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24 juillet 2012

VDVs 48 : Les vins en Série font leur cinéma

Les Vendredis du Vin « Brusseleirs »
présentent :

01
Dessin de Rémy Bousquet

VDV #48
Les Vins en Série font leur Cinéma

Elle se nomme devant la loi des hommes Sonia Lopez Caljeja mais, dans le Glouworld, nous, on la connaît désormais sous son pseudo Facebook « Sonia Dégustation » et à travers son très vivant blog « Vin de Presse ».  Après s’être fort bien prise au jeu avec des accords vins-mets, elle a décidé de reprendre le flambeau de la présidence des Vendredi s du Vin en nous permettant de garder notre rythme vendredilibatoire en cette période « estivale ».
Son thème, elle le signe à la pointe du clavier :

… Lors du dernier VdVs organisé sous la présidence de Patrick Böttcher, je me suis beaucoup amusée à faire concourir 2 chefs sur des accords vin-met. J’avais envie de poursuivre cette idée d’accord mais dans un autre domaine. Après avoir hésité (longuement) entre plusieurs possibilités, mon choix s’est porté sur la musique mais pas n’importe laquelle. …Ce sera donc une musique de film ou de série télévisée. Peu importe le genre ou la date de diffusion de cette musique, ce qui compte c’est l’univers qui l’entoure, l’émotion qu’elle vous procure et ce qu’elle vous donne envie de boire.
Donc tous à vos claviers, caméras, magnétophones pour nous dénicher des petites perles cinématographiques et viniques ! ...
 

02Dessin de Rémy Bousquet

N’en déplaise aux ronchons qui ont encore vu là un thème compliqué à gérer, nous chez les Brusseleirs, on s’est dit fastoche et on s’est dit que se limiter aux Séries TV serait sympa, les idées d’accord ne manquant pas, en fait….

Pour stimuler les idées de chacun, on s’est même foulés d’un bon gros vieux quizz de 115 extraits des thèmes de Séries Cultes…
La chose est écoutable
ici * et la liste des réponses dans le désordre ou plutôt dans l’ordre alphabétique est ici. Même avec la liste… dur… dur ! 

* 'tention...le chargement de la page-fichier musical peut prendre 2-3 minutes.... Pour éviter des soucis de droits, je ne la laisserai pas longtemps en ligne... mais tant que c'est présenr, le fichier est téléchargeable.... (enregistrer la cible sous...)

04

Dessin de Rémy Bousquet

Evidemment, et il fallait s’y attendre, si les accords Vins-Mets ou vice et versa sont souvent assez « premier degré » , il a fallu faire face aux trois degrés d’interprétation, je m’explique :

1er degré : Le lien évident, basique, souvent basé sur une équivalence de mots
2e degré : le lien en finesse, où un peu de réflexion est de mise
3e degré : personne ne comprend rien et pourquoi et c’est bien cela qui est marrant

Trêve de plaisanterie, l’occasion était donc bien belle de renouveler nos libations bruxelloises sur un thème sympathique, d’autant qu’il y avait lieu de festoyer aussi su l’année supplémentaire qu’avait acquis Brigitte, la véritable cheville (qu’elle a belle au demeurant) paparazza  de notre groupe d’œnophiles dégénérés notoires.

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Et on commence par un véritable coup de poker, le truc vraiment très couillu de très couillu au point que « Pour l’Amour du Risque » en était l’incontournable série de référence tant il est vrai qu’à l’énoncé de la bouteille, on aurait plutôt parié pour Six Feet Under, ou les plus optimistes, pour Urgences. C’est donc vrai qu’il en fallait des coccones pour débarquer avec un rosé 1996 « Rose de Reflet », VDP des Collines Rhodaniennes de François Villard….

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Et pourtant…. Bon c’est vrai que le nez est un peu bizarre, sur la crème de Cassis…. C’est vrai qu’en bouche on retrouve un autre sirop, celui de grenadine, mais il y a aussi des trucs plus complexes comme de l’orange amère, et surtout, il y a cette fraicheur stupéfiante qui réussit à donner et de l’équilibre, et du plaisir à ce vin. Vraiment étonnant….

Pour la bouteille suivante, on peut parler de « premier degré » dans l’accord, vu que son auteur a choisi le nom d’un film homonyme pour enfants pour illustrer le vin qu’il (enfin, surtout, elle) voulait mettre en avant :  Le Vin de Pays du Val de Loire « Les Trois Brigands » 2010 du domaine Belle-Vue, soit un chardonnay vinifié par Jérôme Bretaudeau (voir article de Maître Rapiteau).

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Au nez, c’est très frais et complètement floral, un véritable bouquet de fleurs blanches. En bouche, le léger manque de matière et d’acidité est compensé par une très intéressante salinité et toujours par cette aromatique très florale.

Pour la troisième boutanche, on aurait évidemment pu choisir la facilité et choisir un titre de Francis Veber en 1983, mais quittons très légèrement ce premier degré pour rester en « Séries » avec les incontournables Starsky et Hutch qui illustrent en fait parfaitement cette association jurassienne entre Philippe Bouvret et Fanfan Ganevat : Le Chardonnay Côtes du Jura 2010 « Les Compères ».

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Si comme pour les Brigands, on retrouve du floral au nez, on sent directement la puissance, avec des notes très gourmandes de miel et, vu la jeunesse de l’édifice, encore quelques traces d’élevage. La bouche se partage, s’équilibre entre deux axes, l’un solaire et gras, l’autre extrêmement frais, droit, avec de belles notes épicées sur la longue finale. Ultra-buvable, réjouissant et très prometteur !

Bon, là, il faut que j’assume mes âneries et j’avoue que j’ai hésité avant de le faire, cet accord, lô. Parce que, moi, je les aime drôlement bien, les dames Faller, surtout Catherine et Colette, Laurence se faisant moins présente…. Mais j’ai pas pu m’empêcher de faire le coup de Dynastie…. Maintenant, faut quand même admettre qu’au premier degré, avec l’arrivée du fils de Catherine aux consoles, on peut parler d’une véritable dynastie à Kaysersberg, non ?
Pour le reste, faut avouer qu’il en a bien de la classe, ce Riesling Grand Cru Schlossberg 2008 du Domaine Weinbach, pour aller avec la série en question….

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C’est vrai quoi, à la fin, 2008, c’est un superbe millésime, plein de matière, et cela un peu partout au royaume d’Alsace, donc ici aussi forcément. Et ce qui est bien avec la cuvée « classique », comprenez pas la Sainte-Catherine, c’est que pour moins cher, on a un vin plus sec, plus droit, plus tendu et surtout ou la minéralité étincelle ! Aromatiquement, aussi, il n’y a rien à dire, si les notes de jeunesse florales et citriques sont encore bien de la partie, les hydrocarbures nobles, signes d’évolution, pointent déjà du nez.
La finale est canon, tout en puissance…. Bref le sommet, la race, la puissance, dynastie, quoi….

Ensuite… d’une part, il y a « Petite Maison dans la Prairie », de l’autre il y a le Saint-Peray  2009 de les « Champs Libres »  des Sieurs René-Jean Dard et Hervé Souhaut, fauteurs de glou en Tain l’Hermitage et aussi auteurs du Lard de Choix. Non pas de mièvrerie sirupeuse made in Ingalls  dans ce pinard, pas de Nelly Olsson, non plus…. Voyez juste Prairie et Champs….  Comme quoi, quand on veut faire in ze first degree, il y a pas Mission Impossible….  

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Le vin, lui, se la joue très sur le caillou, sec et concentré en attaque, plus solaire en finale, ce qui apporte beaucoup de buvabilité, objectif souhaité et atteint. Quelques beaux amers et pas mal d’épice, aussi, dans cette finale…. Allez, une fois, on aime !

C’est la ville éternelle au temps où on rigolait bien qui a inspiré plus que visiblement la quille suivante, avec comme lien le gars qui aurait bien fait d’écouter sa femme plus que sa maîtresse et donc se méfier des Ides de Mars. Petit lien qui permet de balancer un énorme coup de chapeau à la série « Rome » de HBO qui a fameusement changé notre image de …. la ville éternelle au temps où on rigolait bien. Du coup, on imagine joyeusement les cuvées des légionnaires, des gladiateurs qui peuplent le vignoble méditerranéen.  Les alea brusseleirs se sont donc quant à eux jeté sur la cuvée « César » Côtes du Rhône Blanc 2010 de la Roche-Audran, à base de 60% de grenache blanc et de viognier pour le reste.

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Beaucoup de puissance annoncée, rien que par le nez plein de miel (Orgiiiies, nous voulons des orgiiiies), mais aussi de notes végétales de foin coupé. Comme c’est très frais au nez comme en bouche et que dans cette dernière, puissance du gras du miel, concentration et tension font bon ménage, on aurait pu dire chenin 2008. Et pour être honnête, si le présent rédacteur a adoré, certains ont reproché une certaine lourdeur solaire…. Alors, veni, bibi et pas toujours vici…. ? Maybi. Les arènes du goût des belges sont quelquefois caustiques… Sang et honneur, j’en ai bien peur….

Il y a de fortes probabilités que dans l’esprit « Série », on ait droit au coup du « Magnum ». Fortes, elles sont (et restez poli….). Dans le pannel de la haute probabilité, il y a aussi les Flintstones, donc les Pierre à Feu, donc la minéralité, la roche ardente, la pierre à fusil, le jus de caillou, enfin toutes ces joyeusetés qu’on peut trouver dans le fastueux royaume du Riesling et de ses autres petits copains de classe… et autant le dire, l’Emir du Bas-Rhin (situé au 20-21e siècle selon Saint-Olif) ne pouvait qu’en profiter pour décocher une quille de l’empire du roc. (non pas d’A. Bent). Et pour illustrer la superminéralité, rien de mieux qu’un Gewürztraminer Heissenberg 2008 de Monsieur Patrick Meyer.

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En plus des notes de pierre et de sel forcément présentes au rendez-vous de la bouche, c’est à un véritable festival de puissance et de droiture auquel on a droit ici, avec en plus, une élégance plus que notable surtout sur la belle finale aux amertumes captivantes. Et comme le nez signe bien plus la complexité (avec des tas de bons petits épices et de notes florales) plutôt que de partir sur un raisin de Corinthe variétal. Trop top, Monsieur Patrick…. Et on imagine, dans 5-6 ans…. Slurp !

Place aux Dames. Aux VDVs, des vigneronnes et pas vigneronnes, y en a…. des drôles, y en a aussi, très, même, souvent ! Et dans la catégorie « drôle » de vigneronne, la liste est longue et belle…. Comme Isabelle, Iris et toutes celles que je vais oublier et qui vont évidemment me le faire remarquer. Mais au panthéon de ces Drôles de Dames, il y en a une qu’il est difficile d’oublier, c’est Véronique Attard qui a inspiré cet accord avec son Coteaux du Languedoc rouge « Pic du Vissou » 2010 de son Mas Coris, à base de syrah et de grenache, respectivement à 60 et 40 %.

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La « Farah Fawcett des Cabrières » nous avait déjà montré que malgré la jeunesse de son domaine, elle savait y faire en générosité du fruit, il était évidemment intéressant de l’attendre au tournant avec sa cuvée où l’élevage en bois neuf a été favorisé et ce pendant un an de plus. Ouf…. diront les afficionados du jus, même si le lacté « moderne » du bois est bien là, l’ensemble est loin de manquer de complexité, d’équilibre et de fraicheur, avec une belle cerise pour le fruit. Vraiment mention très bien, même s’il serait judicieux d’attendre quelques années de plus.

On avait dit que les Flintstones allaient faire du dégât dans les charts vino-musicaux. Rien que chez nous, en vlà un second exemple avec le Saint Chinian « La Pierre Plantée » 2010 du domaine Les Eminades, où cinsault, grenache et syrah se partagent les parts du gâteau.

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Si la chose débute par un nez un poil réduit, c’est finalement le cassis et surtout la réglisse qui s’imposent avec pas mal de gourmandise. La bouche est plus serrée, ferme, avec des tanins un peu secs, sans manquer toutefois d’équilibre. Cette austérité ressentie est aussi principalement due au fait que la pierre est absolument incontournable en bouche, faisant largement honneur au nom de la cuvée. Et comme la finale sait se faire plus féminine, pour 9,50 euros, on aurait tendance a en redemander du Flintstones…. Yabadabadouuuuu

Autre hit pressenti, autre suggestion avérée, le cas suivant qui nous occupe est liée à la série « Friends » , tant il est vrai que la requête « Vin+Amis » su Google  donne 40,8 millions de résultats en 0,34 secondes alors que « Bart de Wever+gaufre » n’en donne que 17.800 en 0,39 secondes. C’est tout dire.
Pour ceux qui ignorent qui est le Bart en question, disons qu’il s’agit de notre abruti national à nous, en Belgique, à tel point qu’il n’a de désir que de faire sauter ce « national » qui lui sied pourtant si bien et dont la seule sympathie était d’aimer, comme Eva, …. les gaufres. Était, parce qu’un régime d’enfer l’a récemment privé de cette seule bonhommie, le faisant passer de Jabba de Hut à un vulgaire personnage sans intérêt, si ce n’est, hélas, celui que je viens de lui porter.
Donc, pour les amis du jour, on a fait sauter le goulot à un Vin de France « Les Amis de la Bouissière » du domaine éponyme tenu par Messieurs Gilles et Thierry Faravel à Gigondas et dont la forte proportion en merlot empêche l’AOC.

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Les frères Faravel en connaissent un bout en vin naturel et cette bien belle cuvée ne fait pas exception avec pleins de fruits noirs très juteux au pif et une bouche, où malgré la surmaturité et la concentration du fruit, la fraicheur apporte un superbe équilibre. Du super « glou » avec une finale qui complexifie l’ensemble avec des épices, du jus de viande et des tanins au relief assez marqué, sans excès toutefois.

Voici venir le temps de Tom Selleck avec un Magnum qui a fait office d’accord musical avec notre coup de cœur de notre petite réunion bibitive : Le Vin de Table de France « Comeyre » 2008 de l’Anglore, antre d’Eric Pfifferling, déjà souvent star de nos tablées.

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Quand on réussit à mélanger autant la classe, la finesse, la pureté et balancer un fruit aussi magique, y a qu’un mot, respect, et faut-il d’autres commentaires, en fait ? Si redire ce qui a été dit déjà souvent, c’est qu’une telle explosivité de gourmandise, ça appelle un magnum, obligatoirement !
Absolument in-con-tournable !

Dernier épisode du parcours en « Série », c’est avec Greg Pappy Boyington et ses Têtes Brûlées qu’on achève ce joyeux trip sério-vinique. Et forcément, dans le genre « forte tête », Didier Barral le « Caractère » de Lentheric ne pouvait que faire l’affaire !
Et, donc,  pour honorer cet ultime accord, la bouteille choisie fut le Faugères « Jadis » 2007 du domaine éponyme.

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Bien que dans un registre plus classique par rapport à l’Anglore, ce Faugères est une nouvelle véritable claque. Déjà au nez, un véritable poème de fine complexité : tabac, cassis, menthol, épices…. (et pourtant, il commence à se faire tard). En bouche, derrière une acidité vive, on retrouve une matière juteuse et gourmande, des tanins à la finesse d’école et surtout une très grosse impression minérale. Du grand art !

Et voili, et voilou…. Qu’elle était bonne cette idée la présidente « Sonia Dégustation » de nous faire nous réunir en juillet (pas habituel) pour vendrediviniser sur un thème aussi sympa que le cinoche et les séries TV, d’autant que le niveau de notre soirée dédiée à l’évènement était partulièrement haut !
Pour le reste, ce n’est pas sans un certain soulagement que ma moitié verra la page se tourner, elle qui prétend avec sa mauvaise foi légendaire qu’elle s’est farcie le thème de Starsky & Hutch au moins 100 fois en 3 semaines….Moi qui croyais ne pas avoir dépassé 87 écoutes, mixages compris…. Et puis, Starsky, c’est quand même moins stressant que Rintintin.

Donc…. Vivement encore une comme ça !

Et… bon annif, Bridget !

 

 

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Commentaires
E
Une fois de plus, vous avez mis la barre très très haut. Chapeau !
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M
Merci de vos hommages ! Z'en faites trop à mon avis mais ça touche quand même !
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M
Je n'en reviens pas ! Je suis abasourdi par tant de prouesses techniques, musicales et littéraires ! ça mérite un Oscar !
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T
Jubilatoire ! je reprendrais bien un peu de Tom Selleck et d'Anglore stp :)
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