Un ange passe... chez Cantillon

17 décembre 2013

Un ange passe... chez Cantillon

Avoir l’honneur de disposer de sa petite fenêtre dans le mondialissime Calendrier de l’Avin d’Eva, cela demande quand même de se concentrer vachement sur la quille de l’année, celle où le cœur a fait boum, les papilles bang et le cul paf ! Et si sur WorldBetforZe Bottleof ZeSwissDingo.com les pronostics allaient joyeusement que derrière le volet allait se trouver une belle italienne d’une belle italienne, et ben…, c’est loupé, j’en ai bien peur !

Quoique… Il y a un peu d’Italie quand même dans le récit qui suit…. Parce que c’est avec un véritable Gourou des Vins Blancs Macérés du Frioul, Damian Podversic, que je me suis rendu récemment à la Brasserie Cantillon, ce jour-là en plein brassin, ce qui ajoutait encore un peu d’émotion à la visite des lieux en si belle compagnie.

J’en ai parlé récemment sur mon blog, mais la rencontre de ces géants que sont la famille Van Roy, présente au grand complet et ce colosse de Damian, ça valait tout l’or du monde. Parce que si ceux qui m’ont déjà accompagné en ce lieu vénérable lors de précédents visites ont pu ressentir cette émotion bouillante que dégage Jean-Pierre, Jean, Claude, Julie, là, voir leurs frimousses soudainement éclairées d’une aura de bonheur en goûtant une Malvoisie de la Mort qui Tue du Damian, on atteignait l’Hiroshima des frissons. Il y a, comme ça, des moments tellement humains qu’on reprend espoir sur la destinée de notre race d’abrutis.

Et si l’on était tous là attablés autour du nouveau bar de la brasserie à goûter ce sommet du Frioul, c’est que le Damian, il avait parié que son vin serait à son sommet même après une gueuze, parvenant à résister à l’effet de séquence qui peut découler de l’acidité et l’amertume d’un des trésors des Van Roy. Et autant le dire, on ne parie pas avec Damian, surtout quand il a ces yeux malicieux-là….

Et si je vous raconte tout cela, le Damian, les Van Roy, la Malvoisie, les effets de séquence, c’est que la bière qui avait précédé le vin était tout simplement la plus grande que j’ai jamais goûté de ma vie, celle qui peut figurer avec une dignité étincelante et isolante dans la 15^e fenêtre du Calendrier de l’Avin d’Eva. Cette bière renversante, c’est la Gueuze Cantillon « Cuvée Florian » 1996, un «machin» qui s’achète pas, qui se vend pas, mais que les tôliers du lieu ne sortent que quand un ange… passe.

Et si cette bière me troue le cul comme le météorite qui a flingué les dinos, c’est probablement parce que jamais, une gueuze, sans fruits ajoutés, n’a jamais été aussi proche du vin, d’un grand riesling même, avec une acidité conservée qui ferait pâlir d’envie Jean-Pierre Frick, une amertume tellement noble qui ferait se retourner dans leur schiste les ceps du Kastelberg et un véritable « fruit » d’orge, de froment et de houblon qui pousserait au suicide un jus de Marnes Bleues du Père Ganevat.

Le gars du Frioul qui n’en était certainement pas à sa première quille de sa vie, il l’a dit… qu’il n’avait jamais bu de sa vie une bière pareille, il l’a dit que ce jus-là il atteignait l’âme et pas que le gosier, et pourtant, on peut vous assurer qu’avant qu’une boisson lui fasse dire cela, faut vraiment qu’elle en ait sous la ceinture, parce que le Môssieur est exigeant.

‘tain… elle est TROP belle, la vie !

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