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30 novembre 2012

VDVs 51 : Des Vins Vivants pour fêter la Mort

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Qu’il soit proclamé haut et fort ceci :
« les dessins sont encore et toujours signés Rémy Bousquet » ...
et c’est pas prêt de finir, on en a bien peur.

La mort, l’amor…. Love et Die sont bien les mots qu’on retrouve le plus dans le pop-rock…
Même des Frenchies ont essayé… Je l’aime à mourriiiireu, je l’aime à mourrrireu...

To love and let Daieux… quoi….Mes aieux !

Tout cela pour dire que la passion va souvent avec le mort, à la fois dernier tango ou dernière cène, enfin plutôt Grande Bouffe… pourvu qu’il y ait l’ivresse. Nous avec les terribles VDVs Brusseleirs, on l’aurait bien fait tango, mais même si notre groupe compte un bien beau quota du beau sexe, cela restait un peu déséquilibré… et rien qu’à la vue de ces cages à poules, où du fait de la majorité des coqs, ces dames sont à ce point déplumées, oufti, j’en ai des hauts le cœur.

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Donc, on s’est dit qu’en tant que fêter la mort parce que c’était nos derniers VDVs avant le Maya’s day, il était assez logique d’entendre l’appel  d’Olivier Lebaron, dernier président des  VDVs  en 2012, les 51e, lui qui nous suggère de glouglouter des Vins Vivants pour fêter la Mort.

Disciples, écoutons donc la parole sacrée du Président: 

Alors je vous invite à nous faire partager le vin du dernier festin. Quel serait l’ultime vin à retenir ? Avant un dernier souffle, quelle serait votre dernière gorgée ? Aurez-vous le vin gai ou le vin triste ? Serez-vous seul ou accompagné ? Et si cette fin vous effraie, passez donc à l’étape d’après et imaginez le vin de vos funérailles, qu’aimeriez-vous laisser dans votre cave pour arroser vos amis ?

Mention donc approuvée à l’unanimité, surtout si en plus, il y a de la saucisse de Morteau.

Aah, s’il faut mourrrriiiiir un chour…. (RIP, Demis, RIP)

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Nous voici donc réunis, mes très chers frères et sœurs pour communier ensemble et expier de nos péchés dans le jus de treille (et la saucisse de Morteau), façon « Orgiiiie Bunuel », oui mais pas trop quand même, sait-on jamais que les cousins de la petite abeille se soient plantés. C’est donc avec une modération frugale toute belge que nous avons appréhendé ces 51e VDVs : une seule table bourrée de victuailles et à peine 18 chtis canons, vous voyez bien qu’on sait ce contenir, au Plat Pays.

Et des chtis canons biens Vivants, s’il vous plaît bien…….

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Allez, Oleg, tournez manège…. Que la fête commence !

Pour commencer, rien de tel qu’un chti Champagne Brut Nature « zéro » de Benoît Tarlant… (vendanges 2006 , dégorgé septembre 2010. Tout y est superbe, bulles paradisiaques (quoi, déjà ?), nez fin et complexe, bouche puissante et droite, minérale à souhait. Tuerie totale (quoi, déjà ?).

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Evidemment, le Monsieur nous a dit " des vins vivants ultimes", faut pas non plus s'attendre, a vu de ces bulles, que les quilles qui vont suivre vont avoir la banalité d'un rayon de grande surface, l'âme d'un vin de cépage de chez Magrez ou encore le peps d'un Bordeaux 60 échappé de la cave de François Audouze. Déjà qu'en temps normal, dans l'antre des belges, on boit pas vraiment des tisanes au copeau, là, on sent bien que l'orage gronde, que le risque de tempête de quille mythique est passé en code rouge. Navarone, on vous dit !

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Puisqu'on en est à parler d'artillerie, faudra se faire au fait que parmi les Grosses Berthas au fond de la cour de la rue du Page (à Ixelles en Belgique), il y a Messieurs Dard & Ribo. Madame la mort étant rarement en blanc, ça tombe bien, chez D&R, c'est toujours black label. 

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Donc, la premier canon black label de la soirée fut un Crozes-Hermitage Blanc « 100% Marsanne » 2007 de Dard & Ribo.

Au pif, puissance, épices et à l'aération, complexité.... avec de l'anis et du zan qui dominent. Puissant, Complexité. Et la bouche est pleine, tendue, juteuse, grasse aussi... y a des fruits blancs, des jaunes, des oranges confites. Mais ouiiiii, en plus, c'est long. C'est pas de l'artillerie lourde, plutôt un feu d'artifice, de quoi fouttre les j'tons à la dame à la faux, celle qui en a une collection de faux, la plus connue étant la 6e, celle de Francfort.

Oui, je sais, encore une de ces private joke stupides.*

Et je ne vous ai pas encore parlé de Josiane...

Bon, chez les dingos belges, il y a des fiiiiilles, et les fiiiiilles, elles sont "fan" de Junko Arai. C'est donc sous des hurlements dignes de l'Holywood Bowl qu'on découvre le Touraine Sauvignon Blanc 2002 du Domaine des Bois Lucas.

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Et aucune place ne les fera tarir (là, j'ai honte), ces fans parce que le liquide est au rendez-vous..... Très vivant, puissant, avec de l'écorce d'orange, du limon vert, du floral d'acacia, du fumé et même un petit côté bestial..... Roooo, toi, je te veux!

Et en bouche, du fruit, du fruit, pomelo par ci, citrus par-là, le tout sur le regard bienveillant d'une tension à dix mille kilohertz. DI-VIN..... Vade retro Satanas, Kai, Kai, le Cerbère.

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Non, non, j'ai pas abusé de la blanche, juste une rédaction sous la énième vision de Coup de Foudre à Nothing Hill…. je sais, c'est pire, bien que… un coup de foudre de plus, pourquoi pas ?

Philippe Sion va encore dire qu’il ne comprend rien, pour une fois, je le comprends.

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C'est le moment où "Hyou" Grante balance le jus d'orange sur le beau T-Shirt de la belle..... heureusement, que c'est pas un Remy Bousquet, c'aurait mérité plus vineux.

De Fan, dupliquons avec Léon et allons à FanFan, autre star annoncée de cette ultime cène. Au menu, en entrée Ganevienne, il y a un Côtes du Jura, Savagnin Ouillé «  Les Vignes de mon Père » 2002.

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Un peu fermé au nez (faut toujours aérer les doubles fan (re-honte)), certes, mais TOUT se passe en bouche : Grosse surtension, puissance, gras, miel, mais surtout pureté minérale jouissive et finale d'enfer sur un citron confit somptueux. La mort a peur, j'en ai bien peur.

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Allez, zou, au voile, maintenant avec le Côtes du Jura, Savagnin 4 ans sous Voile, « Cuvée Prestige » du même Sieur Jean-François Ganevat. 

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Nez balsamique, jaune à fond, sans fioritures, un poil de volatile, de la noix, ça déménage ma bonne dame. Mais on a connu la Saint-Glou, hein, Josiane, même pas peur !

Très pur en bouche, droit, fruit frais, extrême, extrêmement grand, immortel... faut arrêter, la dame en noir va mettre les voiles à toutes vapeurs. Ouais, vaporisé, le spectre.

Retour sur terre... au pays de l'Hurluberlu et non au pays de Maya l’abeille… Maya, encore elle…, enfin, eux.

Kezako Hurluberlu ?

Saint-Nicolas de Bourgueil « Kezako » 2011 de Sébastien David, Bien sûr….

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La couleur sombre, sombre, le nez puissant, puissante nez, ça sent la "balle" !
Bouche droite,  fruit croquant, souple et charnel, Immédiateté (ça se dit, ça?), oui, immédiateté... pas de doute, c'est de la vraie balle, le meilleur Kezako à ce jour, le seul vrai vin de roc qui rolle, Yeah David, Yeah !

Bon retour sur terre, encore, pas encore ouvertes les portes du Paradis ? Black is the Color, Dard & Ribo is the team......  (www.chelsea.com)

Hermitage Rouge 2006 entre en scène avec sa robe anthracène.... Nez énorme, riche, dense, tellement syrah pure de pure.... Ca sent le vrai Dard, nous dit Graziella.... pfff, toujours cette légende.

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Bouche ultra concentrée, maturité énorme, jus, super long. Tuerie fruité classieuse. Enorme, quoi.... 'tain l'Hermitage.

Décidément, des canons, ce soir la coupe sera remplie jusqu'à la lie.

A propos de coupe divine, le rosé de Calce aurait-il son Graal?

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Faut admettre que dans le Vin de Pays des Côtes Catalanes Rosé « Calice » 2010 de JP Padié de Calce qui suit, y a fruit rouge au nez, y a fruit rouge en bouche, du bon fruit rouge, tendu et croquant. Lancelot a enfin trouvé son Glou. Voilà le père Merlin rassuré. Maintenant, c'est lapin blanc qui a peur......

Cette soirée sent le mythe, pour sûr, les bras nous en tombent! Pas de quoi effrayer un autre chevalier noir, le troisième de la série.

Crozes-Hermitage Rouge 2008 de Dard et Ribo

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Myrrhe, ambre, épice, fraicheur, anis..... Stop..... Save our Saoule... Stop

Bouche très fraiche, aussi, serrée, pure, tanins souples, et puis... tellement minéral, profondeur de Titanic, aussi. Bref, génial ! Stop 

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L’Esprit du Zef 2008 d’Alain Bradfer avait un peu quitté la quille suivante. Vieux Carignan et Mourvèdre s'en sont allés, un coup de bouchon, un dernier tour de la Dame Honnie, la perfection n'existe pas, même dans la grosse artillerie. RIP Zef.

Parmi les buzz ritals du moment, au Pays des Glou-Glou-teurs, il y a un certain litron, bien nommé d’ailleurs « Litrozzo ». Les auteurs de cette récente tuerie estivale, crèchent dans le Lazio, région qui, à l’exception d’une équipe de football aux relents nauséabonds, ne fait que des bonnes choses. Bref, dans le Lazio, il y Le Coste qui en  plus du Litrozzo fait aussi un Vino da Tavola “Rosso” 2007, assemblage de Greghetto, Montépulciano, Cabernet Sô et Merlot , le tout élevé en cuve inox.

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Nez garrigue à fond, embruns, allons tuer l'âne à coup de figue.

Tanins assez secs, juteux, boisé. Un peu de sucre, aussi. Mais tout aussi en buvabilité que concentré.  Tuerie de Glou…. Pour l’apéro, surtout. Tiens, revoilà la Mort….

L'Amor m’a tuer

Ami, restons garrigue, si tu le veux bien et continuons à musarder entre les vignes et les oliviers avec le Côtes du Rhône Villages « L’ Ebrescade » 2009 du Domaine Richaud.

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J’aime bien le domaine Richaud….Un habitué de Seclin et j’aime bien Seclin…. Ce soir, le nez était au rendez-vous, fin, pleinement provençal, truffé d’épices… faim…. En bouche, équilibre, pas trop d’alcool malgré les 15°, beaucoup de fruit, avant tout, et, c’est l’essentiel, après tout.

Et puis le mythe….

J’avoue…

S'il n’y avait pas eu mes camarades Brusseleirs en soif de glou vendredivinique, ma dernière cène à moi, elle eut lieu au restaurant Unico, aux côtés d’Elisabetta… parce qu’il était difficile de concevoir mieux…. Ça s’est passé ici : alsacemaniac.canalblog.com.... près de chez vous.

Mais fallait rester cohérent, avant d’affronter la grande moissonneuse-batteuse d’âme, rien de tel qu’une traçe de cette autre cène, à travers un Granato 2006, d’Elisabetta Foradori, donc…

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Chair sanguine au nez…. Au-delà de la bouche sublimement équilibrée,  des tanins assez marqués mais domptés avec une maîtrise incomparable, au-delà de la finesse, de l’acidité magique, il y a surtout cette minéralité monumentale qui vous rend la finale aussi profonde qu’un lac de montagne… Beau, très beau, pour y plonger sans détours, pour y plonger sans retours, et dire avant que la mort nous prenne :

Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours,
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

You Grante est triste, sa belle lui manque…. Déjà….

 Allez, hop, retour sur terre, encore…. avec un Corbières « L’Esprit du Vent » 2001 de Castelmaure ….

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 ... et …. Pinot Noir 2009 Santa Rita Hills de Hillard Bruce...

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Que ces vins seraient chouettes et gouleyants, s’ils n’avaient connu le chêne. Même la mort n’en veut pas, elle n’aime, il est vrai, que le sapin….

Retour aux affaires…. Encore et toujours, ça tourne, ça tourne et jamais ça s’arrête. Avant la mort, petit flash-back perso avec un Beaucastel rouge… La version 1989 était la première bouteille que j’ai achetée chez un caviste, la première que j’ai achetée hors d’un rayon métallique chauffé au néon, luttant contre la marée humaine des mégères armées de leur caddy. Une forme de naissance, en fait….

Plus de 1989, alors quand on a pas ce qu’on aime, on aime ce qu’on a : Châteauneuf du pape 1995 du Château de Beaucastel .

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Nez assez fermé (aïe, pas décanté à temps), mais fin quand même. En bouche, finesse, aussi,  équilibre surtout  et des tanins fins, c’est bien. Pour le reste, c’est relativement passé, y a du jus derrière mais faut aller le chercher.  Belle dame quand même.

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Virage à 180°, on tient la corde, raide…. Passer de Beaucastel à « The Picrate , Les Anglais” 1996 d’Eric Callcut, c’est osé, Joséphine, non pas Joséphine, Josiane !

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Josiane, pourquoi tu tousses ?

C’est osé mais tellement bon…. Rien qu’à imaginer… Le Picrate... pas Josiane

Tellement bon, à boire, aussi ! Félicité….. Le pif est énaurme, lacté, fromagé, en dehors des normes, mais génial. En bouche, le sucre est mangé, et alors, c’est monstrueusement fin, malgré une acidité énorme, immortelle. Et puis, il y a ce tabac gras, cette fraicheur, ce juteux…. Trop bon, trop beau mais puisque nous sommes au bout du précipice…. Foutus Mayas….

Ca y est « You Grante » lève son bras, il lui dit qu’il a été con, qu’il va se mettre à genou, au pieds de la belle, Grand-mère verse une larme… ils sont beaux, ces petits…

Ça pue le Happy End… Fuck the Mayas…..

Riesling Beerenauslese 2001 du Schloss Johanissberg…  

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Bouteille mythique au prix tel qu’on a peur de pisser pendant un mois….

Des hydrocarbures, y en a, certes, mais ils sont enveloppés dans une trame sèveuse. La bouche, énorme, à nouveau. La tension est magique, le sucre est littéralement enrobé par le fruit, juteux, croquant, tous cela sous 7° d’alcool.
Et puis, il y a cette longueur qui n’en finit pas… Un vin peut-être hors du monde du glou, mais hors du temps, aussi…. Vin de temps, en fait, intemporel, Miss Faucheuse n’aura jamais la main….

Ite missa est….

Merci Olivier d’avoir permis cette folie… on n’allait pas laisser ces quilles à des zombies, tout de même…

Tan qu'il y aura de la Morteau, y  aura des hommes, le mort, les Mayas, tout ça, rien, zy pourront rien, hein, "Hyou", Oleg, Josiane, Demis....

* si : la fameuse faux 6 de Francfort (j’ai vraiment honte)

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