De voeux, d'égo, de dioxyde de soufre et de liberté
Oh blog, l’année finit sa carrière et il est donc temps de remettre aux lecteurs, fidèles ou non, les bons vœux d’usage, accompagnés d’autant de promesses de belles quilles.
Et non, vous n’aurez pas de best of, de classement ou autres manifestations d’un ego que je n’aurai donc jamais, la seule prétention de « Vins Libres » étant, in fine, de remercier par ces écrits libatoires ceux qui font que notre passion existe, les vignerons.
Certains y verront évidemment une quelconque bisounours-addiction, mais là, je persiste et je signe, ce n’est pas à nous qui ne sommes ni journalistes du vin, ni professionnels du secteur d’émettre un jugement négatif qui est le fondement de notre passion et qui ne reste après tout que l’expression de notre subjectivité gustative, et le créateur de l’Univers seul sait combien mes papilles et mes cellules olfactives différent plus que probablement de celles de Nicolas de Rouyn que je salue au passage.
Et tant qu’on en est un peu aux états d’âmes, je voudrais revenir sur une excellente intervention du Sieur Pousson Vincent qui, dans son style inimitable mettait fort bien au pilori une certaine forme d’extrémisme du non soufre absolu par tous les temps et toutes les humeurs.
Pourquoi dis-je cela ? Tout simplement parce qu’un ami et journaliste, excellent dans les deux cas, Bernard Arnould pour ne pas le nommer, me faisait récemment le reproche du choix du titre du blog, y voyant une forme d’expression d’ayatolisme total de tout ce qui contient du sulfite ajouté ou autrement dit le manifeste du parti des vins qui couvrent tous seuls. Je le remercie donc d’avoir vu ce changement de titre d’autant qu’il fut, en son temps, le premier à me suggérer de tourner la page du monomaniaque alsacien, puisqu’à la lecture des pages, il avait remarqué que comme le dit si bien Olif, les propos étaient « Monomaniaques mais pas que ».
Le Bernard, il n’avait cependant probablement eut le temps de lire les articles de cette année écoulée, sinon, il aurait remarqué qu’elles furent très rares, les bouteilles sous les 40 mg de soufre total à se voir décrites sous ses pages.
Alors, comme ce Bernard est un gars fin, cultivé, brillant et amusant, le tout doublé d’un excellent dégustateur, je me dis que si lui a vu en ce titre de blog l'expression du petit livre vert de l’oxydatif imbécile (je dis imbécile parce que de nombreux vins oxydatifs sont de très grands vins), il y en a des légions de moins vifs qui ont dû penser la même chose.
Or, libre c’est libre et cela veut dire libre de toute influence, de toute mode, de toute pression si ce n’est celle du plaisir, de l’émotion et de la passion suscités par ces rencontres avec un vin et surtout les êtres humains qui sont derrière.
Que les choses soient claires pour autant, à l’instar de l’excellente revue, le Rouge et le Blanc dont l’opus de décembre vient d’arriver dans ma boîte aux lettres, je ne me ferai jamais l’apôtre de quel qu’intrant ajouté que ce soit, si la nécessité n’en est pas avérée, et comme il semble bien que plus les sols sont bien « vivants » et que plus les vignes sont travaillées proprement, dans le respect de la biodiversité… moins d’intrants sont nécessaires, je risque pas trop, effectivement, de faire de mon « tous les jours » du Mouton Cadet, du Tariquet ou autre liquide techno à haute valeur intranique ajoutée.
Capito ?
Joyeuses fêtes et belle année 2014 !