Maxime Magnon
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Si l’appellation Corbières est vaste en superficie, elle me le semble aussi de plus en plus dans sa manière de cultiver la vigne et de vinifier. Et dans le genre « changement de cap » par rapport au Château de Mansenoble, j'en ai eu pour mon argent avec cette visite-çi |
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Dire que Maxime Magnon m’est inconnu serait un gros mensonge parce que, ses vins et lui ont été rencontrés déjà deux fois à Séclin (Lille) et que cela fait pas mal de temps que vignerons de la région et amateurs passionnés me confirment de leurs dires le fait que Maxime est en train de devenir un incontournable absolu pour ceux qui recherchent à la fois fraicheur, fruit exubérant, le tout allié à une culture bio totalement intégrée et un soufre minimalisé à la mise quand cela s’avère nécessaire. |
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C’est donc un fringant Maxime Magnon, pétillant de jeunesse qui nous reçoit, malgré un timing familial compliqué, avec beaucoup de gentillesse au chai situé à la sortie du village de Durban Corbières, près de la majorité de ses 8,5 ha de parcelles situés sur Corbières à la limite de l'appellation Fitou et l'appellation Vin de la Vallée de Paradis. Originaire de Bresse et après avoir fait ses classes chez Anselme Sélosse et Philippe Valette, ce bourguignon s'est installé il y a moins d'une dizaine d'année dans ce coin du bout du monde pour y réaliser son rêve de vigneron bio, inspiré avant tout de Léon Barral pour qui on lui sent une admiration immense. |
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On ouvre le feu avec le Corbières blanc « La Bégou » 2009 (le vin porte désormais l’AOC par rapport au millésime 2008) fait majoritairement de grenache gris et …qui s’avère une véritable bombe d’arômes floraux et de fruits alliant à la fois puissance et complexité. En bouche c’est la folie absolue : Maxime réussit à combiner une fraicheur énorme avec une acidité intense et maîtrisée à un fruit savoureux à souhait, le tout avec une salinité qui donne une classe pas possible à ce vin, d’autant plus qu’on est sur une merveille de précision. LE meilleur Corbières blanc bu à ce jour, un vin qui s’avère extrêmement dangereux pour menacer mes rieslings de cœur. Vous l’avez compris : pas énorme mais gigantesque vin ! Et tout cela à 12 euros. Avec le Corbières rouge Rozeta 2009, Maxime confirme son état de sorcier du fruit précis dans une boisson qui est clairement un VIN dans sa tension, sa structure et sa minéralité. Issu d’un terroir argilo-calcaire, ce vin est à la fois droit et gourmand, d’une fraicheur longueur fruitée qui pousse à boire et en reboire… et puis il y a toujours cette précision ! |
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Et puis que dire du Corbières rouge « Campagnès » 2009 ? Il faut imaginer le vin précédent avec plus de structure apportée par un carignan sur schistes plus présent dans l’assemblage, une vivacité encore plus intense et, en opposition à ce gain de profondeur, une générosité de fruit encore plus explosive, bien que toujours dans la précision. Tout cela fait tout simplement de ce vin un ATTENTAT TORCHABLE IRRESISTIBLE ! Pour montrer que je ne suis pas complètement subjectif ou payé par le lobby de la buvabilité extrême, je mettrai une petite réserve au Muscat moelleux qui termine la dégustation avec moins de 100 gr de résiduels (issus d’une microparcelle de 40 ares) qui mériteraient un peu plus de tension. Domaine Maxime Magnon A propos de la Cave d’Embres et Castelmaure... A quelques encablures de la cave de Maxime se trouve le petit village d’Embres et Castelmaure que des esprits avisés m’ont conseillé, principalement pour la cuvée « 3 », considérée comme le haut du panier de la présente coopérative. Autant le dire tout de suite, si tout semble ici bien présenté, avec un effort certain dans les étiquettes, je n’ai absolument rien trouvé de plaisant dans les quatre cuvées dégustées : La Pompadour 2008 et La « 3 » du même millésime, m’ont tout simplement écœuré par leur élevage, leurs tanins surmusclés, la moyenne qualité du fruit et surtout leur alcool pétaradant. Ou alors, ce qui est aussi possible, c’est que je n’ai rien compris... ou aurais-je encore été victime d’un effet de séquence ? A vous de juger. |