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29 août 2015

L’avenir de notre alimentation est-il encore dans nos mains si nous abandonnons ?

Retour de vacances avec un billet entre interrogation et coup de gueule….

Dans le cadre de mes activités Slow Food, cela fait maintenant presque deux semaines qu’avec deux collègues, je tente de préparer une soirée ayant pour but de récolter des fonds pour « We Feed the Planet »…

… We feed the planet, Kesako ?

C’est un évènement majeur qu’organise Slow Food International en octobre afin but de donner la chance à un millier de jeunes agriculteurs indépendants du monde entier de venir clamer leur voix à la fin de l’Expo Universelle de Milan afin, entre autres, d’émettre un message controversé dans cet Expo qu’entre autres Coca Cola Company a décidé de sponsoriser à la manière de ce qui s’est fait aux JO d’Atlanta. Pour réaliser cet évènement, surtout pour payer le voyage à tous ces agriculteurs artisans pour qui atteindre Milan sans aide est impossible, Slow Food récolte des fonds sur son site propre et fait appel à tous ses Convivia pour organiser des actions locales.

Dans ce cadre, Slow Food Metropolitan Brussels, le Convivum bruxellois où j’opère, a donc décidé d’organiser cette fameuse soirée basée sur un repas et des enchères de produits et d’œuvres d’art. Si le côté repas ne pose pas de problème d’organisation, l’excellent Racines Bruxelles ayant répondu présent, s’il en est de même pour l’animateur de la soirée, la gentillesse de Carlo de Pasquale étant légendaire, il n’en est pas du tout de même pour ce qui est du département « produit et œuvres d’art » tout comme pour tenter de ramener des artistes qui pourraient y être associés, soyons clairs, c’est GALERE TOTALE.

J’ai bien senti, chez mes connaissances plus ou moins lointaines ainsi que chez les artistes concernés que nos demandes les avaient autant sensibilisés que le gars qui leur téléphone une fois par semaine pour vendre une imprimante. Et cela m’a été confirmé de la bouche d’un ami, honnête envers moi, qui m’a dit ne pas trop être enclin, en général, à faire des dons, alors que sa générosité dans sa vie de tous les jours est particulièrement exemplaire. Mais ce qui m’a le plus touché dans ses paroles, c’est quand il m’a dit textuellement « … faudrait quand même qu’on se voie pour parler de cela, parce qu’à vrai dire, ce n’est pas clair » !

Là, j’avoue que j’ai frisé le malaise parce que je me suis rendu compte que lui qui le disait ouvertement, et que tous les autres qui l’avaient certainement pensé, n’avaient rien compris à l’importance du message véhiculé par cette action ou, plus exactement, qu’on avait été incapable d’en faire passer la substance.

Alors avec mes mots à moi, j’ai décidé de communiquer là-dessus sous forme du coup de gueule qui suit :

La grande majorité de mes amis et de mes connaissances au sens plus large font aujourd’hui partie de cette bulle qu’on appelle les Bobos, j’entends par là des personnes ni riches, ni pauvres, mais dont une des obsessions majeures est la qualité de la vie, plus principalement la qualité des aliments qu’ils ingèrent, des aliments qui, pour eux, doivent aujourd’hui répondre à des normes de goût, de fraicheur et de respect du producteur. Bref, une philosophie dont Slow Food a fait son hymne « Bon, Propre et Juste ».

Et c’est donc là, précisément que ça coince. Depuis plus de 40 ans, ces fameux bobos assistent les yeux grands ouverts à la mainmise progressive de l’industrie agro-alimentaire sur notre alimentation, depuis plus de 40 ans, ils voient les produits se formater de plus en plus au goût, le plus souvent sucré, qu’on veut leur imposer, qu’on leur a imposé. Doit-on vous rappeler cette merveille de « Quick, chez nous, c’est LE goût ! » ? Et forcément, parallèlement, tel un Mordor qu’on ne peut plus contrer, plus cette industrie agro-alimentaire progresse, plus les artisans, les producteurs locaux en circuit court disparaissent. Peut-être pas directement à nos portes, parce que des bandes d’irréductibles dans mon genre tentent d’y faire résistance, mais un poil plus loin que ça, sur les autres continents, là où les premiers bastions ne tiennent plus qu’à un fil.

Ce fil, ce sont JUSTEMENT ces jeunes agriculteurs qui y croient encore, qui se sont engagés à « tenir la frontière » et qui veulent le clamer haut et fort, là où justement Coca-Cola Company et ses amis se sont emparés d’un évènement qui devait tous nous concerner : l’Expo universelle de Milan qui a pour thème « Nourrir la planète ».

Et c’est ce fil, par notre désintérêt que nous voulons couper, que nous allons couper lentement mais sûrement. Juste de quoi amener définitivement nos rares producteurs qui s’en sortent encore tant bien que mal, souvent eux aussi, par résistance, à être le dernier carré d’un Waterloo alimentaire qui amènera notre civilisation à bien autre chose qu’une morne plaine… à un désert du goût. Et ce jour-là, celui que par nos actes, nous léguons à nos enfants, ce qui qualifiait cette notion de bobos, ces produits bons, propres et justes, tout aura disparu.

Voilà pourquoi nous tentons d’agir… empêcher un désastre.

Alors une fois encore, je vous le demande, lisez ce qui suit et bougez-vous ! 

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Afin de récolter les fonds nécessaires à financer ce voyage de ces agriculteurs, un crowdfunding a été lancé sur le site de Slow Food International à l’adresse http://www.wefeedtheplanet.com/en/. N’hésitez pas à y participer en fonction de vos moyens.

Et si vous voulez en faire plus encore, le 10 septembre au restaurant Racines Bruxelles, le Convivium Slow Food Metropolitan Brussels organise « Tip the Planet », cette fameuse soirée « diner et enchères » destinée à soutenir financièrement l’action « We feed the Planet » : Une soirée qui proposera un menu original principalement basé sur des produits belges, en circuit court et qui respectent les valeurs de Slow Food, « Bon, Propre et Juste ». Le repas sera suivi d’une enchère animée par Carlo de Pasquale et qui proposera aux généreux donateurs des œuvres d’arts et des produits uniques. Le prix du repas est fixé à 80 euros par personne et l’inscription est possible via la page http://slowfoodmetropolitan.be/fr/event/tip-planet. Pour pouvoir proposer des lots originaux à ces enchères, nous recherchons  donc toujours des artistes (dessinateurs, peintres, écrivains, chanteurs). Si vous en êtes un et pensez pouvoir nous aider ou que vous en connaissez un et pouvez le persuader de nous aider, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse info@slowfoodbrussels.be.

Merci de votre attention, n’oubliez pas, l’avenir de notre alimentation est encore dans nos mains !

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