bien perceptible, c’est avec beaucoup d’intégration. Le fruit, lui reste d’une forte densité avec toujours cette impression se surmuri voire même légèrement sucré. Si la finale n’est pas la plus longue de la série, elle est très fraiche et surtout cette impression de matière musclée s’assagit pour plus de finesse. Un vin très gourmand et assez atypique des Chianti Riserva.

“Vigna la Prima” - Castello Vicchiomaggio - 2008

06

Alc 14,5%; Agriculture conventionnel le ; Greve in Chianti ; DOCG

La robe est de nouveau plus claire, plus évoluée même si on est sur un millésime plus structuré comme 2008. Le nez, par contre, explose de jeunesse de puissance avec des fruits noirs et rouges à nouveau frisant la surmaturité, un bois plus évident mais pas dérangeant et un peu de volatile. Ce nez très généreux va demander quelques mois supplémentaires pour s’assagir.
La bouche me laisse sur des sentiments partagés. D’un côté, il y a cette impression de surextraction de tanins encore assez abrupts et de notes solaires. De l’autre, il y a une fraicheur très droite, un côté sanguin comme je les adore dans les Sangiovese et une impression générale de velouté.
La longue finale veloutée et dense à la fois me fait penser que si toutes les composantes de ce vin fusionnent à souhait, il y a de la bombe qui s’annonce. Mais en l’état, c’est un peu trop jeune.

Finalement, même si j’avais quelques appréhensions, l’expérience s’avère intéressante, sûrement plus propice à la réflexion que dans un salon ouvert au public. Le niveau général des vins est plutôt intéressant, avec le plus souvent l’élevage qui ne joue pas trop des épaules, ce qui est appréciable.

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