750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vins Libres
Vins Libres
Publicité
Newsletter
Archives
Vins Libres
20 mars 2012

Brunello di Montalcino

Brunello di Montalcino

Premier volet de ce périple italien de la fin de l’hiver 2012, voici quelques mots qui accompagnent une dégustation rondement menée avec le joyeux Club des Vieilles Copines à Bruxelles. Il parle de Brunello, de Brunello, et de Brunello… Andiamo !

20 

Histoire du Brunello

Si le vin est cultivé depuis la période étrusque dans le Val d’Orcia comme dans le reste de la Toscane, on ne peut pas en dire autant du Sangiovese Grosso, le cépage rouge  cultivé aujourd’hui à Montalcino.
Son implantation résulte, en fait, des études de Ferruccio Biondi-Santi qui a isolé en 1870 ce clone du Sangiovese et qui l’a planté dans ses vignobles en contrebas de la ville de Montalcino. Il avait remarqué que cette variété se distinguait de  sa souche mère par des grains plus petits, une meilleure résistance au phylloxera et au climat.
Très vite, il replanta tout son vignoble avec ce cépage. Un vin monocépage était né à Montalcino.
Ferruccio Biondi-Santi fut tout autant novateur à la cave où il modifia la ligne des vins légers de l’époque par des vins nettement plus structurés, prônant des élevages de quatre ans en fût de chêne.

Le premier Brunello di Montalcino du domaine Biondi-Santi fut officiellement vendu pour le millésime 1988. Il engendra une dynamique dans toute la ville et aux alentours, où désormais presque la totalité des vignerons choisirent la voie du Brunello.
En l’espace d’une centaine d’année, ce vin allait devenir le plus réputé d’Italie.

Les règles de production Du Brunello allaient être définitivement définies en 1967 avec la naissance du Consorzio del Vino Brunello di Montalcino. Ce n’est pas pour rien non plus qu’il fut le premier vin d’Italie à recevoir en 1980 la prestigieuse DOCG, Denominazione di Origina Controllatta et Garantita.

D’autres DOCG sont ensuite venues grossir les rangs des vignes de la ville et de ses alentours : Rosso di Montalcino, Moscadello di Montalcino et San’Antimo .

Ces dernières années, de nombreux scandales ont éclaboussé la noble appellation. S’il n’y a pas lieu de les occulter, surtout que des domaines très renommés furent impliqués, la qualité générale des vins, l’arrivée du bio et de la biodynamie et d’autres prises de conscience ont permis à la DOCG de garder ses lettres de noblesse.

16 

Aire de l’Appellation

L’aire de l’appellation toscane Brunello di Montalcino s’étend autour de la petite ville médiévale fortifiée de Montalcino  qui se situe à 40 km de Sienne, ville à laquelle elle est rattachée politiquement depuis le XVIe siècle.
Cette aire s’étend  sur une surface  pratiquement circulaire de 24.000 hectares avec la cité  fortifiée de Montalcino en son épicentre.  Les vignes occupent 15 % de cette superficie, plus particulièrement distribuées sur la face est de ce cercle, délimitées du Nord au Sud par les villages de Buonconvento, Torrenieri, Monte Amiata Scalo et Sant’Angelo Scalo.

19 

Règles de l’Appellation

Pout pouvoir réclamer la DOCG, il y a lieu à ce que les vins soient issus  pour toutes les étapes de l’aire de production du Consortium, à base de l’unique cépage Sangiovese grosso ou Brunello avec un rendement maximal de 40 hl/ha. Même l’embouteillement doit être pratiqué sur la zone de la DOCG.
Si la mise en vente ne peut être effectuée qu’à partir du mois de janvier de la 5e année qui suit les vendanges (millésime 2006 vendable à partir de janvier 2011), les vins doivent séjourner un minimum de 2 ans dans le bois ainsi qu’un minimum de 6 mois en bouteilles. Pour les Riserva, il y a lieu d’ajouter un an de plus en fût, et donc aussi une année de plus à la vente.
Le vin doit aussi répondre à des données analytiques minimales telles 12,5% d’alcool minimum ainsi, qu’à l’instar des autres DOCG, à des caractères organoleptiques qui s’accordent avec l’image du Sangiovese Grosso.

Sols et climat

Les sols qui accueillent le Brunello ont des structures assez variables. En bas de la colline, les sols sont relativement légers et lâches et une épaisse couche active. Plus on monte, plus les sols deviennent denses, avec des marnes qui alternent avec des éléments plus calcaires. En superficie les sols sont très caillouteux, quand, en raison de l’amincissement la couche active, la roche n’affleure pas.
L’irrégularité des pentes contribue comme à la variété des sols à la création de microcosmes et de micro-climats.

De par sa situation entre 40 km de la côte et 100 km des Apennins, en plus de la proximité, au Sud, du Mont Amiata, son climat est de type méditerranéen avec des influences continentales. Les étés sont secs, souvent orageux, la plupart des précipitations classiques ayant lieu à la fin du printemps et de l’automne. Les hivers sont froids, surtout au-dessus de 400 mètres où la neige et les gelées tardives sont quelquefois de mise, mais globalement, les gros évènements météorologiques sont rares du fait de la protection du Mont Amiata.

Pendant la phase végétative de la vigne, le climat est doux, solaire, cet ensoleillement permettant de belles maturation des grappes.

18 

Viticulture

La méthode plus répandue de la culture de vignes est la taille Guyot mais de plus en plus de vignerons font appels au Gobelet. Les travaux, comme les vendanges sont manuels.

Le Cépage Sangiovese Grosso

Le Sangiovese Grosso est également connu sous les noms de Sangiovese Gentile, Sangiovese Toscano, Sangiovese di Lamole, mais surtout Brunello à Montalcino et Prugnolo Gentile  à Montepulciano.

 17

Sa vigueur est moyenne, toutefois meilleure que celle du Sangiovese piccolo. Il aime également les sols calcaires caractéristiques du Chianti Classico, surtout, quand ils sont bien drainés. Il résiste bien aux maladies et aux parasites, et il a un bon rendement, mais moyennement constant. Il mûrit plus tôt que le Sangiovese piccolo, et donne des vins d'excellente qualité, aromatiques, bien structurés, avec du fruit et une bonne acidité. Son potentiel de vieillissement est bon, voire excellent.

La dégustation

Le but de la dégustation, comme il est de coutume sur le Forum LPV, était de regrouper des Brunello d’origine diverses apportés par les différents dégustateurs puis mis dans les mêmes conditions d’aération et de service, ce dernier se pratiquant à l’aveugle.
Les conditions d’aération sont les suivantes : les vins ont été ouverts vers 8H00, le matin de la dégustation, puis conservés droits, sans bouchon, à une température de 15-16°C. Le service est effectué à 18°C et l’ordre de service fut le suivant :

1.       Brunello di Montalcino 2006 - Cordella
2.       Brunello di Montalcino 2006 - Fattoria dei Barbi
3.       Brunello di Montalcino 2006 - Donatella Cinelli Colombini
4.       Brunello di Montalcino 2006 - Col d’Orcia
5.       Brunello di Montalcino 2006 - Podere La Vigna
6.       Brunello di Montalcino 2006 - Ciacci Piccolimini d’Aragona
7.       Brunello di Montalcino 2006 - Campi di Fonterenza
8.       Brunello di Montalcino 2006 - Poggio di Sotto
9.       Brunello di Montalcino 2005 - Pian dell’Orino
10.   Brunello di Montalcino 2004 - Baccio
11.   Brunello di Montalcino 2004 - Lisini
12.   Brunello di Montalcino 2004 - Fanti
13.   Brunello di Montalcino 2004 – Biondi Santi
14.   Brunello di Montalcino Riserva 2004 - Pian dell’Orino
15.   Brunello di Montalcino 1999 - La Poderina

 01

01. Brunello di Montalcino 2006 - Cordella

Situation : au NE de Montalcino (secteur de Torrinieri)
Sols : argilo-calcaire
Age des vignes : 13 ans
Altitude : 350 m
Rangs : 3800 à 4000 pieds/ ha
Agriculture : traditionnelle
Elevage : macérations en cuve inox, puis élevage en futs français et slavons et 6 mois d’affinement
Caractéristiques : Premier millésime du domaine (plantés entre 98 et 2000)
Prix estimé : 30 eur.
Web :
www.cordellavini.it

La robe est rubis avec quelques marques d’évolution. Le nez est puissant, corsé, solaire avec une forte impression de cerise compotée. En bouche, la présence d’une belle acidité équilibre assez bien les impressions solaires rencontrées au nez, globalement le fruit domaine mais avec une sucrosité un peu trop présente. Vu une matière assez diluée, la finale paraît assez courte, serrée sur l’acidité. Pas vraiment de quoi hurler au génie…

 02

02. Brunello di Montalcino 2006 - Fattoria dei Barbi

Situation : au SE de Montalcino à proximité de la ville
Sols : sables, galets et argiles
Age des vignes : 28 ans et plus
Altitude : 160 à 520 mètres
Rangs : non communiqué
Agriculture : traditionnelle
Elevage : 4 ans en futs et 4 mois en bouteille
Prix estimé : 41 eur.
Web :
www.fattoriadeibarbi.it

Si la robe est semblable au vin précédent, le nez est moins puissant, plus réservé mais aussi déjà plus complexe, plus fruité et floral (rose). L’attaque de bouche est nettement plus fraiche, plus droite ce qui équilibre bien les fruits rouges très présents et les tanins bien marqués. On a clairement plus de structure que pour le premier vin, plus de finesse et de classe aussi, mais sur la finale, on reste sur une légère impression de dilution, les tanins rendant l’édifice un peu sec.

 03

03. Brunello di Montalcino 2006 - Donatella Cinelli Colombini

Situation : au SE de Montalcino à proximité de Castelnuovo dell’Abate
Sols : argilo-sabloneux et argilo-calcaire
Age des vignes : vieilles vignes de plus de 30 ans
Altitude : non communiqué
Rangs : non communiqué
Agriculture : traditionnelle
Elevage : non communiqué
Caractéristiques : actuellement géré par 4 femmes
Prix estimé : 43 eur.
Web :
www.cinellicolombini.it

La robe paraît encore plus évoluée avec des notes déjà brunâtres un peu étonnantes pour 2006. Au nez, on ressent aussi une certaine évolution légèrement animale, fumée derrière beaucoup de fruit. L’impression de finesse domine globalement. En bouche, c’est l’acidité légèrement en retrait qui surprend, mais cela ne dessert pas tellement le vin qui s’inscrit clairement dans le velouté gourmand, les tanins souples renforçant l’impression de souplesse, d’élégance, bref, de féminité. La finale, bien plus longue que pour les deux premiers vins ne déroge en rien à ces impressions. Un vin de femme … pour les femmes ?

 04

04. Brunello di Montalcino 2006 - Col d’Orcia

Situation : au Sud de Montalcino à proximité de Sant’Angelo Scalo
Sols : argilo-caillouteux
Age des vignes : 30 ans
Altitude : 250 à 380 mètres
Rangs : 40 hl/ha
Agriculture : traditionnelle
Elevage : 3,5 ans en futs et 12 mois en bouteille
Prix estimé : 36 eur.
Web :
www.coldorcia.it

On revient ici à une robe plus jeune mais aussi à un nez plus violent, nettement plus solaire, boisé et non sans notes de réduction. Si la première impression est sur un équilibre assez frais, très vite le vin s’alourdit, écrasé par un extrait surdémesuré, qui avec le bois frise la sensation de vin sudiste clairement international. La finale s’avère un peu plus légère avec des tanins assez dominateurs. Je suis prêt à parier que pas mal de palais qui n’ont pas ma subjectivité apprécieront cela, surtout à table, personnellement, je reste sur une impression de…. supermarché, bien fait, bien travaillé, mais de supermarché… quand même.

 05

05. Brunello di Montalcino 2006 - Podere La Vigna

Situation : au NE de Montalcino à proximité de Torrenieri
Sols : argilo-calcaire
Age des vignes : non communiqué
Altitude : 320-340 mètres
Rangs : non communiqué
Agriculture : traditionnelle
Elevage : minimum deux ans en fût et minimum 6 mois en bouteilles
Prix estimé : 35 eur.
Web :
www.poderelavigna.it

La robe est classique pour le millésime, dense, rubis profond avec de rares notes évolutives sur le bord du disque. Le nez s’avère être une première « claque » de fraicheur, de netteté et de complexité. La bouche aussi est superbe, avec une acidité directrice toute italienne, un fruit superbe, juteux à souhait, mais aussi et enfin de la minéralité et de la profondeur, avec tout au long de la dégustation, une subtile sensation d’équilibre. La finale est énorme, élégante, tout en finesse et en fondu. Première rencontre avec ce vin qui me paraît incontournable d’emblée. La révélation de la soirée !

 06

06. Brunello di Montalcino 2006 - Ciacci Piccolimini d’Aragona

Situation : au SE de Montalcino à proximité de Castelnuovo dell’Abate (lieu-dit Molinello)
Sols : calcaro-sablo-limoneux
Age des vignes : non communiqué
Altitude : 240 à 360 mètres
Rangs : non communiqué
Agriculture : bio
Elevage : 36 mois en foudres de Slavonie puis au moins 8 mois en bouteilles
Prix estimé : 32 eur.
Web :
www.ciaccipiccolomini.com

Ce vin n’a pas grand-chose  à envier à son prédécesseur…  On retrouve en effet un nez très net, pur, frais, complexe, un peu plus puissant encore. Même chose en bouche qui tant en attaque qu’en finale délivre un superbe équilibre entre une matière très structurée, un fruit bien gourmand, une acidité classiquement marquée, avec, enfin une superbe intégration des tanins  et une élégance impressionnante. Qu’est-ce qui peut bien faire la différence avec le précédent ? Peut-être la structure de la matière, un poil plus austère, plus massive… mais c’est du détail. Un « grand » du Brunello qui est largement à la hauteur de sa réputation.

 07

07. Brunello di Montalcino 2006 - Campi di Fonterenza

Situation : au SE de Montalcino à proximité Castelnuovo dell’Abate
Sols : argilo-calcaire caillouteux
Age des vignes : 13 ans
Altitude : 420 mètres
Rangs : non communiqué
Agriculture :
biodynamie
Elevage :
47 mois en fûts de 1 an et plus, puis 6 mois en bouteille
Prix estimé : 53 eur.
Caractéristiques : élevage partiel sans soufre
Web :
www.fonterenza.it

Avec le 5e et le 6e vin, notre groupe pensait avoir déjà atteint un très très haut niveau de qualité…  Alors que faut-il donc dire ici…tout en oubliant pas que les vins étaient servis à l’aveugle ? Tout, absolument tout est dans ce vin. La robe est dense, encore très jeune, brillante même. Le nez est net, pur, puissant, très complexe à nouveau, partagé entre des sensations de fruit rouge jeune légèrement mentholé mais aussi des notes plus secondaires animales et pierreuses. MA-GNI-FI-QUE !
En bouche, seule la très légère note d’élevage empêche de déclarer la perfection absolue, et encore, c’est une question de goûts. L’acidité est parfaite ni trop imposante, ni trop en recul, les tanins sont subtils, terriblement fondus et souples. Et puis, il y a ce fruit obsédant de gourmandise et de puissance. La longueur est énorme, kilométrique, même, avec des tanins plus structurés mais superbement équilibrés par le fruit et la fraicheur. Ce vin est une pure merveille, il fait l’unanimité absolue du groupe… En découvrant l’étiquette, je ne peux pas m’empêcher de faire exploser ma joie, un peu comme si mon équipe venait de gagner la coupe du monde en marquant le 5-4 à 3 secondes du coup de sifflet final… Depuis que j’ai découvert ce domaine, cet été, je n’en ai eu que du plaisir, sans parler de la gentillesse et de la passion de Francesca, une des « Jumelles de Fonterenza ». Il est urgent de vous procurer ce trésor !
Juste encore pour en rajouter… sur les douze convives, onze ont placé ce vin premier et sa moyenne est de 18,6/20… moment rare… très rare !

 08 

08. Brunello di Montalcino 2006 - Poggio di Sotto

Situation : au SE de Montalcino entre Montalcino et Castelnuovo dell’Abate
Sols : argilo-calcaire
Age des vignes : 15 ans en moyenne
Altitude : 200 à 450 mètres
Rangs : 4200 pieds/ha
Agriculture :
bio
Elevage : 5 ans en foudre

Prix estimé : 100 eur.
Web :
www.poggiodisotto.com

Pour se remettre de tant de bonheur, le hasard de la dégustation nous sert un monstre, un des porte-étendards du bio sur Montalcino. Monstrueux aussi sur le prix qui atteint le niveau des Biondi Santi, aujourd’hui. Alors que dire…
La robe et le nez sont clairement plus évolués, les notes animales sont plus présentes, sans que le fruit rouge n’abandonne le terrain, on aurait tendance à dire ici aussi, classe et complexité mais la solarité douceâtre perçue empêche cette aromatique d’atteindre la pureté des deux vins précédents.
La bouche est énorme de puissance et de structure, presque violente, mais avec la fraicheur de l’acidité et les tanins très bien intégrés, on a un très bel équilibre qui est très persistant surtout sur la finale très longue. On reste clairement sur un très grand vin, peut-être un peu trop puissant actuellement, donc, peut-être trop jeune, malgré la robe qui donnait des signes d’évolution. A revoir, sans nul doute !

  10

09. Brunello di Montalcino 2005 - Pian dell’Orino  

Situation : lieu-dit Pian dell’Orino au SE et à proximité de Montalcino
Sols : argilo-calcaire
Age des vignes : 9 à 32 ans
Altitude : 330-470 mètres
Rangs : 27 hl/ha
Agriculture : biodynamie

Elevage : 37 mois en barriques de Slavonie puis en bouteille
Prix estimé : 50 eur.
Caractéristiques : vinifications sans soufre
Web :
www.piandellorino.com

Bref passage par 2005 avec ce neuvième vin. Ce millésime est moins corpulent que les 2004 et 2006, grosses réussites de l’appellation, ce qui se ressent souvent par une solarité plus importante.
La robe est encore jeune et le nez est énorme, puissant, complexe, assez évolué quant à lui, avec des notes animales, torréfiées et pierreuses. A ce stade, c’est parfait. Ensuite… il y a encore tout pour plaire, une belle acidité, des tanins présents mais bien intégrés, un fruit gourmand, de la finesse et même une belle longueur… alors, késako ? Et bien,… il y a du sucre ma bonne dame, un sucre trop présent qui touche un peu trop à l’équilibre et qui modère le plaisir.

09 

10. Brunello di Montalcino 2004 - Baccio

Situation : non communiqué
Sols : non communiqué
Age des vignes : non communiqué
Altitude : non communiqué
Rangs : non communiqué
Agriculture : traditionnelle

Elevage : 4 ans en futs et 4 mois en bouteille
Prix estimé : 32 eur.
Caractéristiques : Propriétaires sur le Chianti : Chiantigiane
Web :
www.chiantigiane.it

Vin compliqué…. Déjà la robe paraît trouble… et puis, il y a le nez, d’abord très, trop réduit. Avec la patience et l’agitation, c’est plus complexe, animal, chocolaté, mais une nouvelle évolution part très fort du côté du soleil.
En bouche, c’est très déstructuré, amer, tannique, sucré… et où se trouve l’acidité…. « non lo so ». Quelques bons points, tout de même… une longueur assez conséquente, des épices intéressants.
A réserver aux non-diabétiques. Au fait, ayant été de trouver la moindre information réelle sur ce Brunello, je suis intéressé à tout renseignement complémentaire.

 11 

11. Brunello di Montalcino 2004 - Lisini

Situation : Sant’Angelo in Colle au Sud de Montalcino
Sols : calcaire
Age des vignes : non communiqué
Altitude : 300 à 350 mètres
Rangs : 5 400 pieds/ha
Agriculture : traditionnelle

Elevage : 36 mois en fûts de chêne de Slavonie suivi de min. 6 à 8 mois en bouteilles
Prix estimé : 40 eur.
Web :
www.lisini.com

La robe marque des signes d’évolution sans excès. Le nez est intéressant, fin entre fruit et chocolat. La pointe solaire rencontrée sur les autres 2004 est présente à nouveau mais plus modérément. La bouche est bien plus classique, équilibrée avec une belle acidité directrice. On retrouve vraiment pour la première fois ce côté sanguin, charnu que montrent pas mal de Sangiovese dans le chianti. Si le sucre est légèrement présent, la rondeur qu’il apporte n’est pas inutile pour contrebalancer des tanins très structurés et austères. La finale est très longue, fraiche et épicée et structurée. Calirement le premier 2004 qui a de la tenue !

 12 

12. Brunello di Montalcino 2004 - Fanti

Situation : Castelnuovo dell’Abate au Sud-Est de Montalcino
Sols : schistes et argiles
Age des vignes : non communiqué
Altitude : 150 à 300 mètres
Rangs : non communiqué
Agriculture : traditionnelle

Elevage : 12 mois en barriques (50% neufs) et 12 mois en foudres, puis le reste en boutteilles
Prix estimé : 40 eur.
Web :
www.fantisanfilippo.com

On monte encore d’un cran avec ce domaine « classique » de l’appellation. En effet, si le côté solaire est à nouveau légèrement présent, l’impression de netteté domine. Les fruits noirs et rouges sont aussi très présents. En bouche, l’équilibre fonctionne bien entre l’acidité, les tanins robustes, le fruit (assez fraise écrasée) et le côté sanguin, charnu. La longueur est très intéressante, un peu plus austère que le milieu de bouche, ce qui apporte finalement de la profondeur et de la classe. Un brunello « type », idéal didactiquement et drôlement bien taillé pour la gastronomie.

 13 

13. Brunello di Montalcino 2004 – Biondi Santi

Situation : à proximité de Montalcino au Sud-Est
Sols : Sols divers très caillouteux dont les plus qualitatifs sont riches en marnes
Age des vignes : 10 à 25 ans
Altitude : 300-500 mètres
Agriculture : traditionnelle

Elevage : 3 années en futs de chêne de Slavonie puis le reste en bouteilles
Prix estimé : 95 eur.
Caractéristiques : 1er vin historique de la DOCG Brunello di Montalcino
Web :
www.biondisanti.it

Pouvait-on vraiment se passer de ce vin dans le cadre de cette dégustation… rien que par son poids historique, je ne le pense pas, reste le poids du portefeuille qui se sent allégé soudainement…
La robe est rubis foncé, encore assez jeune.  Le nez est fin et austère au premier jet, terriblement floral ensuite avec  de la gentiane, du lys. Des notes torréfiées et épicées viennent augmenter sa complexité. En bouche l’acidité est énorme et perturbe pas mal. C’est un peu dommage, surtout pour les palais sensibles, parce que derrière se cache un vin fin, aérien, presque torchable. La finale est-elle aussi marquée par l’acidité mais aussi par cette sensation de grandiose finesse. A revoir… si les finances le permettent !

 14 

14. Brunello di Montalcino Riserva 2004 - Pian dell’Orino

Situation : lieu-dit Pian dell’Orino au SE et à proximité de Montalcino
Sols : argilo-calcaire
Age des vignes : 12 ans
Altitude : 390 mètres
Rangs : 29 hl/ha
Agriculture : biodynamie

Elevage : 47 mois en barriques de Slavonie puis le reste en bouteille
Prix estimé : 75 eur.
Caractéristiques : vinifications sans soufre
Web :
www.piandellorino.com

Un  peu comme le 2005 du même domaine goûté précédemment, le nez de ce vin oscille entre notes réduites et solaires, le boisé très boîte à cigare typique des Riserva en plus. La bouche est équilibrée, très fraiche, fine et buvable, mais elle semble manquer de matière et surtout, elle est perturbée par ce sucre qui a accompagné tous les 2004 ou presque de la dégustation. Cela reste tout de même un très beau vin.

 15 

15. Brunello di Montalcino 1999 - La Poderina

Situation : au SE entre Montalcino et Castelnuovo dell’Abate
Sols : argilo-calcaires
Altitude : 350 mètres
Rangs : 3300 pieds / ha
Agriculture : traditionnelle

Elevage : 24 mois en barriques françaises ou en fûts de Slavonie puis au moins 12 mois en bouteilles
Prix estimé : 55 eur.
 Web :
www.saiagricola.it

Vous avez dit « brun » comme « Brunello »…. La voilà la couleur que tant de dégustateurs ont mentionné au fil des années. Il faut donc de la patience pour qu’elle s’installe.  Le nez d’abord fermé, sérieux, s’ouvre doucement sur des arômes évolués de cacao, de chair giboyeuses, de sous-bois, de truffe et de notes florales. C’est très joli, très classieux.
La bouche est superbe de fraicheur avec un fruit rouge acidulé encore très présent lui aussi, des tanins complétement intégrés, fondus, ce qui confère une buvabilité presque inattendue.
La longueur est vraiment très importante, pleine de classe, de finesse et de « torchabilité ». Un vrai petit bijou qui fait regretter de ne pas avoir eu plus de vieux millésimes.

Appréciations générales et conclusions

Globalement cette approche du Brunello montre un degré de satisfaction assez généralement élevé voire plus, souvent très unanime, alors que le groupe était assez hétéroclite au départ pour ce qui est de la pratique de ce genre de vin.

Ensuite, il paraît difficile de dégager quelque chose de très cohérent de cette dégustation. Quand les vins étaient très bien faits, ils dégageaient en 2004 une puissance et une classe inouïe, tout en s’avérant assez nordiques. Le trio magique « Podere La Vigna, Ciacci Piccolimini d’Aragona et surtout Campi di Fonterenza » représente un rare exemple d’une séquence sans défauts et cohérente quant à elle. Mais dès que l’on passe à un autre millésime on change de cap. Si la classe et souvent la grande finesse sont toujours de la partie en 2005 et en 2004, les notes solaires viennent clairement modérer le tableau, alors qu’on aurait pu, avec 2004, s’attendre au contraire.
Aromatiquement surtout, c’est très complexe mais on a du mal à trouver une logique. Mais n’est-ce finalement pas logique, vu la diversité des terroirs et la variabilité souvent très conséquente des méthodes de viticulture et/ou d’élevage, le poids de l’homme s’avérant prépondérant.
Une chose paraît certaine, les plus grands de ces vins paraissent taillés, comme le Poggio di Sotto, pour une garde énorme.
Une autre certitude, c’est que la soirée a été un nouvel enseignement qu’en termes de certitudes, le vin est une science des plus inexactes !

Santé ! Salute ! 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Excellent travail de fond !
Répondre
Publicité