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Vins Libres
28 octobre 2015

Pourra-t-on encore mourir de vivre ?

A ce qu’on qualifiera peut-être comme ma paranoïa, je voudrais dire « Vade Retro », mais il n’empêche que, chaque jour, j’ai l’impression de me réveiller un peu plus, sinon victime d’un complot, au moins dans les wagons cauchemardesque d’une machination dont même l’OMS joue maintenant les écuyers : nous rendre par hygiénisme responsables, coupables de tous les heurts et malheurs de notre système.
Nier les évidences analytiques serait tomber dans un piège trop facilement dressé, mais, 5 années de recherche faisant foi, je peux garantir sans le moindre pourcentage d’erreur que strictement tout est cancérogène, du sucre à la salade, du sel aux fraises de Wépion, tout dépend de la dose ingérée…. et des conditions expérimentales (sauf peut-être l’eau). Flanquer une tumeur à un rat de labo en deux jours rien qu’avec du saccharose, rien de plus aisé.

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Alors après le tabac, l’alcool, les graisses, le sucre, les viandes mammifères (les poissons et le sel devraient suivre),  de quelle consommation va-t-on encore nous rendre responsables, sur quels baudets va-t-on jeter encore le haro, et, SURTOUT, pourquoi ?

Le pourquoi, il incombe, selon moi, réellement aux états, d’une part de par leur obstination à leur système de sécurité sociale, et, d’autre part et surtout, de par leur obédience au complexe industrie-publicité-distribution, à la fois dans les domaines de l’agro-alimentaire et du pharmaceutique.

De par la première obstination, les états européens sont exsangues tant ils peinent à maîtriser les dépenses liées à l’élévation de l’espérance de vie, chose que tout le monde sait, mais surtout, et de manière bien plus insidieuse, tant ils sont confrontés au fait que si l’on vit effectivement plus vieux, on vit de plus en plus mal et, plus particulièrement, de plus en plus dépendant de soins médicaux.
Clairement, la courbe de la dépendance médicale augmente bien plus vite que celle de l’espérance de vie.
Comme l’idée d’un « Soleil Vert » n’est pas très porteuse au niveau politique, il faut donc pour ces gestionnaires des caisses de l’avenir trouver d’autres moyens que ceux d’imaginer une euthanasie programmée.
Et s’il faut lire ces derniers propos avec la modération et le recul nécessaire, il paraît de plus en plus évident que la nouvelle stratégie des états, pour sauver la face, va être de jouer dans une première phase sur notre culpabilité pour nous faire avaler la couleuvre du tout aseptisé, du tout standardisé.
Puis, après nous avoir bien rendu coupables de « Fumer, manger, boire tue », je vous garantis que la phase suivante sera « tout le monde à l’analyse obligatoire » et, là, malheur à vous si vos Gamma GT, votre cholestérol ou votre tension sera élevée, ce sera
« plus de sécurité sociale pour vous, on vous avait prévenus bande d’irresponsables ».
Le Bonus-Malus de la vie, on n’en est pas loin. Ne riez pas, tout est prêt, votre dossier médical existe bien informatisé, il n’y a plus qu’à passer en phase active. La preuve en est que, récemment, en Belgique, on a commencé à dérembourser les soins dentaires des mauvais élèves.
Allons-nous donc, en droite ligne, vers un contrôle technique anatomique et tous ce que cela implique, en termes de pénalités ? Je le crains fort.

La deuxième problématique, celle de l’obédience n’est pas plus rose. Elle reflète une incapacité définitive des états de s’opposer de façon morale aux empires industriels avec pour conséquence directe de diriger l’entièreté de la consommation alimentaire vers la grande distribution, première collaboratrice de  l’industrie alimentaire, tout en éliminant les producteurs artisanaux ainsi que les plus petits intervenants du secteur, comme par exemple le commerce de détail.
Prenons à ce sujet l’exemple du monde pharmaceutique, monde que je connais particulièrement bien d’y travailler depuis trente années, et pour lequel cette notion d’obédience est en train de faire tout simplement disparaître de la carte les officines et les grossistes distributeurs, ceux qui subsistent étant presque tous dans le rouge, en France comme en Belgique.
La raison est simple : en tant qu’employeur majoritaire du secteur (Glaxo SKB emploie à lui seul en Belgique, plus de gens que toutes les pharmacies du pays confondues), l’industrie se permet d’imposer aux états des prix hallucinants pour leurs spécialités pharmaceutiques, mettant ceux-ci devant le fait accompli : vous remboursez notre produit ou on se casse ailleurs et vous aurez un séisme de l’emploi supplémentaire sur le dos.
Résultat, nos dirigeants n’ont que comme autre solution de comprimer les marges de tous les autres intervenants qui sont liés au secteur, soit tout ce qui n’est pas industrie, les mettant à genoux, tout en réussissant à baisser la facture du médicament au public, artifice électoral si pernicieux.
La diminution des points de vente permet alors encore de mieux contrôler le secteur, tout en comprimant encore un peu plus les marges.
Et parallèlement, on se met à favoriser les grosses enseignes « parapharmaceutiques » qui vous vendent à la tonne du complément alimentaire aussi cher que souvent inutile pour qui se nourrit bien.

Et bien, si j’ai pris cet exemple bien éloigné de la viande cancérogène, c’est que les choses sont très semblables pour l’alimentation.
Sans vouloir surajouter à ce discours toutes les collusions que les dirigeants se sont rendus coupable, avec comme champion Nicolas Sarkozy, en terme de protection de l’industrie et de la grande distribution, on est, sur la bouffe, exactement au même niveau que sur le médicament, si pas pire. Sous le fallacieux prétexte de la libre concurrence et de donner au public l’accès au tout pour moins cher (une invention de Mitterrand, quant à elle), on voit l’entièreté des petits artisans producteurs et distributeurs disparaître lentement mais sûrement, on a vu l’activité des PME alimentaires rurales s’effondrer, les villages se désertifier, et maintenant,
  c’est le tour des centres urbains à prendre le choc en pleine face, alors que les mega centres commerciaux poussent dans les périphéries comme des champignons.
Avec cela, forcément, disparaissent ces commerces de détails et surtout de conseils qui avaient encore la capacité du choix du produit et de sa qualité inhérente, ce qui emmerde bien haut et fort nos amis industriels.
Et en lieu et place, subsiste et grandit l’empire de la malbouffe où l’on pousse au remplissage de caddy, avec des produits aussi indignes alimentairement parlés que futiles en termes de besoins réels.
Tout comme pour les compléments alimentaires, on endort ainsi la vigilance du consommateur face à son libre arbitrage en lui criant « si tu peux consommer, c’est que tu es heureux ».

Devrait-on encore vous répéter que, dans la distribution, moins c’est cher, soit c’est plus malbouffe, soit un producteur a trinqué ?
Non, certes, ça vous le savez, mais quand on a le culot de mettre les rouages de l’OMS en jeu vis-à-vis d’une simple viande rouge,
 sachez qu’on veut juste vous faire, vous culpabiliser à nouveau alors qu’on tolère du fromage sans fromage, des concentrés d’additifs conservateurs et exhausteurs de goût, tout cela parce que, à nouveau, ces produits font partie d’un circuit qui est bien trop employeur…
E là, pour moi, c’est clair, à proscrire la bidoche rouge et le sauciflard mais à fermer les yeux là-dessus, on se fout de la gueule du peuple, pire, nos dirigeants se comportent en véritables criminels.
Et, in fine, les seuls à trinquer seront éleveurs et artisans bouchers.

Sic transit mundo.

Il va dès lors de notre honneur et de notre liberté de nous opposer une fois pour toutes à ce système, de reprendre le contrôle de la dernière chose sur laquelle nous avons encore un peu de pouvoir : notre assiette.
Cela devient une nécessité morale de définitivement bannir la grande distribution, de fermer ses sens à la publicité et de fustiger l’industrie agro-alimentaire en faisant entendre votre voix par vos actes.
En créant un emploi, la grande distribution en a flingué quatre, en redonnant du crédit et de la confiance aux vrais artisans, vous inverserez la tendance, croyez-le bien.
Et la bidoche de qualité que vous y achèterez et consommerez, elle sera bien moins nocive que votre fricandelle Mora, pas besoin de recommandations abrutissantes de l’OMS pour cela.

Manger, c’est voter, c’est aussi vivre, c’est aussi de la joie, du plaisir, du goût, même si un jour, tous autant que nous sommes, nous mourrons de vivre et non d’obéir et de nous soumettre dans l’ennui.

Lectures conseillées : Butcher's Bible - Sh Editions et Bientôt à Table - Editions Renaissance du livre... tous deux fraichement sortis.

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