Accords Mets-Vins : Triffle tapioca, pudding lait de coco et fruits exotiques
Accords Mets-Vins
Dans cette rubrique, retrouvez des accords met-vins réalisés avec le blog jumeau de Marie-France Thiery : « Une Cuillerée pour Papa ». Ils sont issus de défis que ous avons désormais l’habitude de nous donner, Marie France me proposant ses recettes alléchantes à assortir, alors que je lui propose de temps en temps un vin précis à accorder avec une recette.
Triffle tapioca, pudding lait de coco et fruits exotiques
Mes jumelles d'accord Met-Vins étant très actives en cette festive période, voici un nouveau défi lancé par Marie-France à qui je laisse donc la parole :
"Suite à ma dernière recette de tapioca, Brigitte, une copine bloggeuse m’a envoyé il y a quelque temps d’adorables petites perles de tapioca de toutes les couleurs. On les trouve principalement chez les commerçants asiatiques, mais qui sait, peut-être aussi dans quelques magasins bios. J’ai eu envie de suivre les conseils de Brigitte qui me recommandait de le préparer avec du lait de coco. J’ai trouvé sur son blog cette recette que j’ai adaptée au niveau des fruits et des proportions. Et comme nous sommes en période de Noël, plutôt que de mettre un petit crumble sur le dessus de la verrine ainsi qu’elle le suggérait, j’ai opté pour des tranches de petit biscuit – ou éventuellement brioche – découpées à l’emporte-pièce dans les formes qui vous plairont, et simplement rôties à la poêle dans un peu de beurre mousseux et du sucre."
Pour la recette et plus de détails, cliquez ici !
Bien que je fasse résolument partie de ces gens qui n’aiment pas trop mélanger dessert et vin, c’est désormais toujours avec un plaisir enjoué que je me prête au jeu des accords sur les recettes de Marie-France. Clairement, si ici quatre couches se font joyeusement la fête en verrine on part sur des axes puissants, aromatiquement avec le rhum, la mangue, le fruit de la passion et le coco mais aussi en termes de saveur avec un sucre très présent. Et des axes comme cela, peu de vins y résistent ou alors, on part dans un registre de vins liquoreux qui alourdissent le plat plutôt que de se marier avec. Il va donc falloir faire preuve de légèreté et de fraicheur, surtout de fraicheur, et là, vous commencez à connaître les règle, hormis l’effervescence, il faut de l’acidité afin d’apporter de la tension à l’accord met-vin. On est sur la fête et donc autant partir classiquement vers les bulles.
Pour commencer, allons sur une très grande maison champenoise qui plait autant aux « naturistes » qu'aux classiques, soit le Domaine Tarlant près d’Epernay avec, ici, son Champagne Rosé But Zéro, non dosé et non sulfité. Ce vin bien balancé entre fruits rouges gourmands et agrumes exotiques possède l’exacte droiture nécessaire à illuminer le plat, tout en gardant, de par son origine partielle de vin rouge, un côté très charnel. Et sa finale épicée devrait séduire à coup sûr Marie-France !
Toujours dans le registre du rosé, je suggère un pet nat, vin que je trouve idéal pour les desserts, et, en l’occurrence, le Roule ta Bulle du Bojo réalisé par la pétillante et festive France Gonzalvez. Avec son bouquet de fruits rouges très frais et gourmand au nez, une bulle présente juste comme il faut, sa sucrosité résiduelle qui va empêcher le côté vineux de donner trop d’amertume à l’accord, ce vin à base de gamay ne manque pas d’arguments, d’autant que l’acidité est bien présente pour apporter la fraicheur nécessaire. Un accord simple d’autant que ce vin ne se veut pas prétentieux du tout, mais efficace, pleinement dans la buvabilité.
Cap au sud, ensuite, avec le Maury Blanc des Terres de Fagayra 2008, selon moi un des plus grands vins moelleux du Roussillon et plus, un petit bijou issu de grenache gris et de maccabeu sur schiste et réalisé par Marjorie et Stéphane Gallet. Côté nez, on pile poil sur les agrumes exotiques, côté bouche, l’acidité splendide et la minéralité du vin équilibrent avec brio les sucres embarqués, sucres qui ont en cinq ans eu le temps de se fondre. La longueur du vin est aussi impressionnante mais par-dessus tout, ce vin est totalement fusionnel du dessert proposé, s’adaptant couches après couches aux arômes et textures qui se succèdent !
On tente encore un degré de sucrosité supplémentaire avec le Pinot Gris Vendanges Tardives 2008 de Vincent Fleith (à Ingersheim - Haut Rhin). Le nez est très riche, il propose des notes de brioche et d'abricot confit. En bouche, le vin ne peut cacher ses 60 gr/l de sucres résiduel, mais heureusement la tension tartrique typique de 2008 parvient à conférer de la fraicheur et de l’aérien, surtout en attaque, la suite se faisant sur une forme de tendresse voluptueuse. Si l’accord paraîtra à beaucoup comme le plus évident, il n’en reste pas moins qu’on touche là le registre des prédiabétiques et que je ne le conseillerais vraiment que sur un repas court où le vin pourrait être proposé seul à l’apéro et avec le dessert en fin de repas.
Pas de bières au programme, aucune de celles que j’aime ne possédant la sucrosité capable d’équilibrer le plat et risquant dès lors de conférer trop d’amertume à l’ensemble.
Joyeuses fêtes !