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8 mai 2013

Burps, la suite : et si on parlait prix ?

Burps... la suite
Et si on parlait "PRIX" ?

Suite aux nombreuses réactions sur mon article de hier, »Burps », pour ne pas le cite, je me permets d’en rajouter une couche....

salons05

 

Pour rappel, suite à une certaine impression d’indigestion d’offre de salons, où finalement on retrouve très souvent les mêmes têtes avec les mêmes cuvées, avec, en corollaire, quelquefois les mêmes vignerons, le même jour, à deux endroits simultanés dans la même ville, je me posais, en fait, la question de savoir ce qui pouvait bien justifier cette fièvre endémique car au vu de ce que j’ai lu chez les particuliers qui m’ont répondu, le sentiment de suroffre est unilatéral.

Je me permets de citer un de ces intervenants :

« Je regarde ce phénomène de surmultipliée et dérivés (off du off) se passer, d'un œil amusé, et j'avoue que vu de l'extérieur, je le sens presque comme un phénomène clivant, où "on s'amuse entre nous" en multipliant les évènements, pour faire mieux que son pote. Enfin, ceci dit, ce n'est pas mal pour les visiteurs, qui peuvent choisir entre les salons, mais sont-ils seulement la cible de ces salons? »

Ce sentiment est d’autant plus marquant qu’il me parait que c’est particulièrement dans le monde bio et naturel que cette surmultiplication a lieu. On est d’accord que la demande est croissante mais on s’étonnera de voir ce rythme ne faillir aucunement alors que l’on rentre dans une période où la terre nécessite une omniprésence, surtout après l’hiver que nous avons connu.

En fait, il semble bien, et c’était facilement perceptible à ceux qui y sont un peu habitués, que la plupart de ces salons sont un moyen pour le vigneron de vendre assez facilement sa production. Ceci n'est aucunement reprochable et il est clair qu’à ce niveau, surtout si c’est sous l’égide d’un ou plusieurs cavistes, avec des vignerons présents dans leurs rayons et au prix « particulier » normal.
Dans ce meilleur des mondes, aucunes des lignes qui suivent ne trouveraient de justification. Mais quand on regarde ce qui se passe entre autres à Angers et Saumur, à Seclin, à Olne (en Belgique) et ceci n’est que quelques noms parmi tant d’autres, on est frappé par ce phénomène de vente directe qui semble bien être le nerf de la guerre. Et que les choses soient aussi ici bien claires, je ne pense aucunement qu'il s'agisse là d'une quelconque volonté des organisateurs de salons.

De fait et de façon assez contradictoire, alors qu’ils doivent assumer le coût du voyage, du salon et des échantillons ouverts, certains vignerons n’hésitent pas à pratiquer des prix terriblement proches du prix « pro » aux particuliers de passage. Je dis bien contradictoire parce que je n’entends pas vraiment beaucoup de « rats » de service exiger des « prix »; il est vrai que beaucoup semblent avoir compris qu’ils s’adressent à des artisans qui ne vendent pas une bagnole neuve pas encore placée en chaine de production.

A titre d’information pour les béotiens de service, il existe trois niveaux majeurs de prix :

  • Le prix importateur (aussi appelé à tort prix de sortie propriété, puisque hors réalité) à partir duquel l’importateur va fixer ses prix de revente aux revendeurs et/ou aux particuliers.
  • Le prix revendeur, prix intermédiaire entre le prix particulier et importateur, justifiquement intermédiaire pas le fait que le revendeur a lui aussi besoin d’une marge mais qu’il prend nettement moins de risques en terme de quantités achetées.
  • Le prix restaurateur, proche du prix revendeur, qui se justifie ici aussi par une mobilisation importante de bouteilles et par le fait que ces bouteilles sont revendues à table.
  • Le prix particulier qu’on est censé trouver en bout de la chaine de la vente.

Et c’est par un joyeux mélange des genres, particulièrement aux salons non organisés par des cavistes, qu’on assiste, à mon un humble avis à une perversion de l’image du vigneron, des cavistes et des vins eux-mêmes.

Pour éviter le « gag » habituel pour le caviste de devoir justifier une différence sensible dans ses prix à un client qui est passé au domaine et s’est vu proposer les prix « importateurs », et dieu sait le rôle du caviste dans la vente des vins issus de production artisanales.

Pourquoi faut-il donc qu’au domaine, soient pratiqués des prix au rabais avec les clients de passages, alors que ceux-ci y sont accueillis malgré le travail journalier, qu’ils y reçoivent des dégustations souvent dithyrambiques, le plus souvent une visite du domaine, quand ils n’y sont pas nourris voire logés… Pourquoi encore faire des « prix » ? Tenez bien compte que je ne parle pas ici d’éventuelles ristournes ou levée de frais de ports en fonction des quantités enlevées ou envoyées, si je me réfère à la vente directe par internet ?

Ne serait-il pas temps de se REGARDER UNE FOIS POUR TOUTES dans le miroir et de pratiquer des prix définis, fonction du type d’acheteur, où que l’on se trouve. Cela semble, en fait, bien utopique, malgré que, au risque de paraître un idiot monumental, j’ignore la raison de ces pratiques qui font qu’à mon avis, tout le monde est perdant, à l’exception ponctuelle de l’acheteur final (et encore, là, j’ai des doutes)

Il existe pourtant des secteurs comme le mien, la pharmacie, où les délégués sont rétribués même en cas de vente directe de produits de la firme aux pharmaciens, où les grossistes obtiennent une marge, même s’ils ne servent que de répartiteurs en cas de commande directe.

Alors si c’est possible dans un milieu aussi pas toujours clair que la pharmacie, pourquoi, du moins pour la viticulture artisanale, les intervenants ne s’engageraient pas une fois pour toutes à adhérer et respecter une CHARTE où les prix seraient une fois pour toutes fixés en fonction du type d’acheteur. Impossible…. ? Certainement pas puisque beaucoup le font déjà et depuis l’aube des temps…

Alors avoir définitivement un peu de courage…. On peut toujours rêver, hein… et je suis prêt à parier que la plétore de salons non pros baisserait fortement…

Me laissera-t-on m'exprimer en public là-dessus lors de prochains salons ?

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Commentaires
P
Je ne suis pas sûr de tout comprendre. M'enfin, d'après ce que j'ai compris, et d'après une logique assez...logique, il me semble normal (en tout cas compréhensible) que le prix de vente au particulier soit moins élevé si la vente se fait "en direct", c'est à dire sans intermédiaire. Un niveau intermédiaire en moins = une niveau de marge en moins (inutile au final pour le consommateur... final). <br /> <br /> <br /> <br /> Après sur beaucoup de salon, le prix de vente est déjà un peu majoré par rapport au prix propriété. J'imagine que le vendeur comprend dans le prix de vente ses frais exceptionnels (transport, logement, restauration...).<br /> <br /> Enfin, en aparté, j'ai déjà remarqué que le prix de vente "propriété" semble parfois majoré, dans certaines régions touristiques notamment (j'ai déjà vu des prix caviste, inférieurs au prix propriété).<br /> <br /> <br /> <br /> Un beau bordel, oui.
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E
Si les prix sont si mouvants, c'est qu'il existe une pression, non ? Ou alors un problème de placement ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui vend facilement depuis longtemps a besoin de prix stables, lisibles pour toutes les strates de ses diffuseurs, pour garder la crédibilité, et aussi se trésorerie.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, si le type arrive sur un salon public le we en sachant que le banquier l'attend le lundi matin de pied ferme, il aura tendance à baisser son froc, donc son prix, pour ramener au moins du fric au banquier. Si on en est là, on n'est pas très optimiste pour lui. C'est la crise, mais il faudrait pas qu'elle dure trop longtemps et on voit déjà des failles...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais avant cela, il faut savoir se placer : est-ce vraiment un marché demandeur ? si oui, le prix ne doit logiquement pas avoir à baisser. Il y a une différence entre vin à la mode et vin qui se vend cher, et les clientèles ne sont pas extensibles à l'infini. A voir... je ne sais pas répondre mais c'est une hypothèse.<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, ce marché des vins très bios et nature a peut-être besoin encore d'un peu de temps et de repères ? Et d'une clientèle fidélisée, et surtout assez aisée pour acheter du vin plus cher que le prix pro. Non ? <br /> <br /> <br /> <br /> Si les salons se multiplient, est-ce à dire qu'on veut tout vendre tout de suite, ou alors qu'on a quand même un peu de mal à vendre ? Mais les salons c'est cher, et on ne les multiplie pas par plaisir.<br /> <br /> <br /> <br /> Pendant ce temps, faut pas se leurrer, on n'est pas à la vigne, car en dehors des salons, la paperasse prends un temps fou et ensuite seulement, on peut sortir à la vigne...
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