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Vins Libres
22 avril 2015

Les Liberterres...

… une histoire de rébellion contre les dérives de l'industrie agro-alimentaire Les Liberterres" suit le parcours de 4 paysans qui ont tourné le dos, définitivement, aux méthodes de l’agriculture conventionnelle. Rebelles et passionnés, ils sont des personnages émouvants et provocants, des histoires qui s’entrecroisent pour parler un seul langage : la terre libérée…  

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En cette journée de la Terre, permettez-moi de revenir sur une véritable émotion partagée hier lors de la projection en première du film « Les Liberterres », le film-documentaire de JEAN-CHRISTOPHE LAMY et PAUL-JEAN VRANKEN.

Pour voir le trailer du film, cliquez ici.

Je pense qu’on aurait pas pu choisir un meilleur film, aussi humain, aussi apolitique, aussi constructif pour mettre évidence la problématique de l’agriculture intensive qui nuit à la terre et à ses habitants, animaux et humains, tout comme pour suggérer de nouveaux horizons.
Et bien qu’il ne parle pas spécifiquement de vignerons, ce documentaire est pour le métier de la vigne un message très fort, un message complètement en phase avec les travaux de Lydia et Claude Bourguignon.

Car, c’est un fait évident, notre manière d’imaginer notre production alimentaire déconne pour de bon, et du coup, notre alimentation déconne…

Nous observons avec complaisance l'explosion de la consommation de viande de ces dernières décennies qui s’accompagne d’une surproduction de CO2, d’arrachage de forêts oxygénantes juste pour nourrir ces porteurs de protéines animales…
Alors que l’'image de la « vache dans le pré » se limite désormais aux races laitières sur des cartes postes, on s’esbaudit devant les formes de super héros d’un blanc bleu belge de compétition.

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Et malgré tous les scandales qui ont émaillé l’agriculture intensive moderne (vache folle, dioxine, viande chevaline), seule continuent à guider les marchés alimentaires la pression de la compétitivité et la chasse au prix le plus bas.
Ce prix-roi a remplacé la qualité et, en permanence, le système tire le niveau de plus en plus vers le bas. La standardisation qui accompagne cette politique débile, s’attaquant de front à son pire ennemi, la biodiversité, même nos paysages en sont aujourd’hui altérés et par là même, nos cultures et notre mode de vie.
Et pour compenser l’effet déprimant de cette standardisation du goût, les laboratoires de la chimie alimentaire rivalisent d’ingéniosité pour lancer sur le marché de nouveaux colorants, conservateurs et correcteurs de goût qui modifient lentement le fonctionnement de notre flore intestinale, qui altèrent notre notion du plaisir du goût, et, selon de nombreux scientifiques participent largement à l’épidémie de dépressions dans nos pays prétendument développés.

Entretemps l’objectif initialement poursuivi par ces pratiques, soit, enrayer la faim dans le monde, est un échec avéré.

Malgré l’absence de résultat, cette politique agro-industrielle épuise le potentiel vivant de la terre, particulièrement sa biomasse dont on estime, en Europe, avoir atteint une destruction proche des 80%.
Et comme on ignore presque tout de la durabilité de l’activité des pesticides, plus aucun scientifique n’ose encore s’aventurer à émettre une théorie faite d’un peu d’espoir quant à la capacité réelle de nos sols à retrouver la vie, naturellement.

Ces modèles industriels ont littéralement, lors des trente dernières années, arraché l’agriculture et la pêche des mains des paysans et des pêcheurs artisanaux qui travaillaient vis-à-vis d’une clientèle modéré avec des visées locales.

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Et pourtant les choses bougent… lentement mais sûrement. De nombreuses études et rapports montrent que les millions d'agriculteurs que compte notre terre peuvent encore, en accord avec la nature, largement répondre aux besoins alimentaires de notre planète en optant définitivement pour une production naturelle et une de consommation locale des aliments produits.

Cette vision d’une agriculture alternative est clairement aussi celle du film les Liberterres qui veut redonner de la fierté aux agriculteurs, qui en exerçant honorablement et éthiquement le métier, méritent intégralement le respect du consommateur.
Car la solution est claire, c’est le consommateur, par sa résistance qui doit réellement faire infléchir les pouvoirs publics à donner aux producteurs la chance de proposer une alimentation saine et naturellement goûteuse.
Il est donc bien de notre devoir de les aider à investir les moyens financiers pour leur permettre de nous offrir une production de produits de qualité élevée, de produits de terroirs respectueux de la tradition culturelle que nos ancêtres ont connus pendant des millénaires.
Cela commence par le choix de NOS aliments dans NOS assiettes et en militant activement :
 

  • Pour faire accepter un prix qui respecte une production qualitative des agriculteurs, des pêcheurs et de leurs collaborateurs,

  • Pour soutenir le respect de la biodiversité et la pérennité des biotopes et du paysage, ainsi que toutes les actions de refertilisation des sols,

  • Pour susciter le respect de la vie animale dans et autour des exploitations agricoles et marines,

  • Pour dénoncer l’usage prophylactique d’antibiotiques et faire limiter leur utilisation curative,

  • Pour combattre activement l’utilisation et la production d’organismes génétiquement modifiés et promouvoir à la place les espèces anciennes de graminées et de légumes.

  • Pour favoriser autant que possible la consommation d’aliments locaux et de saison,

  • Pour diffuser toutes les techniques qui diminuent la production de CO2 et l’usage d’énergies fossiles,

  • Pour qu’on investisse sur la qualité et le goût et en dénonçant la standardisation et les modificateurs de goût. 

Bref, comme les quatre agriculteurs rebelles de « Liberterres », mobilisons-nous, nous aussi, pour bâtir un nouveau marché, pour réapprécier les aliments issus d’une production traditionnelle saine, respectueux de l’agriculture bio et des chaines courtes, des aliments issus d’une agriculture humaine et non-industrielle, soucieuse de promouvoir des salaires permettant une agriculture équitable.  

Tout autant si plus que « Résistance naturelle », le film Les Liberterres est un vrai cri d’amour pour la sauvegarde de notre agriculture de vie et pour notre humanité. Faites-lui le meilleur accueil en l’achetant dès maintenant sur le site web dédié : www.lesliberterres.com.  

Ce texte est largement inspiré du texte-manifeste de Tom Smeets, président du Convivium Slow Food Metropolitan Brussels, a écrit en néerlandais pour militer pour une agriculure et une pêche respectueuses de la vie.

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