Nebbiolo !!!!
Nebbiolo !!!
Souvent considéré comme la perle des cépages italiens, le Nebbiolo est probablement aussi un des cépages les plus sournois, des plus difficiles à cultiver avec, entre autres, ses rendements souvent faibles et sa précocité qui l’expose aux gelées des montagnes où il s’acclimate le mieux. Faudra-t-il donc s’étonner que ses prix soient souvent terriblement élevés (par rapport au reste de l’Italie), Heureusement, la plupart des domaines piémontais ou lombards ont tenu à conserver une âme commerciale d’artisans vrais et très peu versent dans les tentations boursico-bordelaises ou autres expériences supertoscanes. Cela n’empêche que, chez les meilleurs, il s’exprimera en fonction du désir du vigneron extrêmement classique et bodybuildé comme chez Conterno, Scavino ou La Spinetta, distingués et stricts comme chez Gaja, Sandrone, Sottimano ou Voerzio, ou encore soyeux et gourmands chez les plus « naturalistes » comme Roagna, Rinaldi, Mascarello ou autre Cappellano. Bref, tous les ingrédients réunis pour stimuler le club LPV-Brabant Wallon de s’attaquer de front à ce cépage, sans tenter d’éviter toute forme de controverse.
Revenons d’abord à ce cépage bien plus méconnu qu’il ne le semble….
Le Nebbiolo
On trouve les premières traces du cépage dans des écrits du 14esiècle sous le nom de Nubiola, un vin de garde puissant, structuré et vineux dans la région d’Asti en Piémont. Mais il faut vraiment attendre le 19e siècle pour voir le cépage acquérir lentement sa renommée actuelle et que les régions des Langhe, d’Aoste, de Vercelli et de Valtellina en fassent leur porte-étendard. Parallèlement, il se fera plus rare dans la zone comprise entre Asti et Monferrato, soit, l’Est du Piémont. Suite à l’invasion du phylloxera et le développement de la technologie, beaucoup de vignerons ont préféré abandonner le Nebbiolo au profit du Barbera, nettement plus productif, et en fait, moins de 10% du vignoble piémontais et lombard, soit, une superficie totale, toutes régions confondues qui ne dépasse pas 200 hectares.
Les grappes de Nebbiolo sont de taille assez moyenne, compactes et ses fruits possèdent une pellicule fine, intensément colorée avec des notes rouge violacé très prononcées. A la maturité, la coloration des grappes s’intensifie encore pour donner un noir profond avec des notes bleutées. A la maturité, toujours, sa chair est juteuse, assez acide et plutôt bien sucrée.
Le Nebbiolo tient son nom de la couleur bleu-gris qu’il offre sa pruine abondante au moment des vendanges, pruine dont la couleur rappelle les brumes (nebbia) qui sont très fréquentes en Piémont. Proche ampélographiquement de la Freisa, le Nebbiolo n’est pas unique, il a même tendance à muter assez facilement et on estime à une quarantaine le nombre de clones actuellement les plus fréquents avec comme plus connus, le Lampia (le plus régulier), le Michet (qui serait très qualitatif) et le Rosé (le plus parfumé). Cette faculté à muter intéresse très fort les universités dont celles de Turin et de Milan qui cherchent en permanence d’obtenir un clone idéal…. Inutile de tenter de changer les hommes….
Précoce au débourrement, le nebbiolo raffole des hauteurs et particulièrement des expositions Sud, Sud-Ouest. Il affectionne les étés doux et ensoleillés, craint le gel et l’humidité, un excès de brouillards pendant la fleur pourrait lui être très nuisible. C’est une des raisons pour lesquelles il est planté favorablement en hauteurs, à l’abri des brumes de la plaine. Son cycle végétatif est long et les vendanges sont souvent programmées en octobre. S’il s’acclimate particulièrement bien aux sols argilo-calcaires très fréquents en Piémont, il ne perdra cependant pas trop d’expression sur des terres plus limoneuses ou sablonneuses alors que des sols granitiques (plus classiques en Valtelina) modifient profondément son expression. C’est sur des pieds plus âgés, à faible rendement qu’il atteindra sa structure optimale, une structure ou acidité et tannins prononcés sont une marque de fabrique. Ses taux d’alcool sont eux aussi assez élevés, proches des 14- 14,5°, malgré la fraicheur de ses régions d’implantations. S’il paraît rude et austère dans sa jeunesse, surtout chez ceux qui aiment à surextraire ou à proposer un maximum de bois, le nebbiolo devient particulièrement captivant avec les années, sa capacité de garde étant une des plus grandes d’Italie.
Même s’il peut atteindre des niveaux de finesse inouïs, il reste souvent corsé et puissant, et rarement le Nebbiolo se veut donner des vins de pure dégustation ; en fait, il a toujours été le prince des compléments indissociables de la gastronomie, à l’instar des autres cépages du Nord de l’Italie, comme la Barbera. Faut-il s’en étonner vraiment, alors que c’est bien autour de Turin que se situe aujourd’hui l’intelligentia de la gastronomie italienne, à commencer par le mouvement Slow Food qui en a fait sa capitale universitaire.
On retrouve le Nebbiolo dans des appellations reines comme Barolo et Barbaresco, mais aussi dans celles moins réputées mais qui font de plus en plus parler d’elles comme en Piémont, Gattinara, Langhe, Canavese, Roerio, Nebbiolo d’Alba ou Sforzato di Valtellina en Lombardie, sans oublier qu’il représente 25% de l’encépagement de la Vallée d’Aoste.
Dégustation
Les bouteilles ont été ouvertes le matin de la dégustation, puis tenues droites, aérées à une température entre 16 et 18 °C, ce qui est aussi leur température de service. Ils ont été servis à l’aveugle à la même température dans l’ordre suivant :
1. Ar. Pe. Pe. - Valtellina Superiore "Sassella Stella Retica Riserva" 2006
2. Ar. Pe. Pe. - Valtellina Superiore "Sassella Rocce Rosse" 2001
3. Bartolo Mascarello - Langhe Nebbiolo 2010
4. Parusso - Langhe Nebbiolo 2010
5. Rinaldi - Langhe Nebbiolo 2010
6. La Spinetta - Langhe Nebbiolo "Vigneto Starderi" 2010
7. Travaglini - Gattinara Riserva 2006
8. Piero Busso - Barbaresco "Borgese" 2007
9. Roagna - Barbaresco "Pajé" 2004
10. Giuseppe Mascarello - Barolo "Monprivato" 2008
11. Brovia - Barolo "Rocche dei Brovia" 2007
12. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Rupestris” 2007
13. Rinaldi - Barolo “Brunate Le Coste” 2008
14. Rinaldi - Barolo “Cannubi San Lorenzo” 2008
15. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Franco” 2007
16. Bartolo Mascarello - Barolo "Cannubi" 2006
17. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Rupestris” 2005
18. Brovia - Barolo "Rocche dei Brovia" 2004
19. Roagna - Barolo “Vigna Rionda” 2004
20. Monti - Barolo "Bussia" 2001
1. Ar. Pe. Pe. - Valtellina Superiore "Sassella Stella Retica Riserva" 2006
On démarre sur un nez un peu imprécis, un poil dérangeant, assez fermé, en fait, mais avec le temps de l’aération il finit par livrer de beaux fruits rouges. La bouche est nettement plus intéressante, fraîche, tendue même mais précise. On ne ressentait d’ailleurs pas de volatile au nez. Le fruit est aussi bien plus expressif. Si ce n’est pas ultra-long, la buvabilité, elle est au rendez-vous. Pour ceux qui ne connaissent pas ce domaine lombard, sachez qu’il est lié à la mouvance « vins naturels d’Italie », plus pour son travail artisanal que par l’utilisation stricte de matériel « bio ». le domaine est aussi connu pour ses parcelles soit sur des pentes granitiques terriblement abruptes qui rendent tout travail mécanique presque impossible.
2. Ar. Pe. Pe. - Valtellina Superiore "Sassella Rocce Rosse" 2001
Par rapport à la première cuvée, on a ici un nez bien plus fruité, bien plus directement accessible, plus gourmand aussi mais plus alcooleux. En bouche, le vin est très mûr, puissant, structuré, avec fruit plus évolué qu’au nez, plus masqué par des notes animales de venaison. La longueur est aussi de la partie. En fait, ce serait vraiment intéressant s’il n’y avait pas des tanins sur-structurant et un peu asséchants ! Plus dans la puissance que dans la grâce, quelquefois au bord de l’imprécision, mais se débrouillerait certainement mieux sur une belle pièce de viande bien sauvage !
3. Bartolo Mascarello - Langhe Nebbiolo 2010
D’emblée un peu réservé, le nez se complexifie très vite avec des notes florales, du bouillon et quelques touches pierreuses. Mais c’est surtout le fruit gourmand qui s’impose avec une identité « nature » très affirmée. Malgré des tanins jeunes et puissants (on est, pour rappel, sur du nebbiolo), le vin présente un équilibre extrêmement plaisant avec une acidité parfaite, pure et surtout cette gourmandise de fruit. Quand un vin comme cela parvient à combiner longueur, structure et énorme buvabilité, on dit : Que c'est bon !
4. Parusso - Langhe Nebbiolo 2010
Changement de cap à 180° et j’en vois déjà qui vont crier à la caricature, mais désolé, moi, très personnellement et je dis bien très personnellement, j’en ras les fesses qu’on basarde un cépage aussi classe en le transformant en cocktail bois, lait, vanille…. Tout cela sous le fallacieux prétexte que 95% de la planète vin en redemande, alors qu’un bâton de réglisse chez votre apothicaire vous coûtera 10 centimes. J’avoue volontiers que certains vins natures pleins de bretts dézinguent le terroir, mais ici, c’est quoi ? De l’épuration technique, moi, je dis. Et la bouche ? Et bien, on sent qu’il y a de la matière, du fruit, une fraicheur évidente, mais qui fait partir tout ce beau monde en couilles ? Devinez… Bref : lacté, serré, astringent. (vais encore me faire des potes).
5. Rinaldi - Langhe Nebbiolo 2010
Oui, je vais encore me faire des potes….. Mais comment ne pas se taire alors qu’il suffit de faire…. comme Peppé Rinaldi, le gars qui représente avec ses vins ma plus grande menace de trahison de l’Alsace ! Oui, le nez est splendide, complexe, malgré sa jeunesse avec des notes de garrigue, de menthol, d’eucalyptus…. Et puis il y a ces fruits frais qui poussent à dévorer. Et non, M’sieur Bettane, pas un gluon de déviance ! (bien que j’admette faire un peu de défiance).
Si le nez est splendide, pour un vin d’entrée de gamme, la bouche est sublime, à la fois fraiche et tout en rondeur, avec cette douce suavité classieuse si caractéristique du domaine, sa buvabilité énorme, tout en conservant une structure tannique évidente presque rustique, même. C’est même ou aussi, très long. Mince, c’est vide…
6. La Spinetta - Langhe Nebbiolo "Vigneto Starderi" 2010
Avec cette Spinetta, on joue clairement dans la cour internationale à la Parusso. Mais… il y a ici, un travail bien plus abouti, bien plus précis, à des années lumières de foutage de gueule en scierie. Que ce soit au nez ou en bouche, il y a de la fraicheur, il y a de la matière, il y a du fruit, il y a du sang et de l’animalité, il y a de la longueur. 95% de la planète Vinum adorera, Bettane, sûrement et ils n’auront probablement pas tort… mais quelle merveille aurait pu être ce vin sans ce bois, c’est cela, ma vraie question.
7. Travaglini - Gattinara Riserva 2006
On revient sur un vin plus classique avec un nez très juteux, plus naturel, où fruits rouges et noirs dominent sans pour autant procurer une sensation de grande complexité. La bouche est belle, équilibrée, très nebbiolo avec son duo acidité/tanins très affirmé, plus complexe qu’au nez avec un fruit présent mais moins soutenu et une très belle longueur. Pas mal du tout… et pourtant, je ne suis pas transporté pour autant.
8. Piero Busso - Barbaresco "Borgese" 2007
D’abord fermé, le nez s’affine ensuite pour aller sur un joli fruit avant de de partir sur des notes plus solaires sans que l’on pense pour autant à de l’alcool. pPour rappel, on est jamais en dessous de 13,5° et on est le plus souvent à 14-14,5° avec les nebbioli). La bouche est très intéressante, fine, équilibrée, précise, pure avec des tanins très softs qui donnent une très grosse buvabilité à l’édifice. C’est juste un poil… court, mais dans le registre « qui se boit tout seul », c’est parfait.
9. Roagna - Barbaresco "Pajé" 2004
D’un côté, il y a ce nez, très réduit avec du cou et du chou. Il faut attendre longtemps, en aérant et en réaérant que la chose se livre autrement. Mais plus cette réduction au choux se dissipe, plus on sent une grande classe qui attend de surgir. Le contraste est aussi évident en bouche où l’on ressent d’une part ce style très classique, très artisanal, presque bourrin avec des tanins très structurés, une matière serrée… et d’autre part une précision indéniable avec une fraicheur diamantaire, des notes sanguines qui parlent de classe, et surtout une des plus grosses sensations de minéralité, de terre depuis le début de cette dégustation. La longueur est claire, ce vin a un potentiel énorme mais il doit encore s’affiner. Avec un carafage et une belle pièce de Simmental, je suis persuadé qu’on aurait atteint des sommets.
10. Giuseppe Mascarello - Barolo "Monprivato" 2008
Si votre style de vin est l’école « La Spinetta », que les vins parkérisés sont votre branlette gustative, passez à la case suivante. Sinon, restez, installez-vous, mettez-vous à l’aise et… rêvez. Parce que ce vin est une des choses les plus oniriques qui soient. Comment un cépage finalement assez rustique, sur un millésime encore jeune pour un Barolo, peut donner une merveille de soie pareille, je n’ai aucune explication, sauf celle de sombrer dans ce jus, de caresser cette finesse invraisemblable, de me brûler la rétine sous l’éclat de cette fraicheur, d’avoir l’impression de me lover avec une déesse de sensualité, alors que c’est clairement un vin, même avec des tanins structurés, que je bois. Quelle classe, quelle longueur…. Quelle…. Le plus grand vin italien à m’avoir, à ce jour donné, autant d’émotion. MA drogue, definitely. Purée, je viens de faire l’amour avec un pinard !
11. Brovia - Barolo "Rocche dei Brovia" 2007
Evidemment, il ne peut qu’y avoir un effet de séquence, c’est impossible autrement. Surtout si l’on passe de Botticelli à Guernica, mais Guernica, quand même. Plus racé, plus animal, assez sudiste, très parfumé, dans le sens bouquet du terme, plus gourmand, aussi. La bouche est plus serrée mais plus énorme aussi, tendue comme un arc, sanglante en milieu de bouche, plus sur la dentelle en finale. Très mûre aussi, très grenache, diront certains, avec un côté Châteauneuf évident. Bien plus austère que le précédent, retour sur terre, dans la terre, et surtout un modèle pour la gastronomie. Très très grand vin, en fait.
12. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Rupestris” 2007
Passage à un nez en puissance qui réussit malgré tout à conserver de la finesse malgré un gros fruité, un boisé affirmé et des notes solaires évidentes, probablement à cause de la fraicheur qu’il dégage. La bouche est énorme, sérieuse, en totale adéquation avec le cépage. On ne joue pas ici, on livre les choses comme elles sont, de la vigne au verre, surtout ne pas cérébraliser. Malgré la solarité et les tanins épicés, cela reste profond, gras, suave même à certains moments, tellement italien, en fait. Classe et longueur parachèvent l’édifice. Encore un autre style, encore un superbe vin.
13. Rinaldi - Barolo “Brunate Le Coste” 2008
Prenez le nebbiolo d’entrée de gamme, ajoutez-lui un vrai « terroir » et bardaf, c’est l’embardée… Nez fantastique, complexe, minéral, oui, minéral, dans le sens qu’il y a cette noble austérité qui n’est pas que du fruit, loin de là. La bouche est d’une classe énorme, dans la précision, la dentelle, la fraicheur, le fruit, la minéralité, la buvabilité, patine énorme, vin exceptionnel et pourtant loin d’être un des plus chers. Vous DEVEZ un jour gouter cela. Incontournable Peppe, t’as TOUT pigé !
14. Rinaldi - Barolo “Cannubi San Lorenzo” 2008
Par rapport à son cousin, le nez offre encore plus de finesse avec un soupçon de torréfaction et de sous-bois qui viennent s’ajouter à l’édifice. La bouche, si elle garde de la fraicheur et de la finesse est plus chaude, plus lourde, surtout à l’attaque. Mais ensuite, le vin se minéralise littéralement, il atteint une profondeur fantastique, porté par une longueur époustouflante. Plus Carignan, plus Roussillon que le vin précédent, mais splendide quand même. Après Aldo, c’est Peppe…. la classe !
15. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Franco” 2007
Retour au style « Cappellano » avec un nez plus animal, plus réduit, un peu de bois et un fruit présent. Moins fin aussi que les vins de Rinaldi, mais de nouveau, cette façon de dire cash « vous voulez un nebbiolo franc de pied sur un grand terroir », c’est ici. No games. La bouche, malgré des tanins très affirmés ne manque pas d’aérien, de fruit, à nouveau avec une pointe de suavité, mais c’est surtout la structure qui parle et comme la fraicheur et la classe sont clairement là, on tient peut-être ici un trésor absolu…. dans 50 ans ! Vais en racheter pour mes petits, petits, petits…..fillots, parce qu’Audouze et moi, dans 50 ans…
16. Bartolo Mascarello - Barolo "Cannubi" 2006
Dans le même style que Cappellano, il y a ce Mascarello. Et je crois savoir pourquoi mon ami Michele du Caffè al Dente me l’a vendu. Il a voulu me faire plaisir en offrant un trésor, une quille qui a plus de matière concentrée que l’univers avant le Big Bang au point qu’on se demande comment c’est liquide. Tout y est à l’exposant, mais absolument, totalement jamais bodybuildé. Ça me fait littéralement penser aux textures que devaient avoir, dans leur jeunesse, des grands Bordeaux à l’ancienne, comme ce Lynch-Bages 1970. Terriblement austère et fermé au nez, terriblement profond aussi, terriblement tannique encore actuellement, la maitrise et la classe embarquées crient à tout vent « Attendre », parce qu’on est devant un colosse.
17. Augusto Cappellano - Barolo “Pié Rupestris” 2005
Bizarre… Pas vraiment Cappellano et pourtant, c’est Cappellano. Effet millésime ? Probable, parce que le nez puissant, cash laisse ici la place à un gros fruit solaire, presque "sur" solaire. Même registre en bouche où l’heureuse acidité et la suavité sauvent le vin de la lourdeur solaire, gardant ainsi le vin sur les rails du jus. Moins précis, plus difficile à appréhender, surtout sur les tanins. Pour une fois, ce soir, sur ces fabuleux Barolos,… j’ai un peu de mal.
18. Brovia - Barolo "Rocche dei Brovia" 2004
Allez hop, retour aux vraies affaires avec un nez qui parle et fait parler : épicé, plein de garrigue, du fruit, des sous-bois, en fait, ça va dans tous les sens, mais toujours avec classe, retenue, jamais dans le bizarre. Sublime, quoi. Côté bouche, si on veut faire le malin et balancer un micron de bémol, on dira que c’est légèrement solaire. Mais c’est aussi et surtout énorme, pur, animal, fin, long, totalement apte à la méditation. Une vraie idée de ce que donne un grand Nebbiolo avec un peu d’évolution. Grazie Michele…. Je fonds !
19. Roagna - Barolo “Vigna Rionda” 2004
Alora…. Back to Roagna… Et le nez est à nouveau un peu réduit, mains beaucoup, beaucoup moins que pour le Pajé. Il est surtout profond, pur, dépouillé avec la beauté d’une cathédrale nordique. Du vrai, du grand Roagna ! On retrouve cette sensation en bouche mais avec des fruits gourmands et des tanins ciselés. Une longueur intemporelle. Certainement pas une beauté facile, mais un vin d’artisan, dans le sens orfèvre du terme, qui en devient jouissif tellement il est profond. Grazie Luca !
20. Monti - Barolo "Bussia" 2001
Bois, extrait, vanille, extrait. Mélangez tout cela et cela réussit même à donner une bouche… maigre. Je ne comprends pas… je ne comprends plus. Mais je sais, je suis tellement excessif, subjectif, et ces branleurs de naturalistes m’ont drogué dans mon sommeil. Au secours, Michel, sauve-moi des griffes de ces adorateurs de levures de merde.
Conclusion
Peut-être la dégustation de l’année… m… on est encore en février. S’ils ne le savaient pas encore, il y a 10 zigues qui ont compris pourquoi les Nebbioli et surtout les Barolos font et doivent faire l’objet d’un culte absolu. Forza Piemonte, Forza Italia !
When LPV-Brabant meets Nebbiolo, c’est un peu comme when Harry meets Sally