La Tenuta di Valgiano
Au Nord de la Toscane, s’étend la Tenuta di Valgiano, véritable oasis de verdure entièrement voué à l’agriculture biologique et la biodynamie, où 30 hectares de vignes et d’oliviers règnent en maître sur les 60 hectares d’un domaine bicentenaire. Mais, bien plus, au-delà des chiffres, ici tout respire la vie, l’harmonie et l’équilibre, que ce soit dans les sols, dans leurs produits ou dans le caractère des hommes qu’ils font vivre. S’écartant au maximum d’une culture oléo-vinique intensive, le domaine n’étonnera en rien le visiteur averti quand il dévoilera ses nombreux potagers mais aussi ses élevages de porcs (Cinta Senese), poules, pintades et d’abeilles, permettant à ses résidants de vivre en presque totale autarcie.
Photo : Emilio Bianchi *
Cet équilibre, le domaine le doit incontestablement à la personnalité hors normes de sa propriétaire, Laura di Collobiano, grande dame dans la taille et dans l’âme, véritablement passionnée de botanique et amoureuse de la nature. Mais c’est la dualité d’esprit qui fait la vraie richesse des lieux. Dualité parce qu’à côté de la fougue de Laura, il faut évidemment associer le talent de Saverio Petrilli, le responsable des chais et un des personnages les plus enthousiastes et dynamiques du monde du vin. Il est plus que tout, le fer de lance de la biodynamie locale. Un peu comme une association « eau » et « feu », ce duo nous livre avec la Tenuta di Valgiano, un endroit des plus captivants qui soit, à la fois orienté vers la recherche perpétuelle d’une meilleure cohabitation avec la nature, et à la fois profondément ancré aux traditions locales.
Afin de mieux comprendre ce domaine, ses maîtres d’œuvre et ses vins, plusieurs rappels géographiques, historiques et légaux me paraissent incontournables.
* Sur la photo d'Emilio Bianchi, on voit sous le corps d'habitation un grand champ de blé. Celui-ci occupe alors l'ancienne parcelle de 1959 arrachée en 2001 qui s'appelait « Scasso dei Cesari ». On a laissé respirer ainsi la terre avant de replanter en 2012. Le nom "Scasso dei Cesari" provient du nom local ancestral "Scasso Imperiale". En 1959, plus de 30 familles avaient creusé profondément (1,50 mètres) pour y planter les vignes en les recouvrant de terre. Le terme Scasso signifie "Creuser le sol".
Photo Emilio Bianchi
Géographie
La Tenuta di Valgiano est sise à une altitude moyenne de 250 mètres, à 15 km au Nord-Est de Lucca (Lucques) au Nord de la Toscane. Sa proximité de la mer Tyrrhénienne, et sa situation au pied des Apennins lui garantissent un climat variable avec des précipitations et des vents bien plus abondants que l’idée que le touriste peut se faire de la Toscane. Ces conditions sont très favorables à la viticulture particulièrement en termes de tanins et de couleur, ce qui permet d’obtenir des vins à la fois intenses, vibrants, mais non dénués de douceur, cette douceur qui est finalement l’élément climatique marquant de la Lucchesia (Région de Lucca).
Issus, entre Paléocène et Miocène, lors du soulèvement des Apennins, d’un double accident géologique assez récent et comparable à celui survenu en Alsace, les sols présentent en profondeur une grande mosaïque géologique où dominent des sols marno-calcaires et marno-gréso-silicieux. Les calcaires roses sont typiques de la région où ils portent le nom d’Albarese. La nature des sols en surface est principalement argileuse et sablonneuse avec une présence marquée de galets.
Cette structure des sols possède par-dessus tout une grande capacité de drainage et permet donc une excellente gestion des eaux de pluie ainsi que du ruissellement de la montagne, procurant, en été, une excellente résistance à la chaleur. La proximité de la mer apporte, quant à elle, une luminosité importante qui agit en véritable agent dopant de la photosynthèse.
Photo Emilio Bianchi
Histoire de la région
Les vins des collines de Lucca (Colline Lucchesi) sont présents depuis l’époque romaine et y seraient arrivés sous l’influence des Etrusques et de Ligures. Mais c’est à partir du 13e siècle, sous l’influence commerciale grandissante de la ville, que la viticulture va fortement s’y intensifier, d’autant que les écrits de l’époque rapportent des vins d’une excellente qualité, dotés d’une grande buvabilité.
De par la haute réputation de sa soie et de par les « Compagnies de la Soie » que Lucca va installer dans les villes de l’Europe du Nord, les vins et les huiles de la région vont alors profiter à la fois en termes d’exportation et en termes de l’accueil local des marchands affluant à la recherche de la soie.
La découverte des Amériques va toutefois marquer la fin de cette hégémonie, entrainant consécutivement, une destruction du vignoble au profit d’une agriculture plus classique, le vin revenant dès lors à une dimension nettement plus locale.
Photo Emilio Bianchi
Un nouveau changement majeur survient au début du 19e siècle quand Napoléon fait cadeau de la ville de Lucca à sa sœur, Elise Bonaparte Baciocchi. L’arrivée parallèle des troupes bonapartistes marque effectivement le rétablissement d’une production viticole plus intense tout en y apportant une « french touch » à travers les cépages embarqués dans les coffres, soit, le merlot, la syrah, le chasselas, la roussanne, le sauvignon et le chardonnay.
Le cabernet sauvignon, lui, n'est pas présent à Valgiano, parce que son arrivée en Toscane est bien plus tadive, soit après la deuxième guerre mondiale, d'abord à Carmignano, puis de façon plus médiatique avec la création de Sassicaia à Bolgheri.
Les Français vont, en fait, totalement restructurer l’agriculture locale, attribuant la production de légumes aux terres les plus maritimes, celle de l’huile aux terres plus élevées, les terres les plus hautes, comme à Valgiano, étant dédiées au vin, l’intérêt des expositions sud des flancs autour du village n’ayant pas échappé aux occupants. La chute de l’empire ne modifiera pas grandement cet héritage et déterminera profondément jusqu’à nos jours l’agriculture locale, faisant des vins et des huiles de la Tenuta de Valgiano une forme de testament laissé aux générations futures.
Les appellations régionales
Dans la région de Lucca, on produit des vins sous l’appellation DOC Colline Lucchesi. Cette DOC fut une des premières à être créée en 1968 en récompense de l’engagement et plus encore du maintien des traditions dont faisaient preuve les producteurs autour de Lucca. Seuls les vins rouges sontt alors couverts par la DOC. Celle-ci permet encore aujourd’hui, autour du Sangiovese (Sangioveto à Lucca), des assemblages avec des cépages ancestraux tels Canaiolo, Ciliegiolo et Colorino, mais aussi avec les cépages plus bonapartistes comme le Merlot et la Syrah. Sont aussi acceptés en faibles proportions le Moscati et l’Aleatico.
En 1985, ce fut le tour des blancs de recevoir la DOC Colline Lucchesi. En plus du traditionnel Trebbiano, ceux-ci peuvent désormais contenir en plus faible proportions de nombreux cépages : Vermentino, Greco, Grechetto, Malvasia del Chianti, Chardonnay et Sauvignon , voire plus petites quantités de cépages locaux.
En 1997, certaines évolutions permirent la production de vins en monocépages , tels les Sangiovese Lucchese, Merlot Lucchese ou encore Vermentiino et Sauvignon Lucchese.
A cette production sous appellation, il faut encore ajouter le Vin Santo et les surtout les vins en IGT.
Photo : Eric Flogny
Le Domaine et ses Maîtres
Le domaine de Valgiano fut fondé au 15e siècle. Il en demeure encore aujourd’hui, sur un de ses plateaux supérieurs, le majestueux corps d’habitation principal et certaines dépendances. Dans la roche, sous la maison principale, les écuries de l’époque ont laissé la place au vin afin de permettre son élevage. Même si le vin faisait partie historique intégrante de la région, il n’y avait donc pas au 15e siècle, une vocation particulière de production de vin. Toutefois des vignes lui ont toujours été associées. Témoin de cette époque, les bouteilles de la feu cuvée nommée « Scasso del Cesari » issues d’une vigne très proche de la demeure et dont les vignes de 1959 ont été récemment arrachées en 2009 pour être replantées avec du blé, cela avant de retouver bientôt une vocation vinique.
Laura di Collobiano, d’origine turinoise, travaille au début des années 90 dans les chantiers navals proches et quand, en 1993, elle découvre le domaine avec son mari, Moreno Petrini, c’est le coup de cœur immédiat avec la non moins immédiate obsession d’y produire un grand vin. A peine, la propriété achetée, Laura parle de son projet à Saverio Petrilli, qui même s’il oppose à l’époque quelques remarques, accepte de s’investir pleinement dans son projet… et il y est toujours bien ancré aujourd’hui, entre autres comme incontournable chef de Cave.
La Tenuta di Valgiano est née !
Laura di Collabiano (Photo Emilio Bianchi)
Pendant les cinq premières années, le corps principal et les dépendances sont remises à neuf pour atteindre leur aspect actuel. En 1996, les premiers vins du domaine sont réellement produits et c’est finalement 1999 qui verra naître la première étiquette « Tenuta di Valgiano », soit le vin fait à base des plus vieilles vignes.
Les vignes s’étendent aujourd’hui sur 22 hectares, principalement, dans un cirque orienté plein Sud et attenant au domaine, cirque superbement protégé des vents froids des Apennins par la montagne toute proche.
Les blancs occupent le versant Ouest, plus frais, alors que les rouges s’épanouissent plus en son centre et sur le versant Est.
Saverio Petrilli (Photo Emilio Bianchi)
Revenons à l’histoire du domaine : plus les années passent, plus la collaboration et la complicité entre Laura et Saverio s’intensifie et c’est fort logiquement qu’ensemble, ils passent dès le milieu des années 90 en bio, puis en biodynamie dès 2001 (certification Demeter), tout en évitant toujours les pièges de la modernité et surtout en s’accrochant respectueusement dans les traditions locales. Rapidement les vins s’affinent pour connaître aujourd’hui un réel succès d’estime international.
Photo Emilio Bianchi
L’huile d’olive vient très vite s’ajouter à la production de vins, puis, plus récemment le miel. Ces productions se pratiquent toujours dans l’esprit de la biodynamie, celle-ci ayant permis bien plus qu’ailleurs, selon Laura, aux abeilles de s’épanouir. A côté de cette production pour la vente, le domaine multiplie les expériences telles potagers et élevages animaliers (voir plus haut) afin de vivre le plus que possible de ses propres produits.
Dès le premier coup d’œil, la magnifique cuisine rappelle au visiteur qu’ici, on est en totale adéquation entre produit, tradition et recherche du plaisir de communier ensemble autour de la table.
Si je n’ai pas, à ce jour, eu l’occasion de beaucoup échanger avec Saverio, les heures passées avec Laura m’ont profondément convaincu qu’ici, on ne trichait pas, on ne cherchait aucunement l’ostentatoire, mais bien cet art de vivre tellement proche de la nature. Une humanité pleine de bon sens. Une promenade à travers les magnifiques jardins et les vignes du domaine achèvera de persuader le plus dubitatif des sceptiques, tant, à tout moment, Laura nous y prouve sa moindre attention de chaque détail de mère nature, en permanence à la recherche d’une harmonie que j’avais déjà rencontré avec Elisabetta Foradori, sa meilleure amie. C’est ailleurs avec elle que l’on rencontrera le plus souvent les deux dames dans les dégustations de « Renaissance », dont, en France, elles représentent le fer de lance.
Ajoutez à ces impressions très bucoliques, l’imparable tempérament de la Donna di Valgiano, qui jamais, ne garde sa langue dans la poche, quand il s’agit de prendre position. Jouer au technicien géologue ou à l’adorateur de cabernet sauvignon avec elle, mal vous en prendra….
Mais c’est avec beaucoup de peine par contre que vous quitterez ce personnage combien attachant, quoiqu’il arrive !
Jeunes vignes proches du corps d'habitation
Culture et Vinification
Les 30 hectares de vignes s’étendent entre 230 et 270 mètres d’altitude à raison de 5700 pieds à l’hectare. On attend environ 5 ans avant d’utiliser les plus jeunes vignes alors que les plus vieilles sont en général arrachées et replantées après 40 ans, comme la vigne de Sasso dei Cesari qui a été conservée jusqu’à l’âge de 52 ans. La culture des vignes est menée en agriculture biologique et biodynamique (certification en 2001), soit par l’utilisation de produits dynamisés et de semis de légumineuses, de graminées et de plantes aromatiques. C’est l’ensemencement qui est déterminant pour l’aération des sols puisqu’aucun labour n’est pratiqué. Cet ensemencement est pratiqué soit, sur un rang sur deux, soit, sur un rang sur quatre, ou plus uniformément selon la nécessité. Comme pour beaucoup d’autres éléments, il n’y a pas de règles strictes au domaine.
Dans les années les plus chaudes, en automne et selon la nécessité, pour éviter une évaporation trop importante, le domaine utilise un appareil à 40 dents appelé « REHABILITATOR » qui a été développé par le biodynamiste Alex Podolinsky.
Les cépages rouges sont composés à la fois de cépages ancestraux comme le Sangiovese (majoritaire), le Cillegiolo, le Canaiaolo, le Montepulciano, La Barbera, le Tazzelenghe mais aussi de Syrah et de Merlot pour les raisons expliquées plus haut. Si la plupart de ces cépages s’épanouissent sur les sols argilo-calcaires, la syrah et le merlot s’adaptent mieux aux sols argilo-gréseux qui contiennent des galets roulés. Ces derniers types de terrains ressemblent très fort à ceux des Côtes du Rhône.
Côté cépages blancs, le Vermentino occupe la moitié de la surface plantée, l’autre moitié étant composée de Trebbiano, Malvoisie, Chardonnay et Sauvignon.
Une grande partie des vignes est issue de sélections clonales, principalement les vignes qui ont été plantées à l’arrivée de Laura au domaine. Aujourd’hui, on refait appel, partiellement, à la replantation de greffes issues de sélections massales de la vigne de Sangiovese de 59. Bien sûr, le domaine serait tenté d’aller plus loin dans la généralisation des sélections massales, mais les propriétaires y opposent deux éléments : la philosophie des lieux, avant tout, où l’esprit de liberté s’oppose à toutes formes d’intégrisme et, ensuite, le fait qu’une généralisation absolue de ce type de sélections est connu, dans la région, pour favoriser la propagation de maladies de la vigne, même en biodynamie.
Aux vendanges, Les grappes sont cueillies à la main et transportées dans des petites caissettes.
Pour les vins blancs, les raisins sont pressés rapidement, puis, séparés des peaux, mis en fermentation dans des cuves inox. Seul le Vermentino est laissé 2-3 jours à froid, avant fermentation, en contact avec les peaux pour permettre une légère macération avant de rejoindre les cuves de fermentation. L’élevage est poursuivi un an, 1/3 en béton, 2/3 en barriques d’un an et plus, avant la mise en bouteille. Les bouteilles sont encore conservées un an avant la mise en commerce. Pour la très rare cuvée Tenuta di Valgiano Bianco, l’élevage est de 5% en bois neuf.
Pour les vins rouges, les raisins sont, après récolte, triés et égrappés avant d’être placés dans de petits foudres tronconiques en bois, où ils seront foulés au pied à l'ancienne ou pressés mécaniquement lentement et sous faible pression. Aucune levure exogène n’est utilisée. Après fermentation, les mouts sont placés par gravité en barriques bourguignonnes dont, en moyenne, 20% sont neuves. Les derniers millésimes ont vu la proportion de neuf se réduire à 5%. La moitié des vins issus de jeunes vignes sont élevés, en cuve, quant à eux. L’élevage est poursuivi pendant 16 à 18 mois avant la mise en bouteille. Le vin est encore conservé ainsi pendant 12 mois au domaine avant sa commercialisation, du moins pour les plus jeunes vignes.
Un peu plus de 80 000 bouteilles sont généralement produites chaque année dont 80% de rouges et dont une grande partie est exportée en Europe avec une prédominance pour la Suisse et la Scandinavie. Ces dernières années, l’Allemagne a marqué un vif intérêt pour les vins du domaine. Le marché français (Oenotropie) est assez important alors qu’un effort est fait actuellement vers la Belgique via Basin et Marot pour relancer ce qui était une part importante des demandes en Europe. Côté « nouveaux Mondes », c’est le Japon et les USA qui sont les meilleurs importateurs mais les pays émergents montrent un intérêt de plus en plus grandissant pour les vins du domaine.
Les vins
Ce chapitre tient compte des données techniques fournies par le domaine et des dégustations effectuées sur place en compagnie de Laura di Collobiano.
Tenuta di Valgiano Rosso
Appellation : DOC Colline Lucchesi
Assemblages moyens : Sangiovese 60 à 65%, le reste à part égales de Syrah et Merlot. De très faibles quantités des autres cépages autochtones peuvent rejoindre l’assemblage.
Age moyen des vignes : 18 ans Pressurage au pied
Macération de 10 à 15 jours en fûts tronconiques avec remuages légers à la main ou au pied.
Elevage de 12 mois en barriques bourguignonnes (5% neuves). Assemblage et fin d’élevage de 6 mois en cuves de ciment.
Mise en bouteille sans collage ni filtration.
Stockage des bouteilles : un an avant commercialisation
Alcool moyen : 14 à 14,5%
A propos du vin :
Le nez s’exprime à la fois en intensité et élégance et raffinement avec des arômes de fruits noirs et rouges légèrement sanguins, des notes d’épices et de pierre. La bouche est ample, structurée avec beaucoup de fruit, des tanins mûrs et doux, le tout avec un équilibre et une longueur qui permettent une garde de 20 années. Les derniers millésimes montrent une grande finesse acquise, avec des tanins de mieux en mieux intégrés. La grande capacité de tampon hydrique des sols ainsi que l’usage du « rehabilitator » ont permis de conserver beaucoup de fraicheur aux millésimes 2011 et 12. Il est très intéressant de voir avec cette cuvée, débutée en 1999, combien l’influence du travail de Saverio et Laura a éloigné les vins d’un goût trop européen pour aller vers la classe et la finesse. Il faut toutefois remarquer qu’à la dégustation, le 1999 a conservé énormément d’équilibre et de fruits, même si l’évolution sur un boisé plus marqué est déterminante. Il s’agit encore certainement d’un vin bien vivant !
Palistorti Rosso
Appellation : DOC Colline Lucchesi
Assemblages moyens : Sangiovese 70%, Merlot 20% et Syrah 10%. De très faibles quantités des autres cépages autochtones peuvent rejoindre l’assemblage.
Age moyen des vignes : jeunes vignes de 5 à 14 ans
Pressurage au pied et mécanique à faible pression
Macération de 10 à 15 jours en fûts tronconiques avec remuages légers à la main ou au pied.
Elevage de 12 mois en barriques bourguignonnes (5% neuves).
Assemblage et fin d’élevage de 6 mois en cuves de ciment.
Mise en bouteille sans collage ni filtration.
Stockage des bouteilles : un an avant commercialisation
Alcool moyen : 13 %
A propos du vin :
Les vins rouge issus des jeunes vignes proposent une robe très intense, profonde où le rubis domine, accompagné de nuances pourpres qui rappellent la jeunesse des ceps. Tout comme la robe, le nez est souvent très intense, épicé, mais plus que tout, c’est le fruit juteux qui domine ici l’équilibre, surtout dans les derniers millésimes. Malgré la jeunesse des vignes, les tanins sont très souples, intégrés et l’acidité caractéristique donne énormément de buvabilité au fruit du vin, même dans sa prime jeunesse. On peut toutefois le conserver facilement 7 ans avant qu’il n’atteigne son apogée. Si le Palistorti Rosso 2010 est pleinement juteux, ample et dense, avec une très belle longueur en bouche, la surprise vient du 2011, où malgré la sécheresse en Toscane, le vin propose une étonnante tension, ce qui donne beaucoup de fraicheur à une matière qui ne manque pas d’ampleur. Une cuvée qu’il faudra suivre absolument !
Palistorti Bianco
Appellation : IGT Toscana
Assemblages moyens : Vermentino 50%, Trebbiano et Mavoisie 25 % et Chardonnay et Sauvignon Blanc 25%
Age moyen des vignes : 20 ans
Pressurage au pied et mécanique à faible pression
Macération : 3 jours à froid avant fermentation et uniquement pour le Vermentino
Fermentation en cuve métallique sauf 5% en vieilles barriques
Elevage : 1 an 2/3 en béton, 1/3 en barrique non neuves
Conservation avant commercialisation: 1 an en bouteille
Alcool moyen : 12 %
A propos du vin :
Le Palistorti Bianco se révèle d’une aromatique intense avec des arômes citriques de pamplemousse, des notes florales et quelques touches plus exotiques comme de l’ananas. L’acidité, souvent importante, est compensée par une matière riche, structurée, où malgré le caractère sudiste indéniable, finesse et équilibre font bon ménage. On peut dire, sans exagération aucune, qu’ici aussi, les vins ont excellemment résisté aux dernières sécheresses.
Tenuta di Valgiano Bianco
Appellation : IGT Toscana
Assemblages moyens : 1/3 Vermentino, 1/3 Chardonnay et 1/3 Sauvignon Blanc
Age moyen des vignes : 25 ans (les plus vieilles vignes en blanc)
Pressurage au pied et mécanique à faible pression
Macération : 5 jours à froid avant fermentation et uniquement pour le Vermentino
Fermentation en cuve métallique
Elevage de 5 mois en foudres de 5-6 ans puis 6 mois en cuve métallique.
Conservation avant commercialisation : 1 an en bouteille
Alcool moyen : 12 %
A propos du vin :
Cette dernière cuvée officielle est certainement la moins connue, d’abord parce qu’elle n’est pas disponible chaque année, et, ensuite, parce qu’elle est produite en de faibles quantités. La sélection des plus vieilles vignes apportent ici plus de classe et de finesse, sans que la faible proportion de bois neuf ne viennent alourdir l’édifice. Si l’aromatique et la bouche sont pleinement comparables au Palistorti Bianco, on ressent finalement une grande différence dans le potentiel de garde du vin. Le 2007, ouvert sous nos yeux s’est avéré extrêmement jeune, droit, précis et plein de fraicheur. La plus grande surprise vient sans doute du 2010, ouvert depuis 6 jours avant notre dégustation, qui avait conservé énormément de fraicheur, rendant ainsi le vin encore très équilibré malgré une matière plus grasse et plus dense, le tout avec une finale à la longueur plus que notable.
Autres cuvées
Comme dit plus haut, la Cuvée rouge Sasso dei Cesari s’est éteinte avec l’arrachage des vignes en 2001. Cette cuvée ne constituait toutefois pas un volume ayant permis une commercialisation objective. La politique, aujourd’hui, est d’enrichir les cuvées Tenuta di Valgiano avec les vignes les plus âgées. Enfin, une cuvée de Vin Santo est quelquefois libérée à l’usage des meilleurs amis, comme en 1994 et 1998.
Conclusions
Faut-il vraiment se plier, après un texte aussi long, à la discipline des conclusions… je ne sais vraiment. Mais à la relecture, je voudrais simplement remettre en avant quelques mots qui caractérisent les vins de la Tenuta di Valgiano.
Féminité : c’est probablement l’élément le plus évident à tous, surtout sur les cuvées Palistorti. Par féminité, on pensera aussi à élégance aérienne, douceur sphérique
Equilibre : un mot qui traduit l’évidence buvable de toutes les cuvées, que ce soit à partir des jeunes ou des plus vieilles vignes.
Harmonie : Tout est ici entre finesse, fraicheur et structure, les vins respirent littéralement de la vie telle qu’elle est au domaine ! Cette impression est particulièrement palpable sur les derniers millésimes.
Liberté : Il n’y a pas de dogmes, rien n’est figé, tout se discute, tout se met en question, mais toujours à l’écoute de la nature et des traditions.
Toutes ces qualités font de la Tenuta di Valgiano et de ceux qui l’animent, un incontournable élément tant dégustatif à travers les vins qu’admiratif à travers tout ce qui les entoure.
Grazie Laura, grazie Saverio !
Patrick Böttcher, Monomaniaquement Alsace, Avril 2013
Coordonnées
Laura di Collobiano
Tenuta di Valgiano
Via di Valgiano 7
55012 VALGIANO (LU)
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