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20 janvier 2016

Le retour de l'homme ?

L’année qui commence est forcément accompagnée de bonnes résolutions, même chez votre serviteur, la première étant de reprendre avec plus d’assiduité le fil de ce blog.
Mais rassurez-vous, ne lisez pas dans mon titre l’idée bien présomptueuse d’annoncer ainsi mon retour au clavier, non, je parle ici évidemment de l’Homme avec un Grand H.

Cela fait pas mal de temps que trottaient dans ma cervelle les mots qui suivent, mais ne me considérant pas comme un « grand penseur », j’avais tendance à les garder sous le manteau, par humilité ou quelque chose qui s’en rapproche très probablement.

Oui, mais voilà, il y a deux jours, j’ai été voir, avec un bien beau groupe de Slowfoodien, le film docu « Demain », et j’en suis sorti « reloaded » de positive attitude, très probablement parce que documentaire est justement une petite bombe concentrée de positivité… face à l’humain.

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Certes, je l’avoue bien, j’éprouve bien quelque phantasme pour Mélanie Laurent (surtout version Inglorious) mais aussi de respect parce que dans « Demain », elle fait tout pour ne pas se mettre en avant, et cela au profit d’un espoir énorme.
Certes, encore, on ne peut qu’être admiratif et reboosté quant aux multiples actions créatives que le film décrit, même si elles ne sont pas obligatoirement nouvelles aux yeux d’un militant dans mon genre.

Non, moi, ce qui m’a littéralement fasciné dans Demain, c’est que le documentaire est une véritable ode à l’empathie qu’on les humains… pour les humains.
En fait, et autrement dit,
Demain me paraît un véritable plébiscite pour l’Homme lui-même quand celui-ci sort de son égoïsme induit par notre société consumériste, et cela, pour se mettre au service de ses congénères dans l’espoir de tout simplement de tenter de sauver son espèce.

Et le but de ce papier c’est bien de tenter à mon tour de faire cultiver positivement cette empathie.

Dans notre société, tout est fait pour nous isoler dans un état de bonheur qui se résume à ceci :
« 
Plus tu peux acheter, plus tu es heureux, toi, et pas obligatoirement ton voisin, non juste toi.
Et peu importe que tu achètes de la merde, tant que tu achètes ce qu’on te pousse à acheter, tu es seras heureux, d’autant que pour te faire atteindre ce nirvana, on t’offrira chaque jour des prix toujours plus bas, pour que tu puisses t’acheter autant ou plus avec moins, vu que si t’es pas dans les 5% d’élus, t’auras forcément, chaque jour, un peu moins à dépenser.
Et peu importe que si, pour cela, t’as des tas de personnes supplémentaires qui soient acculées à la pauvreté
 ».

Triste constat, sans avoir besoin de recul, on se rend facilement compte que cet opium du peuple fonctionne à merveille, du moins pour une majorité de la population terrestre.

Mais quoique qu’en planifie le « système », il n’en reste pas moins cette empathie, étonnante faculté de l’homo sapiens à vouer une admiration généreuse à ses congénères.
On le remarque à différents niveaux, bons ou mauvais : les CAP48, Viva for Life et similaires cartonnent, la mort de David Bowie fait office de séisme mondial, on s’identifie de plus en plus à de nouveaux héros qui fustigent l’économie actuelle, et, des Nabilas ou Messi en tout genre tapissent les murs de nos ados (et plus si affinités).
A croire que finalement, la seule chose qui réussit encore à nous toucher, ce n’est pas d’être dominé par le consumérisme débridé, ce n’est pas de voir cette planète se désagréger de sa substance vitale, non ce sont les bonhommes qui la peuplent cette planète encore un peu bleue.

Et de cette évidence, il y a évidemment quelque chose de très positif à cultiver.
Même si comme le montre « 
Demain », notre avenir passe inévitablement par NOTRE contrôle sur l’alimentation et sur un changement radical de nos habitudes et de nos économies, je suis persuadé que cela n’est réalisable qu’en passant par cette admiration sans bornes que nous pouvons développer pour nos congénères.
Autrement dit, nous pouvons écrire, discourir ou débattre à l’infini sur l’avenir de nos sociétés, je ne pense pas vraiment qu’on fera avancer le schmilblick.
Par contre, si dans notre vie de tous les jours, on s’efforce d’humaniser chacun de nos actes, on a la capacité d’avancer à bonds de géants.
J’entends par humaniser, le fait que chacun de nos choix devrait idéalement favoriser un ou plusieurs humains plutôt que de favoriser une politique stérile et/ou, surtout, une économie de marché, économie qui est représentée par ce miroir aux alouettes qu’est la croissance.

Cette réhumanisation commence, selon moi, tout simplement par prendre le temps de réfléchir comment réorganiser nos achats, en favorisant les marchés et autres petits commerces qui contribuent à une économie durable et respectueuse, en favorisant le fait de sortir de nos villes pour consommer à même le producteur, en pensant à ne pas acheter une eau italienne en Belgique (surtout quand elle est aux mains d’un potentat helvétique), les exemples sont légions, bien évidemment.
C’est clairement favoriser, par nos achats, toutes les structures courtes, proches, des structures qui sont le fruit d’une coopération ayant pour but de réactiver le développement de l’homme réconcilié avec sa terre.

Bien sûr, personne, ici, ne vous demande de boycotter en un jour la grande distribution, de balancer un pavé dans votre télé quand passent les pubs, j’en passe, et des meilleures.
On vous demande juste progressivement d’évoluer, de vous diriger vers ces structures que décrit si bien « 
Demain », parce qu’elles sont génératrices à la fois de qualité alimentaire, d’emploi et de sauvegarde de notre terre. Cela n’a rien de politique ou de militant, simplement d’un acte citoyen.
Et bien sûr que je franchis encore les murs de la grande distribution, papier cul, flotte obligent.
Mais jamais, je ne perds de vue que ces murs ont flingué quatre emplois pour un créé, tout en réduisant au statut d’esclave la plupart des producteurs.

Ce que j’invite ici à faire, comme une bonne résolution de janvier, je m’efforce aujourd’hui de ea faire pour 90% de mes achats et de mes actes.
Cela a commencé, chez moi, il y a des années par le vin, cela a suivi par la bouffe et aujourd’hui, je tente bien humblement à systématiquement réfléchir avant d’acter, tout simplement à comment mieux faire.
C’est ce moteur précis qui m’a permis de m’impliquer, positivement, je pense, dans Slow Food ou encore Vini, Birre, Ribelli.

Le plus enrichissant, dans cette histoire, c’est que dans tous les cas, dans toutes les situations,
ce comportement m’a amené à rencontrer de plus en plus d’humains fascinants, responsables…,
ce comportement m’a redonné de la fierté et de l’espoir…
pour moi, pour ma famille, mes proches, pour notre humanité.

Cela n'a fait, in fine, que développer mon empathie pour l'homme...

« Demain » nous montre avec beaucoup d’à propos que nous avons le pouvoir de changer les choses, sans passer par des représentants politiques ou autres structures de pouvoir, tout simplement en changent nos comportements tout en nous enrichissant de cette humanité que nous désirons tous voir subsister.

Up to us ! Des solutions existent...

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