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28 mars 2014

VDV #64 : Et le vin devint divin... ou Devil !!

A vrai dire, je n’avais pas trop envie de m’amuser, d’autant que la dégustation que je vais vous conter est arrivée le jour d’un cruel départ, d’un au revoir d’une compagne de route à nous tous. Je n’avais pas le cœur d’en remettre des tonnes avec des feintes à trois centimes, mais une petite voix ligérienne pleine de sensibilité, de joie et de passion m’a rappelé, combien le rire et le vin devaient être sacralisés ensemble.
Alors, pour toi, Anne, permets-moi de là-haut d’en remettre une belle couche ici-bas.

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Vendredis du Vin#64 : Et le vin devint divin... ou Devil !!

Qu’il soit Mister Aurélien Litron ou Doc Adn, aussi sympathique que vous paraisse ce gars ébouriffé à l’œil vif et la langue bien pendue, méfiez-vous en toujours, parce que les Escapades auxquelles il est susceptibles de vous entrainer peuvent faire prendre à votre vie un tournant vis-à-vis duquel la cantine de Koh-Lanta fera office de Septime local.
Doc Adn est un type dangereux à enfermer de toute urgence et toi, Mailys Ray, t’aurais pas dû lui confier les
Vendredis du Vin du mois de mars 2014 parce qu’il était prévisible que ce Bourbon Kid de la glousphère allait transformer le paysage romantico-vinoso-buvable en un Verdun de l’INAO.
Bref, jeune et nouvelle secrétaire de nos Vendredis du Vin chéris, t’aurais dû te méfier gravos de ce dangereux schizophrène incapable d’utiliser la même police sur plus d’une ligne. Si après cela, de nos divines agapes de fin de mois, il n’en reste qu’une terre brûlée au vent des forêts de Bouard (couché Sardou*), faudra pas t’étonner, hein.
*(Sardou, c’est le nom de mon phasme)

Donc… il ne fallait pas, mais ce qui est fait est fait et je vous livre donc le sujet que l’Attila des gosiers nous suggère en tant que Président autoproclamé :

« Pour vous, que sera le vin de demain ?!
Derrière ces questions, volontairement provocatrices et réductrices pour certaines, débiles pour quelques-unes, sincères pour d'autres, se cachent de vraies interrogations !!
A quoi le vin de demain devra-t-il "ressembler" pour vous convaincre dans votre passion ?! £Y a-t -il à votre connaissance des vignerons qui font déjà le vin de demain ?!
Va-t-on dans le mur, ou passerons-nous à travers ?!
Et le vin devint divin... ou Devil !! »

Et voilà… la galère, enfin la galère, c’est peu dire parce que devoir suer en rameurs de tanins rapeux aux sauvignons de chêne tout en jouant les Elisabeth Tessier du baromètre des saveurs de l’avenir, c’est carrément l’enfer et on est en droit de se demander pourquoi tant de haine à l’égard de nos papilles alors que Nicolas de Rouyn, lui, il sait depuis longtemps à quoi ressemble notre avenir, lui qui dans son verre de cristal nous en parle inlassablement tous les jours. 

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 La peur, oui, ma bonne dame, la PEUR, voilà ce que devrait ressentir tout humain (sauf de Rouyn) quand à travers le verre INAO de cristal, on lui force d’ouvrir la boîte de Pandore de l’avenir.
Et je compatis donc vraiment à tous ceux qui seuls, à l’ombre de leur bougie, ont dû affronter ces visions au goût de Bounty. Je compatis, parce comme les plus érudits d’entre vous le savent, à Bruxelles, nous avons pour habitude de pratiquer l’autoflagellation en groupe, ce qui permet une certaine empathie du flagelleur pour les palais rougeoyants de ses petits camarades de galère.

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Arpenter l’avenir en groupe a aussi la conséquence inéluctable de devoir faire avec les visions de chacun, des pacorabaniennes au plus raeliennes en passant par les rouyniennes, ce qui, évidemment, MÔSSIEUR DOC ADN, nous amène au très joyeux bordel qui suit, l’enfer des uns semblant quelquefois attoucher le paradis des autres, un peu comme si nous envoyions nos petites têtes blondes en visite culturelle à la Fistinière et que certains en revenaient inspirés d’une vocation nouvelle, ce qui ne serait certainement pas du goût de mademoiselle Barjot F.
Autrement dit, ce qui suit est probablement le plus instructif de tous les documents sans valeur que l’humanité craintive et chétive a pu produire.
Vous voilà prévenus, quatorze fois plutôt qu’une.
 

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 On entame les festivités (enfin, les festivités, c’est vite dit) par une bulle. L’avenir de la bulle pourrait bien être boulardienne ou tarlanesque, si on pouvait changer d’un petit doigt le cours d’un fleuve, mais il est fort à parier qu’il ressemblera plus à ces espèces de jus sucrés et pétillants que vous servent des hôtesses aussi courtement jupées que les caudalies de leurs coupes, question de tenter de vous faire oublier que vous n’allez pas tarder à être manipulés gravement (et, là,  j’ai tout fait pour éviter la grivoiserie).
Et puis, quelque part entre le paradis et l’enfer, il y un petit vignoble improbable au cœur d’un pays de bière qui produit des cuvées franches, sans emballage doré mais avec passion, comme cette coupe à la bulle sauvage, dense, à la tension forte, au nez qui fait ce qu’il peut dans la finesse et à la bouche qui en fait pas des tonnes, mais qui est là, calcaire, fraiche et surtout pas sucrée.
Il y a cette Cuvée Seigneur Rufus « Brut Sauvage » du belge Vignoble des Agaises qui montre qu’entre l’industrie et l’artisanat rock’n’roll, il y a des gens pour croire à un avenir simple, honnête et peut-être pas si idiot que cela, parce que, doucement, avec le réchauffement climatique, la Belgique devient terre de vin.
 

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Ils sont nombreux ceux qui ont eu un jour l’honneur de se voir attribuer l’expression de vin ou vigneron d’avenir. Dans le nord de l’Italie, Daniele Piccinin fait partie de ces personnages maintes fois cité (admiré les merveilles (belgian private joke)).
Disciple d’Angelino Maule, un vigneron historique du Veneto, le Daniele nous fait contre toutes modes son vin à lui, ni orange, ni en amphore, ni surnaturel… juste classique, avec quand même 2,6 gr de sucres dans le cas de cette cuvée Montemagro 2011 en IGT Veneto et à base du mondialement réputé Durella (pas celle où on peut y mettre ses doigts).
Dans ce vin, de l’alcool il y en a (comme dans la bouche de Daniela), mais aussi du fruit rouge (bien que le vin soit blanc), du tabac, du miel, de la vanille et surtout des épices doux pour danser avec le curry. Si les grammes de sucres embarqués ont passé la douane sans encombre, certains riront jaune sur l’acidité un poil démesurée et riront moins encore avec les amers un peu durloches, mais globalement, y a du fruit et c’est pas trop mal….
De là à en faire de l’essence de boule de cristal, il y a quelques marches que
Daniela ne franchira pas, trop occupée qu’elle est avec ses amis.  

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 Un jour, je me suis juré de tenter de jamais dire du mal d’un vin, me basant sur l’idée que mon palais n’est pas le tien, toi qui aime ce que je n’aime pas.
Je ne commenterai donc pas la troisième bouteille de la soirée, le Sauvignon Blanc 2012 de Cloudy Bay du comté de Marlborough dans la Nouvelle-Zélande.
Enfin ,à cause de Monsieur Litron, je dirai quand même que dans le genre variétal, ce vin peut faire cas d’école et qu’il est, en cela,  fortement conseillé à tout organisateur de dégustations sur la découverte des cépages. Par contre, il serait vraiment, mais alors là vraiment méchant de parler de lui en tant qu’asperge pas mûre ou véritable pisse de rat. Il est beaucoup plus civique de parler de ce vin comme l’avenir du sauvignon, as they say in New Zealand, defintely !
 

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 Pour être mis en miroir avec ce grand vin de l’avenir néozélandais, voici un autre sauvignon qui va certainement moins faire chauffer les requêtes sur Google, surtout si l’on tape Future + Sauvignon, ou encore qu’on demande à Tessier E. ce qu’elle en pense.
Car ce que la panse d’ânesse sanguinolente sur l’hôtel dira,  les grands prêtres seront bien en mal d’en prédire le même avenir que son happy and glorious prédécesseur, à ce Sancerre « Les Romains 2008 » du domaine Vacheron qui ne possède pas les caractères variétaux de ce noble cépage (même qu’il y a un gros suisse qui a dit riesling), mais bien un fruit tout fin et frais à la place et surtout une bouche où s’entremêlent en harmonie amers, tension, gras, salinité et longueur.
Un vin bien trop beau et complexe pour un vin d’avenir.
Un vrai vin de terroir ? What terroir Hell, so shocking ! Enfin, Marie, I please you, arrêtez d’être grossière et retournez à vos lessives !
 

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 Un jour, un homme a dit, donne un pinot noir de Bourgogne à un pécheur et il n’aura plus soif ; donne-lui un gamay et il deviendra vigneron.
Nous avons donc voulu vérifier une fois de plus cet adage que la Capitaine Iglo nous envie et sommes partis voguer vers le Fleurie 2011 de Julien Sunier. U
n vin qui pour peu qu’il mérite l’avenir qu’on donne aux Bojos ne laisse pas indifférente l’assemblée des marins au long cou. Dans le camp des « pour », il y a le bon nez de fruits rouges, bien juteux et bien frais. Dans le camp des « moins pour », il y a une acidité qui ne se dévoile pas assez, une rafle qui joue trop la chaire du dimanche et un peu de sucre trainant. Bourgogne aurait-elle encore de beaux jours devant elle ? Il est certain que la femme est l’avenir de l’homme, enfin, il paraît, parce que Frigide B. ne m’en persuade pas.
 

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 Pour la quille suivante, on reste sur un beau nez gourmant un peu «gamay »bien que ce soit ici un Cot et même le Pivoine 2011 d’Hervé Villemade en son Loir et Cher. Comme on en a goûté toutes les cuvées récemment et qu’on adorait, on dira qu’ici, la réduction cache ce qu’on sent  de bien et de bon derrière. C’est dommage, parce que celui qui a apporté la bouteille voulait nous persuader qu’en plus de la femme, Hervé Villemade était l’avenir de l’homme…. et de la femme. 

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Le vin suivant, mes très chers sœurs et frères, se veut nous faire penser que l’avenir est dans la poussière, poussière que nous sommes ou serons tous sauf si James Dyson prend le pouvoir du monde sans perte d’aspiration.
Et bien que nous aspirions tous à un avenir éternel, les faits sont à Philippe Peulet de nous rappeler qu’à force d’en prendre plein la gueule de dame nature dans les Côtes Roannaises ou ailleurs, il arrive de fermer les portes de la Perrière alors que sa cuvée Bonichons faisait tant les belles lettres de tant de posts. Adieu donc, mais sans une fois de plus d’apprécier ce 2011 à la fraicheur si évidente, aux fruits noirs si généreux, à l’équilibre si subtil qui vont tellement bien aux gastronomes au glou pas court. Et tant pis (ou tant mieux) pour ce nez un peu sauvage dont on retrouve des traces de description dans des annales célèbres.
 

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Jusqu’alors, nous n’avons que traité de l’habituel, du grand fréquent, du moins pour nos tables arrosées de ces jus à boire. Mais tiens, puisque de Bouard il le faut*, allons donc voir, ma bonne Marie-Louise, comment se porte la cloche à la résonance honteusement ternie par la vile Dame Saporta, cette sorcière venue des bas-fonds des vins naturels.
Honorons la mémoire du bon baron Hubert et de ses sénéchaux par un Angélus 1983, Saint-Emilion Grand-Cru Classé B qui à contre-courant des agences qui font la pluie ou le soleil, est passé de B à A, fort récemment.
Point de goudron dans ce vin, tout ayant été visiblement consommé pour le parking. A peine un peu de bois poussiéreux, mais sur un millésime moyen et vingt après, ils peuvent toujours venir voir ces Grosjeans avec leurs Poulsards. Pour le reste, et pour redevenir un tant soit peu sérieux, aussi difficile que cela puisse sortir de Christian, mon clavier, ce vin possède une fraicheur acide étonnante, un fruit conservé et même si la finale a des amers assez conséquents, elle tient vachement bien la route, avec un fameux volume.
Et paf le vin, vlà pas mal de partis pris sur l’avenir des vins soudainement mis à mal… et déjà, j’en vois qui sourient au fond de la classe.

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* C’est en effet à la suite de gros travaux d’aménagement d’un parking dans le Libournais que des vestiges romains ont été mis à jour et une collection de tablettes de Pierre ainsi retrouvées. Bien que peu lisible, l’auteur, un certaine Agrippine Gracchus Saporta termine un de ces écrits par la citation d’un vigneron local « Nunc est Bouarandum » ce qui en latin de Burdigala semble signifier « maintenant il faut t’en prendre plein le faciès ». 

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Et puis il y a la logique, implacable. Si tu demandes à un analyste quel sera le vin de l’avenir, il y beaucoup de chance qu’il te dise « celui qui sera le plus bu ». Et pour peu que nos amis parlant le mandarin se mettent à transformer leurs rizières en vignobles, voici ce pourquoi il ne faut pas s’appeler Irma pour deviner quel sera « le » vin du futur, car déjà, dans les rayons chéris de nos grandes surfaces au doux gazouillis musical, nous pouvons voir fleurir le Changyu 2010 Cabernet Gernischt Blend de la province de NingXia, cultivé à 1100 mètres d’altitude. Et si cet alcool de bois chaptalisé est l’avenir du monde, sa fin est proche, très proche.
Mon petit Aurélien, ne ferais-tu pas un petit sujet là-dessus ?
 

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Comme déjà dit plus haut, il semble bien que la femme soit l’avenir de l’homme, tout comme la poule est l’avenir de l’œuf ou encore la blonde celui des pompes pas funèbres. Donc, il était quand même une fois temps d’honorer le beau sexe, surtout celui qui fait du vin.
Dans la catégorie meilleur espoir vigneronne, Mylène Bru et son Far Ouest 2011, un Coteaux du Languedoc qui en a déjà séduit plus d’un et une.
Beaucoup de bonnes choses dans cette quiquille, qui évidemment bénéficie d’un magistral effet de séquence… : un nez très Poulsard, tout en fruit, avec du floral, aussi, une bouche nette, droite, bien acide, joyeusement sanguine, très Barral, finalement.
Bref un tout beau vin que seuls des tanins un peu serrés durcissent un peu.
 

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Donc si la femme, et aussi les microcuvées sont l’avenir du pinard, nous ont dit oui et en ce qui me concerne, définitivement, je préfère largement (oui, je sais, j’ai grossi) la femme au Changyu, même si j’imagine que je pourrais me taper plus de Changyu (quoi que).

Et voici venir le clou de la soirée, c’est-à-dire le bien nommé Pomerol, Château Le Bon Pasteur 1990, du Sieur Michel Rolland qui est au merlot ce que Gainsbarre était aux havanes, avec tout le respect que je n’ai pas pour les cigarillos.
Vous conviendrez que parler de l’avenir du vin sans aller à l’objectivité de dégoupiller un vieux Rolland, ça ne l’aurait quand même pas fait. Le clou de la soirée parce que, alors que d’habitude nous sommes tous d’accord dans notre façon d’aborder le vin, cette fois-çi, euh, enfi, bof, bref, voici ce que cela donne :

1 personne : bouchonné et ligneux
3 personnes : bouchonné
1 personne : pas bouchonné mais ad patres
2 personnes : pas bouchonné, c’est juste du bois vieilli sans plus trop matière
1 personne : le plus grand vin de la soirée, une classe pas possible, encore jeune, une merveille d’équilibre
 

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Comme vous imaginez bien qu’on n’avait pas invité Nicolas de Rouyn (il y a bien trop de femmes dans notre groupe), il faut que je vous dise que le dernier avis émane du seul vrai œnologue diplômé de notre groupe, œnologue qui s’occupe, entre autres,  des Proseccos de sa famille, soit des Proseccos « très » naturels et dont l’objectivité ne fait pas le moindre doute.
Vous avez dit « on est pas dans la m… ? »
Exactement… et donc, je ne sais si c’est de l’homme, mais il semble bien que Rolland soit l’avenir du vin… pour œnologues.
Pour éviter tout soupçon concernant une déontologie interprofessionnelle quelconque, je rappelle que nous dégustons TOUJOURS à l’aveugle, pour les Vendredi s du VIN.
 

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A ce stade, on n’est pas loin d’avoir l’Angélus, meilleure surprise de la soirée et le Bon Pasteur, meilleur vin d’œnologue de la soirée. Une soudaine inquiétude me prend alors puisque la dernière bouteille de forme bordelaise qui reste à goûter, je la connais forcément puisque je l’ai apportée, c’est ce que 85% des amateurs de vins italiens considèrent comme l’avenir absolu du Chianti Classico, le Castello di Fonterutoli 2004 de la famille Mazzei.
Une cuvée chère, très chère au demeurant, mais comme il paraît que c’est l’avenir….
Et là… il y a unanimité que je livre ici :
Nez puissant, torréfié, ultra boisé, fruits cuits, cuit
Bouche fine, assez équilibrée, mais moderne, techno, avec un bois et des tanins lourds et des notes d'alcool dissociées.
Juste une surprise quand on dévoile le millésime, 2004, parce que vu la structure, ils étaient tous sur… 2012.
 

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L'avenir de l'Italie, j’en ai bien peur.

Bon, ça, c’est fait. Reste deux vins. C’est deux-là, j’ignore s’ils seront aussi marquants pour les générations futures que je souhaiterais qu’ils le soient. Si c’est le cas, cela voudrait dire que deux personnes magnifiques, qui sans cracher obligatoirement sur la technologie ou sur un peu de soufre, deux personnes, qui ont TOUT misé sur la terre, sur l’expression pure et dure du terroir à travers leurs vins, ont réussi à persuader une majorité d’œnophiles du bien-fondé de leur action.

Dans la catégorie recherche du respect absolu de la biodiversité et recherche du récipient d’élevage idéal pour conserver le fruit natif, soit l’amphore, il y a ELLE, Elisabetta Foradori, cette femme fantastique qui redonne tellement de fierté aux producteurs de vins naturels italiens.
Son Teroldego Sgarzon 2011 en est une des plus magnifiques expressions, un vin qui a conservé tellement de fruit, mais qui n’est pas un simple jus, qui a de la finesse, de la minéralité mais plus que tout cette alliance entre « la » finesse et « la » buvabilité, alors que de la matière et de la longueur il n’en manque pas.
Magique… et pas que de mon seul avis.
 

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Dans la catégorie sacrifice total au terroir, allant jusqu’à gommer les cépages en ayant des décades avant tout le monde remis la complantation à l’honneur, dans la catégorie têtu génial que les critiques ne blessent pas ou plus, même si on l’accuse de tuer les appellations chères à l’Alsace, dans la catégorie vigneron captivant à la vie magnifique, il y a LUI, Jean-Michel Deiss, enfin plutôt EUX,  tant avec son fils Mathieu, ils représentent pour moi l’avenir des grands vins blancs.
Et pour illustrer cette envolée lyrique, il y a probablement le vin le plus emblématique du domaine, parce qu’il est issu du Grand Cru attenant au village d’origine, il y a l’Altenberg de Bergheim 2007.
Ici aussi, il y a un nez énorme de complexité, puissant aussi, qui fait penser à la minéralité tranchante d’un riesling sur un grand terroir alors que le riesling y côtoie tous les cépages alsaciens, même le Chasselas Rose. Il y a malgré les sucres encore résiduel cet équilibre en bouche qui sonne comme un  Steinway réglé pour un grand concert, il y a cette sensation tellement grande de minéral, surtout en fin de bouche.
Il y a aussi ce respect ressenti de tous ceux qui y ont mis les lèvres ce soir-là, même ceux qui se défient de quelque sucrosité.
 

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Cet Altenberg est bien plus qu’une histoire, il est l’histoire éternelle de la passion des amoureux du vin, et ce vin-là, Anne, on te le dédicace tous.

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Commentaires
M
C'est Anne qui doit être comblée...
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O
Ouais, n'empêche, ça manque de poulsard, cette dégustation. Le Jura est pourtant bien l'avenir du vrai bon vin!
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