In Vino Veritas 2.0
Un peu comme une épouse fidèle toujours à vos côtés, on peut dire que la Revue In Vino Veritas, IVV pour les intimes, a toujours été aux miens pour accompagner ma passion du vin, des vins et des vignerons. Toujours présente, oui, mais pas comme ces revues auxquelles nous sommes abonnés et qui s’empoussièrent quelquefois des semaines avant qu’on y jette un œil, que nenni, bien plutôt comme quand le dernier Astérix (époque Goscinny) ou Gaston Lagaffe arrivait à la maison et générait ce plaisir indescriptible et profond de l’excitation d’une nouvelle découverte.
La faute à une belle brochette de journalistes libres, pas assujettis au pouvoir du marché, et surtout de vrais passionnés avant d’être des pros… Des journalistes qui dès le début des années nonante n’ont pas hésité d’user et d’abuser de cet esprit d’ouverture que l’on découvre seulement aujourd’hui dans la RVF. Assurément une jolie bande de gens qui comptent encore et toujours dans le « milieu » comme Arnould, Sokolow, Boschman, Charlier, Vanhellemont, Lalau, Devos, Marcil, van der Putt… que ceux que j’oublie me pardonnent.
La faute aussi à Philippe Stuyck et sa capacité de regrouper ces souvent fortes têtes en leur imposant une ligne éditoriale très rock’n’roll, suscitant l’ouverture et la liberté des mots et des goûts plutôt que censurant à tout va pour plaire aux généreux donateurs publicitaires. Cette publicité reste encore aujourd’hui nécessaire à l’échelle du petit royaume, car on ne peut vraisemblablement pas s’y permettre ce que le Rouge et le Blanc a réussi en France. Ce qui n’a jamais empêché non plus IVV de se tailler une grande part de respect dans le Mondovino hexagonal voire plus loin vers l’Hispanie, la Botte Céleste ou les nouveaux mondes du jus de treille.
Si l’âge et la maturité aidant, les trublions du fond de la classe se sont un peu calmé, le Pogo du début a été remplacé par de l’acquit et par un affinement de la plume. En fait, sans s’embourgeoiser, on peut dire qu’IVV, au fil des ans a évolué un peu comme nous…
Mais pourquoi donc parler de ceci aujourd’hui alors que depuis 5 ans de blog, j’aurais pu le faire ? Tout simplement parce qu’en terme d’évolution, ce 26 février 2015, une page de la revue IVV s’est tournée au sens propre comme au figuré : Exit la version papier, exit le copier/coller de cette version de jus d’arbre sur la toile, et arrivée d’un vrai site web qui permettra une diffusion « en continu » de l’information. Un choix de survie, aussi, probablement, mais un choix en adéquation avec la demande du public et la prise de conscience croissante de la défense du patrimoine vivant de notre terre.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat est à la hauteur des espérances, avec une présentation léchée, très web 2.0. Bien sûr on sent encore la gestation en cours de certaines rubriques mais tout cela devrait suivre assez vite. Et puis, dans son éditorial, l’animal Stuyck nous promet le retour de coups de gueule, façon première époque… on a hâte de lire ! Ah ben si, ça a déjà commencé dans ce même édito avec cette phrase tout sauf sibylline à l’encontre de mes collègues et moi-même : « Combien de sites, combien de blogs diffusent des infos viticoles? Combien sont crédibles ? L’excès d’informations tue l’information ! »
Bon, message reçu, mais n’étant pas sectaire quand il s’agit de l’info sauf si elle provient de chez bettane and co, je prendrai cela comme un défi qualitatif à relever, et ne peux et ne veux donc que souhaiter bonne route au rejeton afin de pouvoir continuer à apprécier et boire sans modération les textes de la joyeuse équipe.
Attention, ce site web évolue sous une nouvelle adresse : www.invinoveritas.be (Exit donc la particule « apic »).